Avec l'avancée du béton, le mont de l'Edough, qui a perdu son couvert végétal, voit ses flancs, ceux notamment surplombant la ville de Annaba et sa périphérie, s'appauvrir et se décharner au fil des ans. “D'énormes risques d'érosion menacent le versant est du mont de l'Edough qui surplombe la ville de Annaba.” Cette alerte a été donnée par l'Association nationale pour la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution (Anpep), dont le siège est à Annaba. La cause : la destruction au grand jour, estime l'Anpep, de la flore. Si l'on se réfère au rapport bien détaillé adressé aux hautes instances, le piémont de l'Edough et toute sa périphérie sont sérieusement menacés par les travaux de construction d'une entreprise de bâtiment. En charge d'un programme de logements, cette entreprise a creusé des fondations générant de profonds affaissements et la détérioration du couvert végétal. C'est ce qu'a constaté l'Anpep. “Du côté du Maqam El Chahid, cette entreprise de bâtiment a fait des fondations dont la profondeur a atteint 150 mètres. Ce qui a provoqué des effondrements menaçant sérieusement le site naturel et son couvert végétal”, indique M. Halimi le président de l'association Anpep. Aussi, ce dernier a mis en exergue un autre aspect menacé, celui du programme de “la ceinture de la paix verte” qui envisage la plantation de 100 000 arbres de différentes espèces. Etalé sur une période de 5 ans, ce programme est, selon la même source, hypothéqué par ces travaux qui ont même touché la station électrique, les poteaux et la route de Séraïdi. Ainsi de l'avis de nombreux écologistes, la situation est grave et risque d'engendrer une catastrophe écologique. Puisque, à cela, il faut ajouter la destruction du couvert végétal des monts de l'Edough, lequel a été l'objet d'un massacre systématique et non-stop, depuis plusieurs années, notamment au niveau dudit versant. Ceci s'est répercuté, ainsi, d'une manière terrrible sur les cités de la ville, surtout celles à la lisière de l'Edough, où l'on enregistre, après chaque pluie, des tonnes de vase et de boue dans les rues et ruelles. Ainsi, le mont de l'Edough qui a perdu son couvert végétal, voit ses flancs, notamment ceux surplombant la ville de Annaba et sa périphérie, s'appauvrir et se décharner au fil des ans. Avec l'avancée non-stop du béton, les jardins potagers qui fleurissaient autrefois sur ses flancs, ont laissé place à des espaces de terres dont l'état actuel est des plus propices à l'érosion sous toutes ses formes. Cette absence de ceinture de verdure de l'Edough entraîne inexorablement la disparition du microclimat de la région de Annaba, tant le couvert végétal qui assurait la fixation des terres a disparu de nos jours. B. Badis
