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La chèvre de Monsieur Seguin : entre Daudet et ma mère !
Souffles…
Publié dans Liberté le 20 - 08 - 2009

“Lire” est une force magique capable de faire s'élever le ciel un peu plus haut. Sans les livres, ce ciel aurait dû, et depuis longtemps, nous tomber sur la tête.
La lecture est une ré-création individuelle, un acte de créativité.
Dans le fait de la lecture, nous réécrivons, selon la liberté de notre imagination, d'autres textes. Des textes à nous, différents de ceux que nous consommons. Ceux que nous avons sous les yeux. À l'image de l'écrivain, le lecteur est un créateur.
Dans l'acte de lire nous trahirions le texte. Et cet “honneur de la trahison” s'appelle “la liberté” de l'imaginaire. Et sans cet “honneur de la trahison” il n'y a pas de plaisir de “lire”.
Le premier prix que j'ai reçu à l'école fut le livre La chèvre de Monsieur Seguin d'Alphonse Daudet. Cet Alphonse Daudet, d'après ma maîtresse de français, est l'un des plus grands écrivains classiques de l'humanité. Et quand c'est ma maîtresse de français qui dit ça, c'est qu'Alphonse Daudet est bel et bien une grande plume, un géant de la littérature. Ma maîtresse n'a jamais tort, et elle connaît beaucoup de choses.
J'ai été content d'avoir un livre à moi. Je l'ai posé parmi ceux de mon père, soigneusement rangés sur une sorte de rayonnage en vieux bois. Le soir, j'ai lu le livre, d'un seul trait.
Et le lendemain, j'ai relu, pour la deuxième fois, cette histoire de la chèvre et du loup. N'importe ! Je n'ai rien trouvé de beau ni de fantastique dans cette histoire : un loup qui cherche à dévorer une chèvre !
Le troisième jour, je suis retourné voir ma maîtresse pour lui dire : Ma mère est plus célèbre, plus grande et plus intelligente que cet Alphonse Daudet. Chaque soir, elle me raconte des histoires plus belles et plus extravagantes que celles de ce grand écrivain appelé Alphonse Daudet ! Sa “chèvre de Monsieur Seguin” ne vaut rien devant les histoires de Loundja, Bagrat Leytama (la vache des orphelins), Wadaâ moulat sebaâ (Wadaâ, sœur des sept frères)…
Ecouter un beau conte, c'est “écouter” un bon vieux vin ! Depuis, je n'ai pas quitté les séances nocturnes de conte de ma mère.Le pouvoir de “l'écoute”, la magie de “l'oreille” et la poétique des “sons” représentent le pas vers la lettre en transe. Celle qui nous laisse découvrir la folle harmonie du monde. Elle est capable de nous procurer des ailes pour une imagination débridée et sans fin.
Grâce à la force magique de la culture orale, j'ai découvert l'amour de la lecture et la sacralisation de la “lettre”, el harf.Ma mère, cette grande dame, hautement lettrée dans son noble illettrisme, a été mon premier maître avant la chèvre de Monsieur Seguin, avant le Coran et avant les Mille et une nuits.
Vingt ans après, peut-être un peu plus, ma mère, cette bibliothèque vivante, restera, et pour toujours, à l'origine des beaux et bons livres que j'ai lus et que j'ai aimés ceux de Mohamed Dib, Garcia Marquez, Fuentes, Borges, Darwich, Le Clézio, Mahfouz…
Je suis habité par la voix de ma mère. Elle demeura ma source pour l'attachement à la lecture et la passion des livres.Aujourd'hui, dès que je déguste un beau roman, un beau poème, je crie : “C'est le parfum de ma mère ! C'est le parfum de ma mère !”
A. Z.
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