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Entre rancune et fair-play
La rue algérienne partagée à la veille du match Algérie-Egypte
Publié dans Liberté le 28 - 01 - 2010

Certains citoyens ne sont pas près d'oublier le déferlement de haine au lendemain de la rencontre d'Oum Dorman, d'autres estiment que ce sera aujourd'hui l'occasion pour les deux pays de fumer le calumet de la paix.
L'Algérie se retrouve face à l'Egypte pour la troisième fois en deux mois. Aujourd'hui, les Fennecs affronteront les Pharaons avec la ferme détermination de décrocher le ticket de qualification à la finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN). Après que l'Egypte eut décroché lundi une place au carré d'or, la presse des deux pays s'emballe, alors que la presse égyptienne parle de “match de la réconciliation” et la presse algérienne parle de “suprématie”. Peut-on effacer l'ardoise et recommencer à zéro ? La rue algéroise est partagée entre ceux qui sont pour “la normalisation” des relations et le retour au calme, et ceux qui ne veulent pas entendre parler de pardon. Pour Amine, étudiant en 2e année paramédical, à Kouba, rencontré à la rue Larbi-Ben-M'hidi, il n'est pas question d'entendre parler de réconciliation. “Ce n'est pas la peine d'y penser. Nous n'avons pas besoin de leur réconciliation. C'est de leur faute si la situation s'est dégradée à ce point-là. Ce sont eux qui ont commencé, on ne pardonne pas”, se cabre Amine. Son ami renchérit : “Ce sont eux les responsables, alors ils assument leurs propos. La réconciliation, jamais. Jeudi, on gagnera avec l'aide de Dieu 2 à 1, mais que le meilleur gagne. Nous, nous sommes fair-play.” La rancune exprimée par ces jeunes témoigne de la profondeur de la blessure et du traumatisme engendré suite à la virulente campagne de dénigrement engagée par les médias et les responsables égyptiens à l'encontre des Algériens.
“Nous avons été blessés dans notre amour-propre, ils ont insulté nos martyrs et nos symboles nationaux et maintenant, ils veulent revenir à de meilleurs sentiments, non merci ! On n'oubliera jamais l'enfer qu'ils nous ont fait vivre. Quand ils sont venus à Blida, nous les avons accueillis avec des fleurs et nous avons eu quoi en échange ? Notre dignité a été bafouée, pardonner aussi facilement, ce n'est pas possible”, s'insurge Lamia, fonctionnaire dans une banque. Le match d'aujourd'hui : le sujet de toutes les discussions. Que ce soit dans la rue, dans les bus ou dans les cafés, grands et petits, garçons et filles, ils ne parlent que des performances des Verts et de la nouvelle attitude adoptée par les médias égyptiens et même certains dirigeants de la sélection égyptienne. Pour un groupe de jeunes, cette nouvelle position est “du pipo”. “Les Egyptiens sont des acteurs, ils changent d'approche vis-à-vis des Algériens car ils savent bien que nous sommes très nerveux, et nous provoquer n'est pas en leur faveur. Ils l'ont déjà essayé et ça s'est retourné contre eux”, a analysé un des jeunes. “Les Egyptiens sont forts que dans la parlote, autre chose, il n'y a rien. Ils parlent ou non, ça ne change rien pour nous, le plus important est de leur donner encore une fois une leçon d'humilité et de bravoure”, a ironisé son ami. Siham est juriste dans une société privée à Rouiba et pour elle, c'est trop facile pour les Egyptiens de parler de réconciliation, car ce sont eux les “détracteurs”. “Je ne comprends pas, c'est comme ils veulent et quand ils veulent. Je refuse d'entendre parler de réconciliation. Quand le fils Moubarak s'en est donné à cœur joie en nous humiliant, il n'a pas pensé de ce qui découlerait de ses propos. Maintenant, c'est nous qui exigeons des excuses officielles du président Moubarak”, insiste la juriste.
Un jeune, dans un bus, feuilletant la presse nationale et à l'affût du moindre commentaire ou déclaration de la part des Egyptiens, n'a pas raté l'occasion pour fustiger les adversaires du onze national. “Ce soir, ce sera la guerre. Les Egyptiens vont essuyer une défaite qu'ils ne sont pas prêts d'oublier de sitôt. S'ils croient que nous allons oublier aussi facilement, ils se trompent et cela prouverait qu'ils ignorent à qui ils ont affaire”, a ponctué le jeune. Même si certains ont du mal à tourner la page et oublier “la parenthèse égyptienne”, d'autres “prêchent” le bon sens et restent fair-play. Pour Ammi Hamid, coiffeur à Alger, rencontré à la place Maurice-Audin, le pardon est la meilleure solution, car pour lui, “entre frères”, il est inconcevable qu'il y ait une telle discorde. “On aimerait bien que les relations entre les deux pays reviennent à la normale. Nous sommes tous les deux musulmans et pardonner, c'est bien”, a argumenté cet homme de 58 ans. “C'est malheureux que pour un match de football, les relations entre nous et les Egyptiens se détériorent de la sorte. J'aimerais bien qu'on redevienne comme avant. De plus, il n'y a rien entre nous et les Egyptiens”, a fait remarquer Hamid. Son ami partageait le même raisonnement : “Il faut revenir à la normale, c'est une bonne chose pour les deux pays.” Une étudiante à la faculté centrale les approuve : “Ce serait l'idéal de reprendre nos relations normalement avec l'Egypte. Ce n'est pas à cause d'un match que deux grands pays comme l'Algérie et l'Egypte vont se déchirer.” Elle continue : “Pour la rencontre d'aujourd'hui, que le meilleur gagne, comme nous sommes les meilleurs, c'est nous qui gagnerons.” A priori, pour les personnes qui n'ont pas les nerfs solides, la rencontre de jeudi opposant les deux pays est la rencontre de trop. “Que Dieu nous protège. J'ai prié que cela n'arrive pas et que les deux pays ne s'affrontent pas de nouveau. J'étais triste de voir les Egyptiens décrocher leur qualification contre le Cameroun. C'est beaucoup de stress, je ne vais pas supporter une autre fois que nos Fennecs affrontent les Pharaons”, s'est alarmée une enseignante rencontrée à la Grande-Poste.
De surcroît, l'enseignante a enchaîné que “normalement on ne parle pas de réconciliation, c'est grave que les rapports entre les deux pays se soient dégradés de cette façon pour une rencontre sportive. De notre côté, il n'y a rien. De plus, je ne comprends pas ce qui a motivé les Egyptiens à adopter une telle attitude à notre égard. Je suis outrée de la manière avec laquelle ils ont parlé de nous”. Bien que l'épisode de novembre reste dans les mémoires de l'opinion algérienne, les signes d'apaisement sont perceptibles. Des signes qui risquent de s'avérer éphémères tant les joueurs égyptiens ont déjà commencé, dès leur qualification lundi soir, à rallumer le feu de la discorde.


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