Quiétude d'une place publique où les nostalgiques s'installent en fin de journée. Connu par tous, et appelé communément Cours Bartania, le Cours de la révolution, fait la fierté des Annabis. Cette place publique qui date de l'ère coloniale, se situe au centre même de la ville, séparant la vieille ville, Place d'armes, des quartiers inférieurs de Annaba, dont la rue Gambetta. Ce tableau vert, dessiné par la main de l'homme et approuvé par la générosité de Dame nature, est le lieu de prédilection de tout visiteur venant à Annaba, et des Annabis, après la zaouia de Sidi Brahim Ben Taoumi à l'entrée de la ville. un passage obligé S'étalant sur plusieurs centaines de mètres, le Cours Bartania est resté pendant des lustres, le passage obligé de tout visiteur. Nul ne peut séjourner à Bône la Coquette sans passer par le Cours de la révolution. Bercé par le doux regard du roi du Théâtre municipal, cet endroit est parsemé de platanes. Des arbres séculaires, servant d'ombre aux habitués des lieux qui y passent des heures, feuilletant les journaux ou regardant les pigeons picorer les grains de blé. On s'y croirait à la place de Rome au Vatican, en Italie. Le haut de cet endroit attendrissant, est le grand jardin public dominé par des dizaines de palmiers, qui servent de garde-fous aux rosiers qui attirent bon nombre d'admirateurs. Qu'ils soient originaires d'Annaba, ou visiteurs, personne ne peut sillonner la ville, sans passer par ce point d'intersection des temps et des mémoires nostalgiques. Aussi le Cours est le lieu de pèlerinage, par excellence, des estivants d'Annaba. Après une chaude journée au bord de mer, soit à BBC, (Bouna Beach Club), ou à Aïn Achir, et, après une bonne sieste, viennent s'installer chez Babou ou Berrabah, des crémeries qui n'existent nulle part ailleurs. Effectivement, plusieurs kiosques sont implantés de part et d'autre du Cours de la révolution. Pour les uns, le tabac, les journaux et les objets de souvenir attirent une clientèle, devenue, au fil des années, fidèle, même de passage à n'importe quelle saison, doit marquer son passage. Pour les autres, les différentes variétés de glaces, de jus, et autres prestations de services attirent foule devant chez-eux. Dans l'attente de voir une table se libérer, les estivants sillonnent le Cours Bartania, en se dandinant sous le rythme du malouf annabi, avec le voix de Hacen El Annabi, cheikh El Kourd, ou El Hadj Kesri. Toute cette ambiance qui démarre très tôt le matin, et s'étale jusqu'à des heures tardives, fait tourner la roue commerciale des propriétaires dans des kiosques où le commerce n'est pas glacial, malgré le produit gelé qu'ils commercialisent à des visiteurs venus débourser sans compter au profit d'une détente introuvable nulle part ailleurs. Mais dans tout cela, la rivalité reste de taille, entre la nature verte et les dents de la mer: à chacun sa préférence. Pour les amoureux du coucher de soleil, la vaste étendue maritime offre à ses fans la vue la plus imprenable sur le littoral bônois. Chapuis, ou le coucher des amoureux Le littoral de Bône antique, est un autre chapitre de la splendeur des richesses dont jouit la ville de Ras El Hamra, avec son phare millénaire qui a guidé les navigateurs dans les eaux de la perle du Nord, dont les amoureux passent des heures à admirer les vagues s'écraser au ras des falaises habillées du blanc de l'écume. Pour certains, voir le coucher du soleil d'une altitude de 800m, c'est comme l'accompagner dans son voyage, afin de mieux apprécier l'Africaine, une montagne, à la forme d'une femme africaine, qui veille sur les deux rochers jumeaux de la plage de Djenen El Bey à Séraïdi Pour d'autres, admirer le coucher du haut de Ras El Hamra, à quelque 120m, c'est comme entendre les battements du coeur de son soleil qui promet de revenir. Quant à d'autres, la plus basse altitude est favorite pour admirer le coucher de soleil. Le Sphinx ou le Perroquet sont les meilleurs endroits pour regarder le soleil disparaître, autour d'une table, appréciant une grillade ou une bonne pizza en attendant l'apparition de la lune. Ces restaurants, dont pullule la plage Chapuis, ou comme aiment la nommer les habitants, Rizzi Amor est l'endroit de méditation de milliers de personnes venues s'installer en bord de mer, voire même dans l'eau, afin de mieux vivre leurs moments de solitude dans une petite embarcation louée à l'heure. En tout cas, si la ville de l'acier a beaucoup perdu de son charme, de par l'invasion du béton, la nature reste dominante, et les endroits qui attirent chaque années un peu plus de visiteurs, sont fais moitié béton, moitié nature.