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“Nous souhaitons un partenariat durable avec l'Algérie”
Nassef Sawiris, DG d'Orascom Constructions Industries
Publié dans Liberté le 06 - 04 - 2010

Le 31 mars 2010, Orascom Constructions Industries, qui venait d'acquérir la veille, pour 310 millions d'euros, l'entreprise d'engrais DSM hollandaise, 2e producteur d'engrais et de nitrates en Europe, avec 26 millions de tonnes/an, compte, selon son DG, investir de plus en plus dans les gros projets et, en particulier, les infrastructures de base, dont l'AEP, en Algérie.
Orascom Constructions Industries (OCI) accueillait, dans un grand hôtel du Caire, non loin des tours appartenant au groupe Orascom, la cérémonie de remise des attestations de stage aux 25 Algériens qui en ont bénéficié à Aïn Sokhna, dans une usine située dans la zone industrielle de Suez, produisant de l'ammoniac et de l'urée. À cette cérémonie assistaient la ministre égyptienne du Travail, des ministres délégués aux Affaires arabes et maghrébines, des membres du corps diplomatique algérien accrédités en Egypte, ainsi que des cadres dirigeants du groupe Orascom. “Le groupe Orascom détient 49% du capital contre 51% pour Sonatrach dans le projet Sorfert Algérie destiné à la production d'urée et d'ammoniac à Arzew”, précisant que les “bénéfices s'élèveront à 60% pour l'Algérie contre 40% pour Orascom. Ce projet ayant coûté un investissement de 2,5 milliards de dollars devrait produire 2 millions de tonnes par an d'urée et d'ammoniac. C'est là un véritable exemple de partenariat gagnant-gagnant”, selon Nassef Sawiris, DG du groupe égyptien Orascom Construction Industries, qui a pris en charge le stage de formation d'un mois de 5 ingénieurs et 20 techniciens, destinés à travailler au complexe dont la mise en production devrait démarrer en 2011. Les ingénieurs et techniciens supérieurs choisis sont tous originaires de la région oranaise pour des raisons évidentes de logement, même si la plupart des ingénieurs ont suivi leurs études à l'Ecole polytechnique d'El-Harrach. Cette promotion est la première des trois prévues. La formation consiste en une prise de connaissance sur place, d'abord dans des usines en Egypte, des process de fabrication, d'entretien et de sécurité, de réponses aux situations d'urgence, avant d'assister, dans une deuxième phase, à la mise en marche des équipements dans l'usine d'Arzew, dont la production est destinée presque totalement à l'export, vers le Brésil principalement. La destination à l'export n'est pas fortuite, mais due à la proximité du marché, en comparaison avec l'Egypte dont la production vise le Moyen-Orient et l'Asie. “Si nous avions pensé exporter vers le Brésil à partir d'Egypte, il nous aurait fallu franchir le canal de Suez, le Cap, et enfin l'Atlantique, avant de parvenir au marché brésilien”, selon Nassef Sawiris, qui, pragmatique affirme : “Nous aurions perdu 15 dollars/tonne, en nous entêtant à exporter à partir d'Egypte via le Canal de Suez.”
12 000 employés dont 9 000 algériens
Le groupe OCI, dans les principales activités exercées en Algérie (matériaux de construction, téléphonie mobile, dessalement d'eau de mer et bientôt pétrochimie et chimie) emploie un total de 12 000 travailleurs dont 9 000 Algériens, selon son DG. Car “nous considérons la présence de nos entreprises construites en Algérie comme des sociétés algériennes et il est plus intéressant pour elles que ses employés soient Algériens, dans une perspective durable plutôt qu'Egyptiens car ceux-ci devront, un jour ou l'autre rentrer chez eux. Notre modèle souhaite s'appuyer sur une main-d'œuvre à 80% locale”, ajoute Nassef Sawiris.
Toujours d'après le premier responsable d'OCI, le danger viendrait plutôt des entreprises asiatiques qui, elles par contre, s'appuient sur 80% de main-d'œuvre asiatique et 20% de main-d'œuvre locale. “Le succès du modèle de coopération algéro-égyptien justifie la volonté de certaines sociétés étrangères présentes, asiatiques en particulier, en Algérie, de faire tout leur possible pour le détruire”, selon Nassef Sawiris qui affirme que “malheureusement, le modèle asiatique à l'état pur représente un danger pour la main-d'œuvre locale sur l'ensemble des pays arabes, et pas seulement en Algérie. Nous avons reçu en Egypte l'aide des pouvoirs publics pour lutter contre cette espèce d'hégémonie, facile à vérifier à Arzew, par exemple. Vous y rencontrerez un taux de 80 à 90% d'employés asiatiques ! Quant à nous, nous sommes présents en Algérie depuis 10 ans, et nous comptons bien y rester, durant plusieurs décennies encore !”.
Retour sur la cimenterie de M'sila et Lafarge
À propos de la vente de la cimenterie de M'sila, le DG d'OCI considère qu'il n'y a pas eu vente mais fusion avec le groupe Lafarge, une opération ordinaire, comme toutes celles qui se déroulent un peu partout dans le monde, en Irak, au Pakistan, dans les Emirats, au Nigeria, en Turquie, etc. “La globalisation a remodelé les données traditionnelles concernant la propriété du capital dans une société. Même si nous sommes fiers d'être une entreprise égyptienne chez Orascom, nous acceptons que près de 40% du capital soit détenu par des actionnaires anglais, émiratis. L'essentiel est qu'en Algérie, la majorité des employés de la société soient Algériens”. Selon le responsable principal d'OCI, il faut retenir l'intérêt réel plutôt que l'aspect propriété du capital. Car, “des usines ont été bâties en Algérie, dont la production est destinée à l'Algérie, dont les employés sont Algériens, voilà l'essentiel. Le plus important, pour un pays, n'est-il pas la production sur place plutôt que l'importation ?...malheureusement la dominante chez tous les pays arabes reste encore l'import. Si l'idéal était que les entreprises appartiennent aux nationaux, le deuxième choix serait que des entreprises d'envergure mondiale construisent des usines chez nous !...l'importation des produits à partir de l'étranger ne représente aucune valeur ajoutée ni du point de vue économique ni de celui de l'emploi. Si beaucoup de monde bénéficie de la présence des entreprises asiatiques en Algérie, beaucoup de monde trouve son compte dans la perpétuation du tout import”.
Selon Nassef Sawiris, “en Algérie il existe un potentiel remarquable en ressources humaines. De la bonne ressource humaine avec surtout des femmes qualifiées. La preuve, la responsable en ressources humaines dans la nouvelle entreprise (Sofrert) est une femme, Mme Dalila Mamèche, actuellement coordinatrice du projet. Ce projet qui devra entrer en production en 2011, sera un exemple de réussite dans le transfert de technologie. Ce sera la 2e plus grande usine dans le monde, et sa production sera entièrement tournée vers l'export, ce qui apportera une valeur ajoutée à l'Algérie.”
L'organisation portuaire algérienne critiquée
Nassef Sawiris profite de l'occasion offerte pour donner quelques coups de griffes à l'organisation portuaire algérienne qui “n'a pas évolué depuis vingt ans” et aux difficultés au niveau des services douaniers. Même s'il reconnaît qu'il y a eu des avancées notables au niveau du réseau routier. “Nous sommes persuadés que ce projet sera un succès. Nous envisageons d'autres projets de partenariat avec l'Algérie. De toute manière, mieux vaut l'investissement étranger que l‘importation des biens à écouler en l'état”. Quant à la flambée des prix du ciment, le DG d'OCI la met sur le compte de la spéculation et des besoins saisonniers, et de la mainmise des gros importateurs sur le créneau. Nassef Sawiris pense qu'il est plus intéressant et moins coûteux d'agrandir une entreprise existante que d'en construire une nouvelle ex-nihilo.


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