Jusque-là et par souci de service public, qui est pour eux un sacerdoce, les agents qui sont dans cette corporation ont préféré les canaux internes pour exprimer leurs justes revendications salariales et sans faire de vagues. Les agents communaux constituent une véritable armée de par leur nombre, mais ils représentent surtout la cheville ouvrière de l'administration communale. Ils signent annuellement des milliers de documents régaliens qui traduisent l'ipséité de l'Etat. C'est dire à quel point leur responsabilité dans le fonctionnement des APC est immense. Mais paradoxalement, cette responsabilité n'a pas la juste rémunération. Loin s'en faut. Quand on sait, par exemple, qu'un chef de service, qui a derrière lui plusieurs années d'exercice, touche à peine vingt-cinq mille dinars, on comprend mieux la colère de cette corporation laissée sur le carreau par les pouvoirs publics qui n'ont d'écoute que pour ceux qui poussent des gueulantes. Jusque-là et par souci de service public, qui est pour eux un sacerdoce, les agents qui sont dans cette corporation ont préféré les canaux internes pour exprimer leurs justes revendications salariales et sans faire de vagues. Une démarche qui n'a pas payé avec une tutelle qui, au moindre frémissement, fait miroiter la perspective d'un statut particulier. Mais ce statut est encore au stade de la cogitation, pendant que d'autres segments dans la Fonction publique, notamment les enseignants, ont pu obtenir plusieurs augmentations de salaires. Parce qu'ils ont des représentants syndicaux qui se battent pour eux. C'est tout le sens de la grève que ces fonctionnaires communaux entament à partir d'aujourd'hui, à l'appel du Snapap, dans l'espoir d'obtenir ce qu'ils n'ont pas pu avoir avec des méthodes de revendications pacifiques. Il est vrai que depuis l'arrivée de Noureddine Yazid Zerhouni à la tête du ministère de l'Intérieur, les administrations locales ont subi un profond lifting. Mais cette modernisation ne pourra atteindre la plénitude de ses résultats que lorsque les salaires seront à l'avenant.