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“Mustapha ya Mustapha ana bahibbak ya Mustapha !”
Souffles…
Publié dans Liberté le 17 - 06 - 2010

Connaissez-vous cette chanson : “Mustapha ya Mustapha ana bahibbak ya Mustapha” ? Il était un bel homme, ce Mustapha. Frère de sa sœur ! Sa sœur s'appelait Nedjma. Et Nedjma fut le titre d'un célèbre roman algérien intitulé Nedjma. L'étoile, sans trahison aucune ! Et ce roman fut signé par le grand Kateb Yacine. Et Nedjma, sœur de son frère ! Ce bel homme s'appelait Mustapha Kateb. Les enfants cousins, les Kateb : Mustapha, Yacine et Nedjma. Théâtre, littérature et amour. D'abord, le mot Kateb signifie écrivain en arabe. Je vous parle de Mustapha Kateb. Un mordu du théâtre. Mahieddine Bachtarzi, bête sacrée de la planche, l'a qualifié de “mescoune”, le hanté du théâtre. La première fois que j'ai vu Mustapha Kateb, c'était sur la scène de la salle El Mougar. J'étais étudiant en deuxième année, à l'université d'Es Senia, Oran. Avec un beau sourire, il m'a décerné le prix du Concours national de la nouvelle, organisé par le ministère de l'Enseignement supérieur. J'ai vu en lui une sorte de lumière, il dégageait une lueur d'amour à la littérature et aux nouveaux venus du verbe. Mustapha Kateb claqua la porte du Théâtre national, arriva au département de l'animation culturelle auprès du ministère de l'Enseignement supérieur dirigé par un autre grand homme Mohammed Seddik Benyahia. Mustapha Kateb fait, selon l'expression du président Boumediene, de ce petit département de l'animation culturelle un grand ministère de la Culture. Un ministère bis de la Culture ! Il fait beaucoup de jaloux et énormément d'amis. Les grandes figures arabes et occidentales de la littérature, de la pensée et du théâtre qui débarquaient dans notre pays étaient les invités de Mustapha Kateb. Ainsi, nos universités algériennes ont reçu : Mahmoud Darwich, Nizar Kabbani, Moudhaffar Annouwab, Ghali Choukri, Al Bayyati, Saâdi Youssef, Amir Iskander, Amin El Alem, Georges Arracy, etc. C'était Mustapha Kateb qui a fait de la petite ville de Bordj El-Kiffan, banlieue d'Alger, à travers son institution, “l'Institut national d'art dramatique et chorégraphique” (INADC), qu'il a créé lui-même en 1965, la capitale maghrébine par excellence du théâtre. Certes, il existait entre lui et Mohamed Boudia (assassiné à Paris en 1973 par le Mossad israélien) des divergences, beaucoup de différences, dans la façon de voir ou de pratiquer le théâtre. Chacun avait sa vision philosophique et esthétique. Si Boudia fut l'artiste révolutionnaire, l'intellectuel de l'action et du choc, le Che Guevara du théâtre, Mustapha Kateb était l'artiste révolutionnaire de la rêverie et de l'esthétique, l'Aragon du théâtre. Même si Kateb Yacine a fait des déclarations virulentes envers la mise en scène de ses deux pièces théâtrales, Le cadavre encerclé et L'Homme aux sandales de caoutchouc, réalisées par Mustapha Kateb, à cause de la langue arabe classique utilisée dans la traduction scénique, Yacine a toujours conservé le grand respect pour son cousin Mustapha. Aujourd'hui, en regardant derrière nous, le temps passe et notre pays est en train de perdre vertigineusement sa mémoire culturelle. Dans tous les pays du monde, les maisons où sont nés les grands artistes et écrivains, ceux qui représentent une partie de la mémoire collective d'un peuple, l'histoire d'une nation ou d'une civilisation sont transformées en musées. Ainsi, en Irak, la maison du poète Badr Chaker Assiyab, au Liban la maison de Gibran Khalil Gibran, en Egypte les maisons de Taha Hussein, d'Ahmed Chawki, d'Al Akkad ou d'Oum Kalsoum et d'autres sont devenues des lieux à visiter, des maisons musées. Une partie du patrimoine national. Permettez-moi, en toute tristesse, de demander : où sont-ils nés nos grands écrivains ? Où avaient-ils vécus nos célèbres artistes ? Ceux à l'image de Mahieddine Bachtarzi, Kateb Yacine, Mustapha Kateb, Mohammed Dib, Mouloud Mammeri, Abdelhamid Benhadouga, Mohammed Khadda, Mohammed Racim, M'hammed Issiakhem, Mustapha Skandrani, Dahmane El Harrachi, El Hachemi Guerouabi et d'autres... Nous sommes un pays, culturellement parlant, sans traces, sans ombres ! Ni noms ni lieux pour reprendre, mais à l'envers, l'expression de Mostapha Lachref, lui aussi sans lieu et sans nom ! Hors leurs jours, hors leurs “vies vivantes”, nos écrivains, nos artistes demeureront des SNP ! Et nous avançons dans l'obscurité, sans mémoire.
A. Z.
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