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Abderrahmane Mahmoudi
PORTRAIT…
Publié dans Liberté le 05 - 09 - 2010

Rares sont ceux qui osent regarder le soleil noir de la mort en face. Abderrahmane Mahmoudi l'a regardé. Il a même souri à cette faucheuse aux dents pourries qui ne choisit les meilleurs que pour mieux paupériser l'élite intellectuelle du pays. Oui, Dahmane n'avait pas peur de la mort. En bon stoïcien, il avait très tôt appris qu'apprendre à vivre, c'est d'abord apprendre à mourir. Pour ceux qui ne le connaissent pas ou peu, Dahmane était une grande plume. Son érudition et sa vivacité d'esprit ainsi que son art consommé de la dialectique faisaient de lui un redoutable polémiste. Il valait mieux l'avoir avec soi que contre. Il n'épargnait personne. Pas même ses collègues de la presse. Et j'en sais quelque chose pour avoir reçu une fléchette qui m'égratigna la peau. Je me consolais avec le proverbe bien de chez nous : “La pierre que tu reçois de l'ami, considère-là comme une pomme.” On ne peut pas en vouloir à un homme qui avait le cœur pur, sous des airs de matador. À sa manière, c'était un grand enfant qui aimait jouer avec ceux qu'il aimait bien. On fit la paix très vite. Parce que c'était lui, un vrai journaliste atypique qui ne craignait pas d'exposer sa vie au bout de sa plume en attaquant les puissants et les criminels. Il fit de la prison pour ses articles, échappa, du temps de l'Hebdo libéré, à un attentat qui coûta la vie à son frère. C'était un caractère, Dahmane, aussi imprévisible que fidèle en amitié. C'est à cet homme, gravement atteint depuis plus d'une année, que je rendis visite par un bel après-midi de fin d'année. Exactement le 31 décembre 2006. Je savais que la maladie avait pris le dessus. Et je ne savais quelle contenance prendre. Que dire à un homme qui va mourir ? L'exhorter à se battre et à ne pas se laisser abattre ? Lui dire que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ? Lui parler de foi, lui parler de force, lui parler de bravoure, lui parler d'amitié, lui parler de son journal, lui parler de la vie ? On sait bien que tout est vanité pour celui qui va mourir. D'autant que Dahmane n'est pas dupe. S'il y avait un homme qui a fait de la lucidité un mode de vie, c'est bien lui. Lui, à qui on ne peut pas raconter d'histoires. Quoi lui dire, mon Dieu ? En pénétrant chez lui, j'étais aussi ému que désemparé. Oui, que lui dire ? Son épouse m'accueillit tristement. Je n'osais pas lui demander comment il allait. Celui qui allait partir vint, la bouche et toute la mâchoire recouverte d'un bandage. Il avait beaucoup maigri, mais le maintien était toujours droit et fier. Son regard était aimable et profond. Parfois insoutenable quand il se posait avec acuité sur moi. On commença à parler de tout et de rien comme en pareilles circonstances. Il ne pouvait plus s'exprimer verbalement, il communiquait par des mots qu'il écrivait sur une ardoise. Il semblait serein. Résigné ? Non. Il avait accepté son sort parce qu'il savait que telle était sa destinée. Ce n'était pas son genre de hurler par terre, de s'effondrer et de maudire le sort. Avant de prendre congé de lui, je lui offre un roman, car je savais Dahmane boulimique de lecture. Sitôt le roman offert, je m'en suis voulu de mon geste en me disant qu'un homme qui souffre a d'autres préoccupations. À minuit, avec le passage à la nouvelle année, je reçois un message de son épouse : “Dahmane a terminé la lecture du roman.” Je restais sans voix. Emu par cette leçon de vie de la part d'un mourant. Il a vécu jusqu'à la dernière goutte, buvant la vie avec passion. Personne ne lui a volé sa vie. Pas même la mort qui s'est résignée à le prendre vivant.
H. G.
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