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Mufti, fatwa et fitna
Anarchie dans la gestion de l'islam par les institutions
Publié dans Liberté le 22 - 09 - 2010

Face à la prolifération de voix qui s'expriment au nom de l'Islam, la mise en place du mufti de la République ne constitue-t-elle pas une alternative pour en finir avec la cacophonie synonyme de fitna ?
Le match officiel de l'EN algérienne, disputé le 3 septembre dernier face à la Tanzanie, à Blida, n'a pas seulement coûté son poste au sélectionneur Rabah Saâdane, il a également donné une facette des plus flagrantes du désarroi des Algériens. L'attitude d'une frange de supporters, ce jour-là, en était l'illustration.
Agglutinés dans les tribunes du stade Tchaker, bien avant l'heure du f'tour, et alors que le match devait débuter à 22h, des dizaines de supporters ont bu de l'eau. Juste après, ils cherchaient, autour d'eux, n'importe quelle personne qui pourrait prononcer une fatwa d'un quelconque “cheikh” pour leur donner “bonne conscience”. Cette anecdote, bien réelle, n'est qu'une des nombreuses histoires rocambolesques dont nous a gratifiés le mois sacré version 2010.
Amrou Khaled has been !
Ainsi, les Ramadhans se suivent et se ressemblent. Viande indienne, mosquée d'Aghribs, jeûne des footballeurs professionnels, feuilleton sur le Christ, arrestations des non-jeûneurs, ou encore les “modalités” de pratiquer les prières de tarawih, sont au hit-parade des polémiques de 2010. L'Algérien ne sait à qui se fier pour être édifié sur la “réponse” de la religion à son quotidien. Presse écrite, chaînes télés et sites Internet sont, par défaut, des repères aux désorientés. Mais ils ne viennent que pour confirmer la perdition collective. Elle est d'autant plus immense que même les prédicateurs médiatiques des années précédentes n'ont plus la cote. Même l'Egyptien Amrou Khaled, star cathodique des prédicateurs est en train de devenir un “has been”. Son émission lors de ce Ramadhan, “Rihla lilsaâda” (voyage pour le bonheur), programmée sur plusieurs chaînes arabes, a été un véritable flop. Le temps est, ainsi, à la prolifération des “chouyoukhs” avec son lot interminable de fatawi à la demande. Le champ est monopolisé par le tout-venant. Il suffit de se proclamer cheikh, avec à la clé quelques versets et hadiths appris, pour se donner le droit de lancer des fatwas. Après les “tôliers émirs” des groupes terroristes des années 1990, voici venu le temps des “mufti-autoproclamés”…
Ministère et HCI, même inertie
Mais alors que fait le ministère des Affaires religieuses et du Wakf ? Et le Haut-Conseil islamique ? Ou encore l'Association des oulémas musulmans ? Devant tout ce brouhaha régnant, ce trio s'est distingué par un déphasage des plus insupportables. Si l'association présidée par Abderahmane Chibane est restée dans sa légendaire léthargie, les deux autres se sont manifestés sur des thèmes “hors sujet”. Le département de Ghlamallah s'est ainsi distingué par ses recommandations. En ce Ramadhan 2010, ce qui importait le plus au ministre était ou/et comment pratiquer les prières de tarawih ?! Le comble c'est que ces directives étaient totalement inadéquates et, surtout, elles ont démontré, encore une fois, sa méconnaissance totale de la société algérienne (n'est-il pas celui qui affirmait qu'il n'y avait pas de pauvres en Algérie ?). Pour éviter l'“attroupement” en dehors des mosquées, le ministre n'a pas trouvé mieux que de demander à ce que les locaux de commerçants soient squattés ! Il avait aussi pris position sur la viande ramenée de l'Inde spécialement pour le mois du jeûne. À la fatwa “haram” de l'habitué de la presse arabophone algérienne, le “cheikh” Chemssedine, Ghlamallah répondait que c'était “hallal”. Le HCI de son côté ne s'est réveillé qu'une seule fois en ce Ramadhan.
Il ne s'agissait, dans ce cas, ni de bouffe ni de prière. Devant la crise multiforme et multidisciplinaire que vit le pays, l'organisme de cheikh Bouamrane s'est montré très virulent pour défendre les… Egyptiens. C'était suite à la décision de Smaïn Ameziane, commissaire du Sila (Salon international du livre d'Alger) de ne pas inviter les éditeurs du pays des Pharaons. Sur cette affaire, le ministre des Affaires religieuses et du Wakf n'a pas raté l'occasion de contredire le HCI et de soutenir la décision du responsable du Salon. Bel exemple de cacophonie.
Mufti de la République pour barrer la route aux muftis autoproclamés !
Lancer le débat est loin d'être un tabou. Actuellement, plusieurs pays musulmans, même ceux considérés comme laïques, ont leur mufti. En Tunisie, cette fonction a été créée dès 1957. Le titre exact était mufti adiyar ettounisia avant que le nom se transforme quelques années après, exactement le 6 avril 1962, en mufti de la République.
Toutefois aucun des muftis, qui se sont succédé, ne se sont fait remarquer en dehors de la désignation du début du mois de Ramadhan et de l'Aïd. En Egypte, il y a Ali Gomaâ, toujours en attente d'être désigné cheikh El Azhar.
D'ailleurs le rôle du mufti addiyar égyptien a été souvent primordial pour affronter les intégrismes de tout bord que subit le pays des pyramides. Devant la défaillance du ministère des Affaires religieuses et du HCI, et à défaut d'autres choix, cette option se précise de plus en plus. L'existence d'un mufti ne va pas servir, comme beaucoup le pensent, uniquement à donner des fatwas. Il pourrait aussi rappeler des vérités omises et éclairer les gens. Ne faut-il pas rappeler aux Algériens que le rite malékite qu'ils suivent dépasse le stade des rituels, et que c'est avant tout en référence à l'imam Malik. Que connaître ce dernier peut lever le voile sur plusieurs “trous”. N'est-ce pas cet imam qui répondait fréquemment quand on lui posait des questions : “Je ne sais pas !” Une attitude qui contraste avec les nombreux muftis des temps modernes qui n'hésitent à aucun instant à “dégainer” une fatwa à la demande. Propager des vérités historiques dépassant le folklore, voilà le plus important. L'immobilisme qui règne en Algérie autour de la religion est devenu insoutenable. Dire que l'Islam n'a rien à voir avec l'obscurantisme ne suffit pas, ne suffit plus. Le terrain a besoin d'actions, d'efforts et de travail “palpable”. Le signal d'urgence doit même être rapidement lancé. Le Ramadhan qui vient de se terminer a donné beaucoup de signaux d'alerte. Les multiples arrestations de non-jeûneurs risquent de dégénérer vers l'irréparable. L'islam n'appartient ni aux tôliers ni aux récitants.
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