Si le derby kabyle s'annonçait des plus explosifs, il y a quelques jours en raison de la trajectoire exceptionnelle des deux équipes rivales, voilà que le duel tant attendu vient de prendre un sacré coup au label après cette maudite 5e journée où les Béjaouis se sont faits épingler à la surprise générale dans leur propre fief par l'étonnant Widad de Tlemcen (0-1) alors que les Canaris eux aussi ont été tenus en échec à domicile par une bonne formation chélifienne (0-0). Mais si les supporters des deux camps ont été donc soumis avant-hier mardi à une véritable douche froide, il n'en demeure pas moins que cet énième derby kabyle ne manquera ni d'intérêt ni de suspens. Et pour cause, les deux équipes sont en quête de rachat et jetteront certainement toutes leurs forces dans la bataille pour tenter de se réhabiliter auprès de leurs fidèles supporters et, prestige oblige, prétendre remporter une rude bataille qui devrait les relancer dans le groupe de tête. Une chose est sûre, dans les deux camps, la défaite est interdite et un éventuel partage des points n'arrangerait pas les deux équipes en présence qui risqueraient de voir l'entente de Sétif et à un degré moindre le Mouloudia de Saïda accentuer leur avance dans le peloton de tête, même si le championnat n'est qu'à ses premiers balbutiements et beaucoup de choses risquent de chambouler la hiérarchie actuelle d'ici quelques semaines. Et si le fameux derby kabyle a souvent été perturbé par l'état piteux de l'ancienne pelouse naturelle du stade de Béjaïa, voilà que les deux formations kabyles vont devoir s'expliquer pour la première fois sur le nouveau gazon synthétique du stade de l'Unité maghrébine. Ce qui pourrait relever le niveau d'une explication fraternelle qui mettra aux prises des individualités de marque des deux côtés. L'intérêt de cette confrontation réside dans le fait que trois anciens canaris, en l'occurrence, Zafour, Meftah et Hamlaoui évolueront dans le camp d'en face alors que le quatrième larron, Maroci, est suspendu pour cumul de cartons sans oublier que l'ancien baroudeur de la JSK, Djamel Menad, pilotera le vaisseau béjaoui avec la ferme intention d'aspirer aux trois points du match ne serait-ce que pour effacer le faux-pas de mardi soir face à Tlemcen. De son côté, la JSK compte se présenter demain après-midi au stade de Béjaïa avec la nette conviction de brouiller les cartes béjaouies et tenter par là même de profiter du doute engendré par la défaite des Béjaouis face aux Tlemcéniens pour jouer la carte offensive même si elle risque d'être privée encore des précieux services du libéro malien Idrissa Coulibaly, actuellement en convalescence et de l'avant-centre Amine Aoudia absent mardi dernier contre l'ASO Chlef pour des raisons jusque-là obscures, d'autant que l'on parle ici et là d'une certaine incompatibilité d'humeur avec le coach suisse Alain Geiger. En tout cas, même si les deux équipes risquent d'être handicapées par l'absence d'un ou de deux éléments-clés dans chaque camp, il faut bien admettre que les formations possèdent cette année des effectifs de choix et que le spectacle sera certainement au rendez-vous, surtout que les dirigeants des deux clubs semblent décidés à placer ce premier derby kabyle de la saison sous le signe du fair-play et de la fraternité. Alors, Imazighen, à vous de jouer et que le meilleur gagne ne serait-ce que pour prouver que cette première expérience de championnat professionnel a toutes les chances d'inaugurer une ère nouvelle que certains énergumènes ont malheureu-sement terni ces dernières semaines dans certains stades d'Algérie.
