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Ali Koudil : “Je suis victime de représailles”
Ouverture hier du procès en appel de l'affaire du “Béchar”
Publié dans Liberté le 25 - 11 - 2010

Une ambiance particulière a régné hier matin au niveau de la cour d'Alger, précisément dans la salle 5 où s'est déroulé le procès en appel des ex-cadres de la Cnan, dont l'ex-P-DG, après plusieurs reports.
La composante du tribunal criminel chargé de l'examen de cette affaire a été changée, comme l'a déjà annoncé le procureur général près la cour d'Alger. Le magistrat, Omar Belkharchi, a été remplacé par le juge Abdelmalek Boubetra. Fidèle à son calme et sa bonne humeur et aussi à sa grande patience, il a ouvert l'audience vers 9h30 avec la présentation des vœux de l'Aïd el-Adha à l'assistance. Les agents de l'ordre ont trouvé des difficultés à gérer la salle, vu le grand nombre de personnes venues assister à ce procès pas du tout ordinaire. Plusieurs d'entre eux faisaient partie des familles des accusés.
Les agents de sécurité n'ont permis qu'aux membres des familles des accusés d'y assister. “Ce sont les instructions”, lance un agent en faction devant le tribunal. Ali Ferrah, ex-P-DG de l'epau, actuellement en détention, n'était pas présent. En revanche, les ayants droit et la partie civile, dont deux rescapés du naufrage du “Béchar”, se sont déplacés pour le procès. Les avocats des deux parties étaient au rendez-vous. On enregistre le “retour” de Me Khaled Bourayou et Miloud Brahimi, avocats de la défense qui ont maintenu le boycott des audiences du magistrat Belkharchi jusqu'à son remplacement.
Les six accusés détenus étaient assis sur le banc réservé d'habitude aux avocats. Ils n'étaient pas au box des accusés comme à l'accoutumée, en raison de l'absence d'un box dans cette salle.
Après la constitution du tribunal criminel, le président a appelé les accusés qui ont décliné leur identité ainsi que leurs avocats, les témoins et la partie civile. Le juge n'a pas caché son sourire devant la jeune avocate qui s'est constituée pour la défense des ayants droit, du fait qu'elle se prénommait Béchar.
Le greffier a relu l'arrêt de renvoi, dont la lecture a duré de 10h30 jusqu'à 12h30. “C'est un livre”, commenta un présent. Le greffier a rappelé la synthèse de l'enquête diligentée par la section de recherches de la GN sur instruction du chef du gouvernement à l'époque, Ahmed Ouyahia, sur la tragédie qui a causé la mort de 16 marins membres de l'équipage dans une journée de Ramadhan, en 2004, et la procédure judiciaire. À midi et demi, le président du tribunal décide la levée de l'audience avant de reprendre à 13h45 avec l'audition des accusés.
Les révélations accablantes de Ali Koudil
L'ex-P-DG de la Cnan, Ali Koudil, a été le premier accusé à être auditionné par le président du tribunal criminel. Malade et visiblement très fatigué, il s'est bien défendu pendant plus de 2 heures de temps. Son plaidoyer s'est basé sur le code maritime et sur les témoignages qu'il a qualifiés de représailles contre sa personne.
L'ex-P-DG a résumé la tragédie du naufrage du “Béchar” et du “Batna” en deux facteurs : la force de la tempête qui était extrêmement violente et le point de mouillage. Il a anticipé la question du magistrat relative aux vraies causes de cette tragédie.
Les véritables causes de la tragédie
Il a expliqué au tribunal que les deux navires, en l'occurrence le “Béchar” et le “Batna”, étaient en quai. “je ne suis pas armateur ni technicien, c'est défini par la loi : l'armateur est celui qui exploite un navire en son propre nom, alors que moi j'ai un contrat de travail et le bénéfice de la compagnie je ne l'empoche pas”, a-t-il déclaré.
Il a également tenu à préciser que le “Batna” était à l'arrêt pendant trois ans alors que le “Béchar” l'était durant 10 mois pour des raisons de non-conformité à la navigation. “Le “Béchar” n'a pas été autorisé à naviguer, il y avait deux mises en demeure du port d'Alger pour faire sortir ces deux navires en mer ; on était toujours au port et ils n'ont jamais été en mer, ce qui justifie d'ailleurs l'absence d'un certificat”, a-t-il encore dit, avant d'ajouter : “un contrat a été signé le 16 novembre 2004, soit 2 jours avant le drame. Les navires devaient aller en chantier au port de Béjaïa pour maintenance.”
L'accusé a également évoqué les insuffisances d'armement et d'équipement, tout en affirmant que le nombre de l'équipage est fixé, selon le code maritime, à 14 membres. “Le commandant a libéré 10 membres, dont trois de l'équipage, parmi eux un mécanicien.” Ali Koudil a évoqué aussi la responsabilité des gardes-côtes “qui sont censés être la police de la mer en contrôlant tout mouvement en mer”. “Ils ont une grande responsabilité dans cette affaire”, a t-il déclaré. Concernant le manque de qualification de l'équipage, Ali Koudil a souligné que les membres de l'équipage sont formés par le ministère des transports. “Dans ce cas, on va dire qu'on leur a donné de faux diplômes !”, a-t-il encore souligné.
Interrogé par le magistrat sur le recrutement d'un malade mental, l'ex-P-DG de la Cnan s'est longuement attardé sur les témoignages recueillis lors de l'enquête. “les témoignages ne sont pas crédibles, il s'agit bien, monsieur le président, de représailles.” En argumentant ses déclarations, l'ex-P-DG de la Cnan dira que “le témoin Laker, commandant de bord, a été déjà licencié de la compagnie suite à ses déclarations à la presse portant préjudice à la société”. “Je devais défendre l'image de la Cnan, une compagnie nationale, et puis j'ai dû intervenir aussi pour arrêter la grève du syndicat des marins, Snomar. on m'a reproché à l'époque d'avoir cassé la grève et je me trouve victime de témoignage de représailles”, a-t-il dit avant d'affirmer : “monsieur le président, personne n'a prévu ces insuffisances. je ne pouvais jamais envoyer des gens à la mort et le commandant de bord ne pouvait pas se suicider. Quel intérêt aurais-je dans cette tragédie, allah yarhamhoum. je me retrouve en prison pour un délit que je n'ai pas commis.”
En connaisseur sur l'impuissance du moteur
Pour l'ancien P-DG de la Cnan, le commandant de bord avait une solution pour éviter la catastrophe à savoir celle “d'éjecter l'ancre et la chaîne”. “il n'a rien fait. Il a attendu jusqu'à 16h30 pour demander des secours. l'origine du drame n'est pas technique, mais il est dû à la réaction tardive de l'équipage”, a-t-il précisé avant de révéler : “j'étais avec le ministre des transports sur les lieux. On attendait les secours. Mais il m'a informé que les hélicoptères ne pouvaient pas décoller.”
Ali Koudil a répondu, point par point, au sujet du contenu de l'arrêt de renvoi, sans être interrogé par le tribunal, dans la plupart du temps, en connaisseur surtout des questions relatives aux insuffisances techniques et à l'impuissance du moteur.
“J'ai beaucoup appris lors des années de ma détention”, a-t-il fait remarquer. Pour rappel, son audition a été interrompue après l'opposition de son avocat, Me Brahimi. Le président du tribunal a demandé à l'avocat de ne pas parler à son client : “c'est une intimidation”, a tenu à dénoncer Me Miloud Brahimi. L'audience fut levée vers 14h pour reprendre une heure plus tard.
Au moment où nous mettons sous presse, l'audition des accusés se poursuivait toujours.
Elle devrait durer jusqu'à une heure tardive de la nuit.


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