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Une crise qui se prolonge
DISPONIBILITE DU LAIT
Publié dans Liberté le 01 - 12 - 2010

La pénurie se ressent plus particulièrement dans les villes où la demande est importante, alors que l'offre reste insuffisante.
Depuis quelques semaines, la disponibilité du lait fait défaut dans la plupart des villes du pays.
Quotidiennement et à des heures précises, des queues interminables se forment devant les points de vente pour s'approvisionner en lait. Cette situation rend le citoyen dubitatif d'autant que les explications données par les différents acteurs de la filière lait ne font que renforcer l'ambiguïté de la situation.
Pénurie, manipulation, indisponibilité ou spéculation ? Que se passe-t-il vraiment ?
Pour Hafid Djellouli, directeur général de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), “il n'y a pas de pénurie de poudre de lait, tous les jours nous distribuons 350 tonnes de poudre de lait”. Il est clair qu'il y a eu des situations de perturbation mais qui ont été rétablies. Selon lui, toutes les laiteries sont à jour si ce n'est certains retards concernant la poudre 26, qui sont en train d'être réglés normalement. Mais cela ne remet pas en cause le programme d'approvisionnement. Argumentant avec des chiffres, Hafid Djellouli, affirme que “l'Onil a affecté plus de produits que l'année dernière”.
De 121 000 tonnes affectés l'année dernière, l'Office va facilement vers 135 000 tonnes cette année. Par ailleurs, le dispositif de soutien des prix du lait a fait ressortir 310 millions de litres de lait collectés l'année dernière, alors qu'on enregistre 420 millions de litres pour cette année. Cela fait 100 millions de plus, donc il y a paradoxe, conclut-il. Le directeur de l'Onil refuse de parler de pénurie et précise que durant le mois de Ramadhan, l'Onil a distribué 35% à 40% de plus que les mois habituels.
Il ajoute que cette crise est intervenue au moment où l'Office a décidé d'aller vers plus de régulation à travers un réajustement des programmes d'affectation des matières premières. Il y a eu, ajoute-t-il, des appréhensions et des inquiétudes qui ont commencé à être attisées. Les laiteries ont exagéré leur inquiétude, créant ainsi un climat de psychose. Ne voulant pas incriminer toutes les laiteries, le premier responsable de l'Onil soupçonne néanmoins certaines d'entres elles d'attiser la perturbation. Pour lui, il y a de la rétention et de la spéculation qui ont pris de l'ampleur depuis plusieurs mois.
Cette vision des choses est bien sûr réfutée par les opérateurs privés qui pointent du doigt la gestion catastrophique de la distribution de la poudre de lait par l'Onil.
Quand les crises surviennent, comme c'est le cas actuellement, ce sont généralement les laiteries privées qui souffrent de la non-disponibilité de la poudre. La Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) l'a souligné à maintes reprises en accusant directement l'Onil d'être à l'origine de ces crises. Dans ce contexte, l'Onil est accusé de favoriser les laiteries publiques au détriment des laiteries privées. D'autres griefs sont avancés par les privés, comme les retards dans le dédouanement de la marchandise lorsqu'elle arrive au port. Chose que reconnaît d'ailleurs le directeur général de l'Onil, la qualifiant de “contrainte exogène” que l'office ne maîtrise pas. Du côté des gérants des laiteries privées, le constat est donc alarmant.
La quasi-totalité des 88 laiteries privées algériennes sont à l'arrêt. “95% des privés ont fermé”, affirme l'un d'entre eux. Ceux qui n'ont pas encore baissé leur rideau sont en train de liquider leurs derniers stocks de poudre de lait avant la fermeture. Si la poudre de lait à 0% de matières grasses est encore disponible, celle à 26% est en rupture de stock. Pour les transformateurs, il faut impérativement mélanger ces deux poudres pour avoir du lait répondant aux normes. L'arrêt des laiteries privées a provoqué une tension sur les laiteries publiques, comme c'est le cas de Colaital de Birkhadem qui, pour répondre à la demande, a dû augmenter sa production.
Selon un responsable de cette laiterie publique, l'unité a atteint un pic de production de 430 000 litres/jour alors qu'en temps normal elle produit 400 000 litres/jour. Pour ce responsable, la contrainte qu'a subie l'unité n'est pas l'indisponibilité de la poudre de lait mais l'augmentation de la demande générée par l'arrêt des laiteries privées du Centre. Les besoins annuels de l'Algérie en lait sont de l'ordre de 3,5 milliards de litres et notre pays ne produit que 2,5 milliard de litres annuellement, c'est un déficit important. Il doit être absorbé par l'intensification de la production laitière locale issue des élevages bovins. Mais au jour d'aujourd'hui, la production de lait cru, en Algérie, est loin d'être à son apogée et ce qui est produit n'est pas forcément collecté.
En dépit des mesures d'encouragement prises par les pouvoirs publics, l'intégration du lait cru dans la production de lait est pour ainsi dire insignifiante. Ce qui fait dire à beaucoup d'observateurs que le souhait du ministre, de faire de la poudre de lait juste un appoint à la production du lait cru, ne risque pas de se réaliser de sitôt.
Un nouveau dispositif pour pallier la pénurie
Un nouveau cahier des charges pour les laiteries vient d'être élaboré par l'Onil dans le but de redéfinir les clauses contractuelles entre l'organisme et les laiteries et également renforcer le contrôle des pouvoirs publics sur ces dernières. Ce nouveau cahier des charges privilégie les trois critères essentiels du métier des laiteries, à savoir la collecte, la transformation et la distribution. Il s'inscrit en droite ligne du nouveau dispositif que compte lancer le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour pallier une éventuelle pénurie de lait. Ce dispositif, qui prendra effet dès le début de l'année 2011, repose sur une nouvelle répartition de la production du lait en sachet selon les besoins de la population. Les laiteries, aussi bien publiques que privées, qui souhaitent adhérer à cette nouvelle approche de la nouvelle répartition géographique prédéfinie en rapport avec les besoins de la population et selon les capacités de production des laiteries activant dans le même périmètre, devront s'engager à assurer la production de lait correspondante aux besoins des zones qui leur seraient affectées. En contrepartie, l'Office interprofessionnel du lait mettra à la disposition des laiteries les quantités suffisantes de poudre de lait subventionnée. Le volume annuel qui sera couvert, selon ce partenariat entre l'Onil et les transformateurs, est de l'ordre de 1,5 milliard de litres.
Le prix du lait restera à 25 DA
La crise du lait qui sévit actuellement est perçue par certains observateurs comme un prélude à la suppression de la subvention du lait en sachet et à la libéralisation de son prix. Chose que réfute catégoriquement le directeur général de l'Onil, Hafid Djellouli, qui affirme que le prix du lait en sachet restera à 25 DA. Il a indiqué que le lait est un produit de première nécessité qu'il faut soutenir et que l'Etat a pris ses responsabilités pour préserver le pouvoir d'achat du citoyen.
Laiterie El Anfel : un cas à méditer
Située dans la wilaya de Sétif, la laiterie El Anfel produit 50 000 litres de lait par jour. Sa particularité est que sa production est issue à 100% de lait cru. Constituée en coopératif d'éleveurs, cette laiterie compte pour son approvisionnement en lait cru sur 775 éleveurs disposant de près de 4 663 vaches. En plus du lait pasteurisé conditionné, la laiterie vend également du lait de vache conditionné et de nombreux autres produits laitiers. Rencontrés lors de l'Agro-Expo 2010, les responsables de cette laiterie nous ont précisé que la crise de lait que connaissent différentes région du pays n'a pas touché la wilaya de Sétif où, selon eux, l'intégration du lait cru dans la production est considérable. Avec Giplait Sétif, qui intègre jusqu'à 50% de lait cru dans sa production, la laiterie El Anfel dispose de capacités qui lui permettent d'alimenter d'autre wilayas comme Tizi Ouzou, Laghouat et Ghardaïa.


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