Selon une source judiciaire, tous les manifestants mineurs, arrêtés lors des émeutes, ont été relâchés et aucun d'eux n'a été convoqué par la justice. Plus de 21 autres émeutiers ont été placés sous mandat de dépôt, hier, par les tribunaux de Dellys, Bordj Ménaïel et Boumerdès portant ainsi le chiffre à 36 personnes écrouées sur les 103 arrêtées dans la wilaya de Boumerdès. Au tribunal de Boumerdès, seule une personne a été écrouée alors que 24 autres ont été relâchées mais laissées en liberté provisoire. Selon une source judiciaire, tous les mineurs, arrêtés lors des émeutes, ont été relâchés et aucun d'eux n'a été convoqué par la justice. Par ailleurs, on a appris que des perquisitions ont été effectuées ces deux derniers jours par les services de sécurité pour récupérer les produits et matériels volés. C'est le cas aux Issers où les gendarmes et les policiers sont arrivés à reprendre possession de plusieurs produits électroménagers et de matériel informatique volés alors qu'à Bordj Ménaïel, deux tracteurs et un camion appartenant à l'APC ont été récupérés par les services de sécurité. Ces derniers continuent à mener leurs investigations avec l'aide des citoyens, souvent des employés, qui leur fournissent des informations pour récupérer le matériel pris lors des manifestations. Des contrôles sont effectués au niveau des barrages fixes pour éviter que certains produits pillés ne soient déplacés vers d'autres localités. L'on sait déjà que la gendarmerie avait saisi, dimanche dernier aux Issers, 10 véhicules remplis de marchandise volée dans un entrepôt privé établi au sud de cette même localité. Les propriétaires de ces véhicules ont été placés sous mandat de dépôt par le tribunal de Bordj Ménaïel. à Réghaïa, la police continue à enquêter pour retrouver les personnes qui ont dépouillé un magasin de produits électroménagers sis en face du marché couvert. Par ailleurs, de nombreuses entreprises privées ont dû recourir à des plans sociaux suite à la destruction de leurs sièges ou ateliers. C'est le cas du concessionnaire Renault de Tidjelabine, Maidat, qui a enregistré, selon son responsable, plus de 10 milliards de dégâts. En plus de ce préjudice, plus de 82 travailleurs employés au sein de cette structure sont au chômage, nous dira M. Maidat, qui gère aussi une autre structure de contrôle technique pour véhicules et qui n'a pas été, elle aussi, épargnée par des casseurs qui se sont faufilés entre les manifestants. “Plus de 12 véhicules neufs sont hors d'usage et de nombreux autres véhicules qui se trouvaient au sein du service de contrôle appartenant à des particuliers et à des administrations publiques ont été saccagés”, affirme M. Maidat, qui s'inquiète pour le devenir de ses travailleurs. “Je suis obligé de mettre en place un plan social provisoire pour ces employés qui sont originaires de la localité de Tidjelabine et des communes limitrophes en attendant la réfection des locaux”, nous dira ce concessionnaire. La même situation a été vécue par une autre entreprise agroalimentaire dont le magasin central situé dans la commune des Issers a été pillé avant d'être incendié. On estime à plus de 50 milliards les dégâts causés à cette entreprise, alors que les 150 travailleurs qui y sont employés risquent, eux aussi, d'être mis en chômage technique en attendant la reconstruction des locaux. Cela va prendre beaucoup de temps, nous a affirmé un élu de la commune des Issers. D'autres entreprises privées, qui ont également subi des dommages à des degrés divers, seront obligées de prendre des dispositions vis-à-vis de certains de leurs employés. Selon des sources proches de la wilaya, plus de 250 travailleurs seront mis en chômage technique alors que d'autres sont contraints de redéployer leurs effectifs pour éviter les procédures sociales préjudiciables aux travailleurs et à leur famille. Parmi ces entreprises, figure l'entreprise de Coca-Cola sise à Khemis El-Khechna dont une partie de ses locaux a été saccagée mais aussi l'usine La Belle de Ouled Moussa qui a été ciblée par les manifestants. D'autres petites entreprises ont subi des actes de pillage et de destruction comme l'hôtel de Tidjelabine qui emploie 30 travailleurs environ qui sont, eux aussi, déjà au chômage.