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Les racines de l'amour
La nouvelle de Yasmine Hanane
Publié dans Liberté le 05 - 04 - 2011

L'histoire qui va suivre a eu lieu aux fins fonds de la Kabylie, au cours des années trente. Les mœurs rigides de l'époque et les tabous étaient omniprésents dans les coutumes et les us des familles et gare à ceux qui osaient les transgresser. Car les ignorer, c'était inéluctablement badiner avec l'honneur. Et l'honneur n'a qu'un seul prix : le sang.
C'était le début du printemps. La neige commençait à fondre sur les hauteurs des montagnes. La nature renaissait, et les champs étendus à perte de vue, revêtaient ce tapis verdoyant qu'aucun artiste, aussi doué fut-il, ne saurait plagier les tons, qui alliaient le plus beau pastel au plus éclatant des foncés. Cette palette de couleurs naturelles promettait une belle saison, après un hiver qui avait fait hurler les loups dans leurs cavernes.
Les villages qui se dressaient au pied d'un Djurdjura majestueux se réveillaient de leur torpeur et les paysans se frottaient les mains à la pensée des prochaines récoltes.
Les épis de blé encore verts et les arbres fruitiers sont déjà un prélude à une saison prometteuse et rentable.
Des bourgeons de fleurs commençaient leur éclosion, et les marguerites déjà exposées à la caresse du soleil printanier, complétaient un décor des plus pittoresques.
Au village D., on s'apprêtait à fêter la belle saison. Bientôt les villageois organiseront “la fête du printemps” et il y aura sûrement à boire et à manger pour tous.
Les mères de famille prépareront, chacune à leur façon, des plats succulents et des gâteaux au miel, tandis que les jeunes filles se permettront à cette occasion un brin de coquetterie, afin d'attirer un éventuel fiancé.
C'était parfois ainsi que des relations se tissaient. Des familles qui s'étaient perdues de vue se retrouveraient, et les jeunes gens osaient se regarder ou se sourire ne serait-ce que furtivement. La suite dépendra de la tournure de la rencontre et des voies impénétrables du destin.
Da Kaci rabat le pan de son burnous sur son épaule, et s'apprête à quitter la maison. Il ouvrit toute grande la lourde porte en bois qui grinça d'une manière plaintive, puis tâtonna avec sa canne les bordures du seuil afin d'éviter d'éclabousser ses vêtements de cette boue collante qui se formait à chaque fonte de neige, et qui souvent ne séchait qu'après plusieurs jours, et encore, cela dépendait du temps, et du soleil. Si la pluie revient, cette terre gorgée d'eau, rejettera ses entrailles vaseuses, et rendra la pente qui descendait jusqu'au bas du village, glissante, voire même dangereuse, du fait du relief accidenté de la colline.
Mais en ce jour ensoleillé, la nature semblait plus clémente. Da Kaci mit un pied dehors et planta sa canne dans le sol. C'est bon. Il pouvait sortir sans crainte et faire un saut au café du village. Cela faisait déjà belle lurette qu'il n'y avait pas pointé son nez. La neige et le froid en avaient dissuadé plus d'un de quitter sa chaumière, et les longues veillées autour de l'âtre, avaient remplacé les rencontres publiques dans les cafés ou à la djemaâ.
Da Kaci entama donc la descente du sentier et se retourna plus d'une fois pour voir si personne ne le suivait. Il savait que les voisins ne rateraient pas une sortie en cette journée printanière, et espérait en rencontrer quelques-uns afin de faire un brin de causette.
Mais en guise de rencontre, il n'entrevit que quelques jeunes filles, qui revenaient de la fontaine, leurs jarres remplies d'eau fraîche sur le dos. Elles discutaient et riaient entre elles, et ne firent même pas attention à lui. Celles qui le remarquèrent au dernier moment baissèrent pudiquement les yeux.
(À suivre)
Y. H.


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