C'est avec plus d'une heure et demie de retard que Khaled s'est présenté à la conférence de presse, hier matin au Royal Hôtel, et ce, quelques heures avant son concert qu'il doit donner dans le cadre des Festivités du 49e anniversaire de la fête de l'Indépendance. Un événement de taille pour la ville d'Oran et ses fans qui attendaient depuis plusieurs années de voir se produire seul, sur ses terres, celui qu'on appelle encore le “roi du raï”. D'emblée le chanteur manifeste des exigences, les yeux bouffis, une cigarette à la main, il refuse d'être filmé en train de fumer, puis s'installe pour une très longue conférence de presse abordant ses projets musicaux et lâchant par-ci, par-là des phrases sibyllines. Alors que son concert se tiendra au Théâtre de verdure d'Oran, Khaled évoque son ancien projet de faire des arènes un lieu de spectacle à la hauteur de ce monument historique. Mais malheureusement, ce dernier n'est toujours pas parvenu à concrétiser son rêve, rien ne bouge. Puis voulant dédouaner probablement les autorités locales qui organisent les festivités de cette année, il lâche : “Les mairies n'ont pas de pouvoir, n'ont pas les moyens, ce n'est pas comme les ministères, elles ne peuvent pas aussi ramener des vedettes de l'étranger.” Puis plus loin, il égratigne le ministère de la Culture expliquant sur l'insistance d'un journaliste qu'il n'a pas de “carte du ministère de la Culture en tant qu'artiste. J'ai toujours était un clandestin, en plus moi j'ai une reconnaissance, une renommée internationale !” Il expliquera que l'invitation de se produire seul à Oran est une chose qu'il ne voulait pas refuser trouvant dans son calendrier quelques jours de libre entre deux concerts à l'étranger. D'ailleurs, après son concert de lundi soir, Khaled devrait se produire le 17 et 18 à Alger, puis à Béjaïa et Skikda, une sorte de mini-tournée en Algérie. Le roi du raï dira garder un bon souvenir de son dernier concert en Kabylie, avouant qu'il avait eu des appréhensions à cause de ce qu'il entend toujours dire sur un pseudo antagonisme entre arabophones et berbérophones. “Et bien j'ai découvert qu'il n'y avait rien de tout cela, j'ai été très bien accueilli et le public était heureux !” Durant ses échanges avec les journalistes, Khaled évoquera de manière sibylline la situation du pays, disant qu'il est mal venu en tant qu'artiste de se plaindre et d'évoquer des problèmes lorsque l'on voit dans le pays que des gens manifestent dans la rue pour un logement ou encore plus confusément sortant un dicton dont il a le secret : “Celui qui travaille dans le miel, c'est normal qu'il soit tenté des fois d'y tremper les doigts !” Sollicité pour réagir à des propos de Mami à son encontre et de son manque de solidarité, le roi du raï d'abord se gardera de répondre puis finalement se dira seulement heureux pour Mami qu'il puisse retrouver sa mère. “Même si on ne s'entend pas, quand on se rencontre on se salut…” Et probablement pour montrer qu'il n'y avait pas d'animosité entre les deux grands du raï, il ajoutera de manière très maladroite : “Ce n'est pas méchant ce qu'il a fait et je lui ai conseillé de remodeler son image maintenant.” Sur un plan plus artistique, Khaled annonce encore la préparation d'un nouvel album qui comportera de nouveaux titres et des reprises et surtout une collaboration avec le fils d'Enrico Macias pour une partie andalouse qui sera dans cet album. D'aucuns prédisent la bousculade pour son concert de lundi soir d'autant plus que l'entrée est gratuite.