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Je pense à Jean Amrouche, quand Jules Roy renaît à Abu-Dhabi
Souffles…
Publié dans Liberté le 28 - 07 - 2011

Jules Roy en arabe ! Le prestigieux institut émirati Kalima d'Abu-Dhabi, spécialisé en traduction vient de publier en arabe les Chevaux du soleil, la saga d'Algérie 1830-1962 de Jules Roy. Cette traduction m'a interpellé sur le plan historique et littéraire. Ecrivain, romancier, essayiste, poète et pilote, Jules Roy est né en 1907 à Bougara, wilaya de Tiaret. La terre qui a enfanté Jacques Berque et la Moqaddima d'Ibn Khaldoun. Jules Roy est décédé en 2000, à Vézelay en France. Il est resté jusqu'à la fin de sa vie extrêmement attaché à l'Algérie. Toute sa littérature romanesque ou poétique est marquée par son enfance et par ses souvenirs d'Algérie. Une terre, tantôt de plaisir tantôt de souffrance et d'amertume.
En insoumis, jugeant que l'armée française se discrédite et se déshonore en menant sa sale guerre en Indochine, il quitte, en 1953, les forces de l'armée de l'air. “Quand j'ai vu comment on massacrait les Vietnamiens qui luttaient pour leur indépendance, qu'on rasait tout, qu'on employait le napalm et les bombes incendiaires contre ces pauvres gens, simplement pour faire croire que nous étions les sentinelles du monde libre, ça a été au-dessus de mes possibilités. J'ai quitté l'armée.” En écrivain poète, veilleur et éclaireur de la conscience humaine, à sa manière, Jules Roy dénonce les atrocités et les barbaries commises par l'armée coloniale pendant la guerre d'Algérie. L'image du Jules Roy soldat pilote, dans l'imaginaire universitaire et littéraire algérien, a pris le dessus de celle de l'écrivain rebelle, insoumis et lauréat du prix Renaudot en 1940.
Malgré cet oubli intellectuel, Jules Roy est un témoin de l'histoire de l'Algérie littéraire, politique et civilisationnelle. Son livre sur la Guerre d'Algérie (Julliard, 1960), est un autre éclairage sur une partie de l'histoire contemporaine de notre pays. Il n'a jamais caché son affliction et sa douleur provoquée par cette guerre injuste. D'ailleurs toutes les guerres sont injustes. Il écrit : “J'ai honte d'être français. Je ne veux plus être solidaire de la connerie de mes compatriotes.” La Guerre d'Algérie, ce livre simple écrit en forme de reportage sur ce que les algériens ont subi de tortures et de tueries perpétrées par l'armée coloniale, a été vu, lu et vécu à Paris, l'année de sa sortie, comme une bombe politique et intellectuelle. Ainsi Jules Roy a pris le camp de l'indépendance de l'Algérie. D'une amitié. Correspondance. Jean Amrouche-Jules Roy (1937-1962), un autre livre de Jules Roy qui n'est qu'une partie révélatrice de la mémoire littéraire algérienne. Il est composé en grande partie de lettres échangées entre Jean Amrouche et Jules Roy. D'une amitié réveille, propose et célèbre le génie de notre grand écrivain algérien, Jean El Mouhoub Amrouche (1906-1962) qui jusqu'à ce jour reste effacé de notre champ littéraire et culturel. Banni de nos bibliothèques, nos éditeurs et nos universités. On ne parle plus de Jean Amrouche, dans ce pays étroit dans son abondance. “D'une amitié” de Jules Roy est une reconnaissance de la part d'un élève à son maître l'auteur de l'Eternel Jugurtha. En 1998, Jules Roy déclare : “C'est Jean Amrouche, un Kabyle, qui m'a tout appris. Il m'a appris à écrire. Quand je lui ai montré ma première œuvre, il m'a expliqué que ce n'était pas écrit. C'est comme ça que j'ai entièrement refait mon premier livre avec lui. Les leçons qu'il m'a données, je ne les ai pas oubliées. Si Camus m'a ouvert les yeux, Amrouche m'a ouvert le cœur.” (entretien réalisé par Aïcha Belhalfaoui). Les Chevaux du soleil, la sage de l'Algérie 1830-1962) de Jules Roy traduit et publié en six tomes par l'institut émirati Kalima d'Abu-Dhabi, cela m'interpelle. Me rend jaloux et enragé. Comment, au moment où nous, nous négligeons, nous sous-estimons cette littérature qui renferme une partie de notre histoire, un pays si lointain (Emirat arabes unis) s'intéresse à cette écriture ? Le roman les Chevaux du soleil de Jules Roy, adapté en feuilleton de douze épisodes en 1980, est un texte sur l'image du colonisateur et du colonisé. Fracture. Indignation. Nostalgie. Haine. Violence. Amour. Enfance, Humiliation. Guerre. Libération. Jule Roy, élève de Jean El-Mouhoub Amrouche dit : “L'expédition coloniale a été une chose effroyable, qu'il nous a fallu cinquante ans pour conquérir l'Algérie et la mettre à feu et à sang. C'est épouvantable !” Aujourd'hui, en lisant Jules Roy en arabe, je pense à son maître Jean El-Mouhoub Amrouche omis par les siens : berbérophones, arabophones ou francophones. Mis dans un musé muselé. En jaloux ou en coléreux, je me dis : jusqu'à quand ce silence meurtrier se prolongera-t-il sur nos étoiles ?
A. Z.
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