Comme attendu, la confection des listes aux législatives ne fait pas que des heureux. Le FLN n'est pas en reste. Et comme dans la plupart des formations politiques, il a laissé sur le carreau des militants qui s'estiment lésés. Dans une lettre adressée hier au secrétaire général du FLN, Mme Belgacem-Chelouche Fatiha a dénoncé son élimination de la liste des candidatures dans la wilaya d'Alger. “Monsieur le secrétaire général, le parti n'est pas une société par actions gérée par un conseil d'administration. Certes la discipline partisane met une obligation de modération, mais il y a des moments où les responsabilités doivent être précisées, assurées et assumées. Le moyen d'élimination des cadres féminins expérimentés des listes de candidatures aux législatives n'est pas justifié”, écrit-elle. “À l'heure des grands défis, elle aboutira à de lourdes conséquences, telles que la démobilisation, la chute de l'enthousiasme de cadres incomparables. Cette situation interpelle les consciences”, ajoute cette députée dont le mandat s'achève bientôt. Mme Belgacem-Chelouche Fatiha égrène un chapelet de remarques “dans le fond et dans la forme” dans les critères qui ont présidé au choix des candidatures et qui ne sont pas conformes, à ses yeux, aux règles et statuts définis par le parti. Il y a d'abord “l'incompétence absolue du bureau politique pour étudier et établir les listes de candidatures”. Selon la députée, citant l'article 35 des statuts, c'est au comité central du parti qu'échoit la prérogative “d'animer l'ensemble de l'activité des structures”, alors que l'article 38 dispose que le comité central discute les décisions du bureau politique et les approuve. “De ce fait, comment se fait-il que l'instance exécutive (le bureau politique), sans aucune délégation spéciale du comité central, examine, sélectionne, classe et rejette les dossiers des membres du comité central candidats aux législatives, et en vertu de quelles compétences”, s'interroge-t-elle. “Il y a donc violation des règles et nullité absolue de la procédure, ce qui ouvre légitimement droit au recours devant les juridictions pour les militants dont les droits sont gravement atteints”, écrit-elle. Il y a ensuite “l'opacité et l'absence de transparence dans les travaux du bureau politique”. Dans ce contexte, elle dénonce le fait que les candidats non retenus ne soient pas informés sur les mesures prises à leur encontre, ce qui empêche l'introduction d'un recours dans les délais. Enfin, il y a “l'atteinte aux règles mises en place pour les droits de la femme en matière d'élection aux assemblées élues”. “Monsieur le SG, l'esprit de Novembre exige que les rangs des militants authentiques soient préservés à tout moment et en toutes circonstances, or celui-ci est trahi aujourd'hui. Le CC souverain devra nécessairement tirer les conséquences de ces faits dans un proche avenir”, conclut le texte. K. K.