Ziri et Tiziri font partie des nouveaux prénoms introduits, ces dernières décennies, dans l'onomastique algérienne. Mais en fait, il sont très anciens, puisqu'on les retrouve dès le Moyen Âge, la forme masculine, Ziri, ayant donné son nom à l'une des plus brillante dynastie de l'histoire nationale, les Zirides. Le nom provient du berbère tiziri, taziri, qui indique, dans la plupart des dialectes actuels, le clair de lune et parfois, la lune. Ziri, fondateur de la dynastie ziride, est le fils de Mennad ben Manqûsh et appartenait à la grande tribu des Sanhadja, rivale des Zénata. Les historiens s'accordent à mettre en relief sa grande beauté ainsi que sa force. À dix ans, écrit Ibn Khaldoun, il en paraissait vingt et il exerçait une grande influence sur ses compagnons de jeu qui l'admiraient et lui obéissaient. Tout jeune encore, Ziri a monté une expédition contre les tribus zénatiennes et a fait de nombreux prisonniers. Il avait l'habitude, quand il levait du butin, de le remettre entièrement à ses compagnons, ne prenant que ce qu'ils consentaient à lui laisser. Le peuple admirait son courage et sa générosité. Cette reconnaissance n'était pas du goût de toutes les tribus sanhadjiennes : certaines se sont liguées contre lui mais il a réussi, après une lutte acharnée, à les soumettre. Au vu de ses services, Mennad lui confie le commandement de ses troupes ainsi qu'une part importante de son autorité, ce qui va faire de lui son héritier présomptif. À la mort de Mennad, il est proclamé roi et a reçu l'allégeance des tribus sanhadjiennes. C'est alors que, se sentant à l'étroit dans la citadelle de son père, il a songé à construire sa propre capitale. Celle-ci a été fondée en 324 de l'hégire (935-936) dans le massif du Titteri, au sud-est d'Alger et reçut le nom d'Achir, en berbère “ongle”, sans doute à cause de la forme du site. Ziri a peuplé la nouvelle ville et l'a remplie de savants et de juristes. Il a battu sa monnaie et s'est constitué une armée régulière. Mais Ziri n'était pas homme à s'enfermer derrière les remparts d'une ville. Il a confié la direction d'Achir à son frère Maksan et il est parti en campagne contre les tribus hostiles. C'est d'ailleurs au cours d'une bataille qu'il a été désarçonné et tué. Ziri a laissé le souvenir d'un grand prince, autoritaire mais bon et généreux. Ses fils ont tous été de valeureux guerriers. Le plus célèbre d'entre eux a été Buluggin. M.A. Haddadou (prénoms à expliquer à : [email protected])