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Les démocrates auront leur candidat
Publié dans Liberté le 06 - 12 - 2003


assises des états généraux des républicains
Les démocrates auront leur candidat
En perspective de la prochaine échéance électorale, les participants aux assises des états généraux ont appelé à un rassemblement des forces de l'opposition démocratique et adopté une charte.
Face à la stérilité politique qui frappe le régime et à la bipolarité imposée par le pouvoir, les démocrates proposent une troisième voie : un rassemblement consensuel et solidaire des forces de l'opposition démocratique. Objectif assigné : être présent au prochain rendez-vous électoral avec un candidat unique et se présenter en alternative démocratique. “Le régime politique est en fin de course, l'heure de la décantation est arrivée. Le projet alternatif démocratique fait consensus dans le pays et il faut la présence des forces démocratiques lors du prochain rendez-vous électoral”, explique le Dr Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).
Ce mouvement, “ouvert à tous les démocrates républicains”, s'est d'ores et déjà doté de deux principaux instruments : une structure de suivi et de coordination de la construction du mouvement et une charte politique, sorte de code d'honneur puisé dans les valeurs de Novembre, de la charte de la Soummam et des valeurs universelles. Ouverts jeudi 4 novembre à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj, les états généraux des démocrates républicains auront finalement tenu toutes leurs promesses. Jamais sans doute depuis les fameuses marches des années 1990, on n'aura vu un tel engouement chez le camp démocratique. Il est vrai que de nombreuses figures connues du public étaient absentes, mais divers segments de la société étaient représentés.
Des syndicalistes à l'image de Abdelmadjid Azzi de la Fédération nationale des travailleurs retraités de l'UGTA, des représentants du CLA et du Cnapest, des anciens officiers de l'ALN, tels l'ancien commandant Bouregâa et M. Dehilès, des militants de la Fédération de France du FLN, des étudiants, des diplomates, des artistes comme le cinéaste Ahmed Rachedi, d'éminents juristes comme Mohand Issad, des avocats comme Mes Brahimi et Khemisti, Mme Abane Ramdane, Ali Feraoun, fils du célèbre écrivain, Louisette Ighilahriz et de nombreux citoyens venus de toutes les wilayas du pays, tous ont tenu à être présents.
En tout et pour tout, ils étaient près de 1 729 participants. D'ailleurs, la salle de l'hôtel réservée pour la circonstance s'est révélée trop exiguë pour contenir tous les convives. Pour l'anecdote, la demande formulée pour la réservation de l'hôtel El-Aurassi a été refusée aux démocrates mais accordée à un ministre proche des “redresseurs”. Il faut dire que ce regroupement n'est pas initié par une chapelle politique, mais par “un groupe de citoyens, animateurs d'associations, syndicalistes ou encore militants des droits de l'Homme, agissant en leur nom propre”, comme l'a expliqué Saïd Sadi. C'est sans doute aussi le blocage institutionnel et politique dans lequel s'est empêtré le pays, ainsi que le recul inquiétant des libertés qui ont été à l'origine de ce sursaut républicain.
“Le régime est en fin de course”
Face à une salle pleine, Saïd Sadi donne le ton : “Le régime politique est en fin de course. Jamais le pays n'a atteint un tel niveau de restriction des libertés.” “La colonisation tribale de l'Etat algérien constitue une menace pour le pays”, ajoute-t-il, sous un tonnerre d'applaudissements. Le président du RCD, invoquant la répression qui s'est abattue sur les enseignants et la presse n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur le Chef du gouvernement. Dans son style à l'emporte-pièce, le Dr Saïd Sadi affirme à propos d'Ouyahia que celui-ci “a engagé une course effrénée à l'indignité”. “C'est un homme de ma génération. Chacun a son parcours et chacun sa carrière. Il a préféré être l'homme qui exécute, moi je préfère l'homme qui lutte”, dit-il. Le tribun reprend : “Comment voulez-vous qu'un régime qui produit autant d'abus et de dangers sur la nation soit respecté par ses partenaires ?”. Sadi est plus que jamais convaincu que le changement ne peut provenir de l'intérieur du régime, encore moins d'une lutte armée.
Seule, à ses yeux, une mobilisation de toutes les forces démocratiques est à même de constituer une alternative. “La solution, c'est l'alternative démocratique. Le projet alternatif démocratique fait consensus aujourd'hui.” C'est pourquoi, estime-t-il, il est plus qu'impératif de se mobiliser pour être présents au prochain rendez-vous électoral. “Il faut la présence des forces démocratiques. Nous ne pouvons pas être absents à ce rendez-vous. Nous sommes décidés à faire valoir nos propositions et notre programme”, explique-t-il.
Dans une allusion transparente, Sadi poursuit : “Nous ne sommes les clients de personne.” Toutefois, les portes restes ouvertes, sous-entend Sadi, à toutes les énergies pour peu que celles-ci portent le projet démocratique : “Tous les compromis historiques sont possibles.” “Ils essayent de cloner des hommes pour porter le projet démocratique, pourvu qu'ils y arrivent”, ironise-t-il. Cependant, la participation au prochain rendez-vous électoral est tributaire d'un certain nombre de conditions susceptibles d'assurer un scrutin libre et transparent. C'est ainsi que le leader du RCD estime nécessaires la suppression du vote dans les casernes, l'épuration des listes électorales, la sécurisation du vote de l'émigration et enfin la présence en nombre et en qualité des observateurs étrangers. “La nation ne peut se permettre une fraude de plus”, soutient Sadi. Ces conditions, pour lui, peuvent être arrachées par la mobilisation. “Si les Algériens veulent le changement , qu'ils exigent qu'il n'y ait pas de fraude. Mais il faut la mobilisation de tous pour imposer le changement”.
Car, estime-t-il, une démocratie en Algérie et au-delà, au Maghreb, constituera une locomotive pour les pays musulmans. Sadi n'omet pas de mettre en garde contre l'effritement du pôle démocratique. “Si nous n'arrivons pas à assumer le consensus, le pays est condamné à la régression”. Enfin, il conclut sur une note optimiste : “Que les états généraux soient un début d'une dynamique pour la transformer en alternative démocratique.”
Une candidature unique et Une charte pour les démocrates
Sitôt l'intervention terminée, les participants ont engagé un débat autour de la charte (lire ci-dessous). Constituée de 25 articles, celle-ci constitue une espèce de plate-forme à laquelle tout démocrate doit souscrire. Après quelques interventions fort remarquées comme celle de Rabah Boucetta, animateur du mouvement citoyen qui accusait les “dialoguistes” d'être pilotés par Ouyahia, de Me Issad qui martelait que le pays “n'a pas besoin de lois mais d'un personnel politique amendé”, ou encore de cet éminent avocat qui proposait que le document fasse référence au mouvement démocratique depuis sa naissance, la charte a été adoptée à l'unanimité après une série d'amendements apportés par la commission. “La charte est scellée et non négociable”, a plaisanté le président des assises, Abdelmadjid Azzi, provoquant l'hilarité de la salle.
Les états généraux se sont dotés également d'une structure composée de 17 membres, chargée de la coordination et du suivi de la construction du mouvement.
De nombreuses personnalités y figurent, notamment Louisette Ighilahriz, Abdelmadjid Azzi et Khalfa Mammeri.
Tout comme a été également adoptée une résolution politique. C'est ainsi qu'au-delà du constat du blocage qui caractérise le régime, les démocrates républicains ont décidé, entre autres, d'initier le rassemblement consensuel et solidaire des forces de l'opposition démocratique, d'œuvrer avec d'autres courants politiques pour garantir les conditions d'une élection présidentielle régulière et transparente et d'être présents à l'élection présidentielle à travers un candidat unique portant le projet de l'opposition démocratique. “La refondation nationale appelle un compromis historique entre les patriotes, où l'opposition démocratique assure un rôle déterminant dans la perspective d'une alternative démocratique et sociale”, note la résolution.
K. K.
La charte des républicains
Adoptée à Sidi-Fredj, lors des états généraux des républicains démocrates tenus le 4 décembre 2003 ;
Animés par l'esprit du 1er Novembre 1954 ;
Guidés par les orientations du Congrès de la Soummam ;
Attachés aux valeurs universelles, au respect et à la promotion des droits humains ;
Persuadés que le reniement des idéaux de la lutte de Libération nationale, notamment en matière de construction d'un Etat démocratique et social, est la cause principale du mal algérien ;
Préoccupés par la dégradation des conditions de vie des citoyens et par les atteintes aux libertés individuelles et collectives ;
Décidés à réaliser les idéaux de démocratie, de liberté et de justice sociale dans le cadre d'un Etat de droit et de la bonne gouvernance ;
Nous, républicains démocrates algériens, réunis en états généraux à Sidi-Fredj, le 4 décembre 2003, proclamons l'adoption des valeurs et objectifs suivants et prenons l'engagement de les réaliser pacifiquement :
1 - Les Algériens et les Algériennes sont égaux en droits et en devoirs sans autre distinction que le mérite.
2 - La loi adoptée conformément à la Constitution par les représentants du peuple souverain s'impose à tout référent ou considération.
3 - Les droits humains, tels que proclamés dans les déclarations universelles et les conventions internationales, sont garantis, protégés et promus par l'Etat.
4 - L'exercice des libertés de culte et de conscience est garanti par l'Etat.
5 - La liberté d'expression, d'association et de manifestation est garantie par la loi.
6 - La création intellectuelle, artistique et culturelle est libre. Elle doit être encouragée par l'Etat. Elle ne peut être soumise à aucune censure morale, politique ou religieuse à l'exclusion des contenus ou messages faisant l'apologie du crime, du racisme, de la haine et de la violence.
7 - Le droit à l'information du citoyen est garanti ; l'accès aux sources d'information est libre ; les organes de communication audiovisuelle et les publications se créent librement ; la censure, sous quelque forme que ce soit, est proscrite.
8 - Un haut conseil de l'éthique juge et, au besoin, prend des mesures dans le cadre de la loi, contre tout message prônant la violence, la haine, le racisme ou l'intolérance ou dépassement contrevenant à la déontologie journalistique.
9 - La liberté d'entreprise est garantie par l'Etat.
10- Anticonstitutionnel, le code de la famille doit être abrogé.
11 - Le statut de co-officialité doit être conféré à la langue amazigh selon le principe de la territorialité.
12 - Tout message de nature à encourager le racisme, le sexisme, la violence, la haine et l'intolérance doit être banni des programmes scolaires et des institutions publiques.
13 - La démocratie politique, sociale et culturelle est la forme la plus adaptée dans l'organisation et la conduite des affaires publiques
14 - La séparation et l'équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont des fondements de la démocratie et de l'Etat de droit ; l'indépendance de la justice doit être effective.
15 - Les partis politiques se créent librement sur simple déclaration. Ils s'engagent solennellement sur les règles suivantes :
• respecter l'alternance politique ;
• s'interdire tout recours à la violence morale, physique ou armée pour parvenir ou se maintenir au pouvoir ;
• s'interdire toutes formes d'organisation militaire ou paramilitaire ;
• ne pas utiliser la religion et les lieux de culte à des fins politiques ;
• se refuser tout lien organique, politique ou financier avec des organisations nationales ou internationales terroristes ou prônant l'intolérance, le racisme et la violence.
16 - La solidarité nationale au profit des démunis et des handicapés et la lutte contre la pauvreté sont des missions de l'Etat ; le droit au travail, à l'éducation, à la santé, au logement et à la sécurité est consubstantiel à la République.
17 - La lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent est une mission permanente de l'Etat.
18 - Le développement durable, la protection de l'environnement et de la nature sont des missions fondamentales de l'Etat qui doit y affecter les ressources nécessaires.
19 - La démocratie de proximité doit être encouragée et développée. Elle se réalise à travers les collectivités locales et le tissu associatif
20 - Une et indivisible, I'Algérie doit être largement décentralisée. La régionalisation politico-administrative de l'Etat algérien en entités homogènes est une nécessité de notre temps, comme elle est une condition de l'efficience économique et de l'harmonie sociale.
21 - La politique extérieure de l'Algérie est au service des intérêts de son peuple. Elle milite pour la préservation, la promotion de la paix et le respect du droit international.
22 - L'Algérie ratifie et met en exécution les accords internationaux garantissant la paix, le progrès et les droits et libertés.
23 - Fidèle à sa lutte de libération nationale, I'Algérie soutient toutes les causes justes dans le monde.
24 - La construction réaliste et progressive d'une Union Nord-Africaine, ainsi que le renforcement de la coopération avec les Etats riverains de la Méditerranée sont des priorités stratégiques.


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