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Cinquante ans de tentatives de développement :
un regard à travers les textes, les pratiques et les tropismes
Publié dans Liberté le 04 - 07 - 2012

Au plan des textes marquants de cette seconde période d'industrialisation accélérée et massive du pays le plus fondamental me semble être celui de la Charte nationale adoptée par referendum le 27 juin 1976.
La caractéristique inédite de cette dernière est celle d'avoir fait l'objet au préalable d'un débat public national largement médiatisé.
Cela en contre emploi des pratiques du système en vigueur du parti unique (champ politique verrouillé, libertés publiques et individuelles restreintes).
Singulièrement on doit concéder que l'on n'a plus retrouvé à ce jour, y compris donc sous le système politique ultérieur du multipartisme, un débat national aussi ouvert. La première problématique du programme d'industrialisation qu'il fallait résoudre a été celle de son financement.
Elle a été résolue de deux façons convergentes : utilisation des ressources financières provenant de l'exportation des hydrocarbures à un prix beaucoup plus important depuis le “choc pétrolier" de 1973 et recours à l'emprunt extérieur.
A tel enseigne que le total de ces deux sources de financement est passé d'un tiers pour le premier plan quadriennal à deux tiers pour le second plan quadriennal (Mustapha Mekideche, le secteur des hydrocarbures, OPU 1983).
L'ampleur de ce financement “extérieur" était cependant questionnée à l'époque. On peut rappeler l'inquiétude exprimée en son temps par Abdelmadjid Bouzidi sur “'arbitrage entre la consommation actuelle et la consommation future" (in Politique économique de la transition au socialisme, OPU 1979).
On peut rappeler également la résolution de la 2ième session du Comité Central du FLN (26 au 30 décembre 1979) qui relevait déjà parmi “les facteurs de dérèglement au sein de l'économie, l'utilisation exclusive des hydrocarbures comme moyen de financement extérieur".
En 2012, une génération après, la question est d'ailleurs plus que jamais d'actualité. Nous y reviendrons dans la prochaine chronique.
Il y avait en plus d'autres défis plus importants qu'il fallait relever : les faibles capacités humaines, technologiques et managériales disponibles dans un pays exsangue à tout point de vue au lendemain de son indépendance. Mais au préalable il fallait traiter une question préjudicielle : celle du modèle d'industrialisation.
Elle a été de fait tranchée dans la Charte nationale. Ancrage dans la propriété publique pour les investissements industriels, en l'absence d‘un secteur privé “non exploiteur" réprimé d'ailleurs dans son émergence, refus d'insertion dans le marché international avec une vision endogène autocentrée de l'industrialisation qui limitait la taille et les marchés de ces industries donc leur rentabilité.
Quels qu'aient été la générosité et le volontarisme des promoteurs politiques et managériaux, les limites de cette épopée industrielle étaient inscrites dans sa conception et son design initial. Les tropismes internes historiques, sociaux et politiques (courant anti industrialiste, société rurale) et les facteurs géostratégiques fondamentaux (guerre froide, ordre mondial inégal, gap technologique) avaient également contribué au rétrécissement de cette démarche industrielle. Les arbitrages politiques ultérieurs au profit de la consommation (5ième Congrès du FLN “pour une vie meilleure", 1979) et la baisse puis l'assèchement de ses sources de financement (crise financière de 1986) ont fait le reste.
Pour autant cette industrialisation inachevée a eu des effets structurels positifs. Elle a transformé la société algérienne par l'émergence d'un salariat industriel moderne et le début de la structuration de couches moyennes. Jamais l'Algérie n'avait crée autant d'emplois industriels (250 000/an selon le ministère travail).
La colonisation n'ayant pas laissé de traditions industrielles et encore moins une offre de travail à la mesure de l'ampleur du projet industriel il fallait engager un processus de formation de masse.
C'est ainsi qu'il a été formé en Algérie et à l'étranger des dizaines de milliers d'ingénieurs et de techniciens qualifiés et même d'ouvriers pour réaliser et exploiter des infrastructures industrielles réparties dans tous les territoires.
Cette formation se faisait tout azimut : instituts technologiques crées à cet effet, universités algériennes et étrangères et in situ dans les usines et les entreprises avec l'obligation pour ces dernières d'y consacrer 3% de leur masse salariale.
Mais au final, pour les raisons indiquées et en l'absence aussi d'une couche relais d'entrepreneurs industriels privés, les industries de base mises en place partiellement n'ont pas pu entraîné un “effet industrialisant", y compris dans le secteur des hydrocarbures.
Dans ce cadre et plus discutable encore, des branches industrielles entières en cours d'émergence, à l'instar de la pétrochimie qui disposait de son noyau dur de base (raffinerie de Skikda orientée vers la pétrochimie, premier complexe arabe de matières plastiques de Skikda, usine de méthanol à Arzew), ont vu leur plan de développement annulé à la fin de la décennie 70, après le décès du président Houari Boumediene, avec l'arrivée difficile d'un nouveau pouvoir.
Le projet industriel a ainsi explosé en vol. On en payera longtemps les factures : factures économiques (désindustrialisation persistante, dissolution d'entreprises), factures politiques (événements du 5 octobre 88), factures financières (rééchelonnement, programme d'ajustement structurel) et sociales (40% taux de chômage, perte de pouvoirs d'achat des ménages).
Dans ce début de rupture de consensus entre l'Etat et la société et dans un situation internationale en mutation, une option politique et économique nouvelle se dessinait à la faveur de l'arrivée d'un nouveau pouvoir à la fin de la décennie 70.
C'est ce que j'appelle la période de l'ouverture libérale.
Ce sera l'objet de la troisième et dernière chronique sur le sujet. Cette chronique couvrira la période de la décennie 80 à nos jours correspondant à une génération ayant vécue, elle aussi mais dans un autre paradigme, une transition inachevée et incomplète. Comme quoi l'histoire se répète.
Le tout est de savoir pourquoi pour en infléchir les trajectoires.


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