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Louisa 68e partie
Publié dans Liberté le 09 - 07 - 2012

RESUME : Eric est épaté par la voyance de Louisa qui lui dévoile tout d'abord son passé... Un passé qui l'avait marqué et dont il ne voulu jamais parler. Pour lui faire oublier ce passé douloureux, Louisa lui apprend que son avenir sera plus heureux et plus serein. Eric revient à elle et la met en garde contre les soupçons qu'on nourrissait à son encontre.
Je me lève :
-Eric... en temps normal, nous aurions pu devenir de bons amis... J'ai des amis en France... Beaucoup d'amis que j'estime énormément. J'ai aussi une belle sœur française, qui compte pour moi plus qu'une sœur. Mais ce que tu me demandes-là, c'est un peu de trahir mes compatriotes. Je ne pourrais le faire Eric.
- Louisa... l'armée française a eu écho des tes activités. Es-ce que tu sais ce que cela veut dire ?
- Fort bien... Je suis comme celui qui part à la chasse et affronte tous les dangers... Ou il rentre au bercail vainqueur, ou il est dévoré par des animaux sauvages. Tu comprends bien donc que je sais à quoi m'en tenir.
- Allons Louisa, ne fais donc pas la forte tête... raconte-moi tout, et je m'arrangerais pour t'éloigner du village, tu verras que tu seras beaucoup mieux en ville, et loin de toute cette marmelade.
- Mais qui te dis que veux partir en ville ? Je suis bien ici dans mon village.
Il se penche un peu plus vers moi :
- Je sais... ! Mais si tu consens à quitter le village, personne ne t'embêteras. Tu ne seras plus obligée de travailler pour ces fellagas, et puis en ville, personne ne te connais et...
Je lève une main pour l'interrompre :
- Eric... je ne veux ni quitter ce village ni partir ailleurs. Dans ce dernier cas, j'aurais pu repartir en France depuis fort longtemps... Seulement, vois-tu, chez nous, le sens de l'honneur a toute sa signification. Si je m'amusais à quitter maintenant ce village, je serais bannie à jamais par les miens.
Il pousse un long soupir :
- Bien. Je ne vais plus te harceler par mes propositions. Tu peux rentrer chez-toi Louisa...
Je me lève toute étonnée :
- Je peux rentrer... ?
Il hoche la tête :
- Oui... tu peux rentrer. Je crois qu'on s'est tout dit.
Je m'approche de lui :
- On ne s'est rien dit Eric... Rien... Tu ne fais que ton devoir, et moi le mien... Nous nous comprenons, tu vois... ?
- Oui. Mais ma foi, tu es têtue comme une mule. Je voulais juste t'aider.
- Je sais... Je t'en suis reconnaissante... Chacun de nous sait à quoi s'en tenir Eric... Tu saisis un peu l'embarras de ma situation... ?
- Oui... tu es une grande femme Louisa... Je n'en disconviens pas. Mais... (il pousse un autre soupir) je ne veux pas que tu tombes entre les mains de quelqu'un d'autre. Dans un tel cas, je ne pourrais garantir ta sécurité. Tu subiras les pires sévices. J'en ai bien peur.
Eric disait vrai. Nous connaissions tous au village le châtiment réservé à tous ceux qui tombaient entre les mains de l'armée. Combien d'hommes et de femmes avaient subi les tortures de la gégène ? J'entendais encore leurs cris... Ces cris qui nous parvenaient en plein milieu de la nuit et qui vous faisaient dresser les cheveux sur la tête... Au petit matin, on tentait de retrouver le corps, ou ce qui en restait, de celle ou celui qui venait de passer à l'enfer.
Si j'avais eu de la chance cette fois, je savais que je ne l'aurais pas une autre fois. J'étais dans le collimateur de l'armée française, et qui sait si on n'allait pas me ramener au quartier général dès demain, pieds et poings liés, pour subir un autre interrogatoire ou tout simplement pour me faire subir les pires sévices.
Je mets une main sur le bras d'Eric :
- Ce que tu dis là est vrai... Hélas... je ne pourrais faillir à mon devoir. Ce village m'a vu naître et grandir, et me verra vieillir et mourir. Le devoir m'interpelle ici, auprès des miens...
- D'accord. J'ai compris... Tu ne veux pas en démordre. Tu es très courageuse. Chapeau Louisa ! Mais prends quand même tes précautions... Heu... je parlerais de toi à ma mère lorsque je serais auprès d'elle en France...
- Fais-lui mes amitiés. Ta mère me rappelle une autre mère. Une veuve de guerre. Mme Olivier. C'était ma logeuse à Paris. Une bien brave femme.
Il hoche la tête :
- La race humaine est vraiment complexe. Pourquoi devrons-nous prendre pour ennemis des gens dont on n'a jamais soupçonné l'existence ? La guerre, Louisa, est une invention hideuse de l'homme. J'acquiesce. Eric disait vrai... Il ne faut pas être philosophe pour le juger. Je savais que la guerre était une chose hideuse. Je l'avais déjà vécue une première fois, et j'étais en train de la vivre cette fois-ci, tout en étant moi-même au cœur de la polémique. Je quitte le quartier général, et je rentre chez-moi.
(À suivre)
Y. H.


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