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Cas de la sourate “Les Fraudeurs"
Comparaison entre deux remontrances
Publié dans Liberté le 06 - 08 - 2012


Le livre de Sijjin et le livre de Illiyin
Finalité : La lutte contre la fraude et la corruption
Nous allons prendre un petit congé des appels en tant que mode communication, et changer d'air en présentant un autre mode propre au Coran mecquois : la remontrance et l'avertissement positivement ou négativement en prenant comme exemple sourate El Moutaffifine dont le contenu est d'actualité en ce mois de Ramadhan. Plus particulièrement à l'approche de l'Aïd. Son rappel avec le style et la manière est une occasion propice pour stigmatiser les fraudeurs et encourager les commerçants honnêtes auxquels il est promis le Paradis, pas moins. C'est un thème que nous avons à maintes reprises évoqué. Vu son importance et son actualité sans cesse renouvelée, nous revenons en essayant de mieux affiner les contours et les formes en vue de contribuer à approfondir le contenu. Cela surprend sur le plan communicatif, s'entend !
Sourate "El-Moutaffifine", titre tiré du premier verset, que les uns traduisent par "les fraudeurs" et d'autres, comme J. Berque, par "les escamoteurs", est exclusivement réservée à ce thème important. Elle a une structure qui émerveille et qui va droit au cœur. Le rappel profite aux croyants surtout avec la belle façon. Et il y en a, comme nous allons le voir, qui permettra de graver dans la tête et le cœur son message ! Ceux qui ne font pas attention y passent allègrement sans se rendre compte. Par contre ceux qui s'y appliquent sortent avec une autre impression profitable.
Le thème central est axé sur la pratique de la fraude et sa condamnation. Il a un aspect social, fondamental dans les relations humaines et commerciales, qu'on rencontre dans toutes les sociétés : la pratique de la fraude et de la corruption. Lorsque ce phénomène, à l'origine de beaucoup de maux sociaux, comme l'inflation et la pratique de l'usure au sens large, prend le dessus et se généralise, il devient mortel et paralysant. C'est la baraka qui s'en va !
La sourate, d'inspiration mecquoise selon la plupart des exégètes, se base sur un cas concret, celui de La Mecque, cité commerciale dans laquelle la fraude était devenue monnaie courante et règle de base, pour stigmatiser cette pratique nuisible. Dieu avertit ceux qui s'y adonnent des pires châtiments et promettent à ceux qui s'abstiennent des récompenses. Mais il est propre à toutes les cités. La sourate étant d'inspiration mecquoise privilégie d'abord l'éducation morale, avant la répression dissuasive équivalente qui sera définie par la suite. Elle définit la fraude, en montrant l'origine du mal. C'est ce comportement qui est non seulement propre aux spécialistes de la fraude, mais aussi bien à tout un chacun de nous : du côté du consommateur qui ne veut avoir que la bonne marchandise et du vendeur qui veut en écouler avant tout la mauvaise. Elle ne vise pas que le vendeur. Elle défend donc les intérêts sur un pied d'égalité des consommateurs et des vendeurs.
Structure : un avertissement et une comparaison entre le livre des malfaiteurs et celui des bienfaiteurs
Elle renferme une structure particulière qui saute aux yeux et facilité sa lecture et la transmission de son message en mettant en exergue une véritable symétrie entre le livre des malfaiteurs, Sijjin, et celui des bienfaiteurs, Illiyin. Elle débute en raison de la gravité du thème par l'expression "Malheur..." comme "El-Houmaza". Il s'agit en fait d'un constat, celui de l'avertissement adressé aux fraudeurs, suivis de trois affirmations appuyées successivement sur ce qui attend les fraudeurs, les bienfaiteurs, ainsi que sur une comparaison des deux clans le Jour Dernier où les derniers riront des premiers, contrairement dans la vie ici bas.
On relèvera, du reste, que cette structure est facilement repérable au plan linguistique. La sourate commence par un avertissement "Malheur" qui forme l'introduction, suivi par un développement contenant trois affirmations d'ordre prophétique. Les deux premières, en forme de symétrie, commencent par l'expression "Kella inna" (Oh non ! En vérité) et la troisième par "inna". On a :
L'avertissement aux fraudeurs
Le constat consiste en un avertissement aux fraudeurs, commençant par l'expression "Malheur aux fraudeurs", en guise d'introduction qui avertit les fraudeurs, définit leur comportement en s'adressant à leur conscience pour qu'ils cessent leur pratique condamnable (versets 1-6)
On a :
"Malheur aux fraudeurs (1) Qui, lorsqu'ils mesurent chez les gens, demandent à être bien servis (2) Et lorsqu'ils leur mesurent ou leur pèsent, faussent !(3) Ceux-là ne pensent-ils pas qu'ils seront ressuscités (4) En un jour énorme ! (5) Jour où les gens comparaîtront devant le Seigneur des Univers ? (6)
Le livre de Sijjin pour
les malfaiteurs
C'est ce qui est réservé aux malfaiteurs, en particulier les fraudeurs à travers quatre avertissements
- Le premier, commençant par l'expression d'opposition appuyée "Kella inna", traitant de la sanction dans l'au-delà, qui attend les négateurs. Le texte parle de Sijjin, un lieu en Enfer, réservé aux négateurs, sous-entendus ceux qui également s'adonnent à la fraude. (7-8)
- Le deuxième par l'expression directe "Malheurs ce jour-ci à ceux qui démentent..." (09-13)
- Le troisième commençant par "kella inna", traitant de la cause de ce comportement (14), à la base, l'amour du lucre et du gain facile mal acquis.
- Le quatrième donne la sanction pas amène du tout : cloisonnement dans l'enfer et éloignement de Dieu. (15-17)
En voici donc ses repères avec ces quatre remontrances
-“Oh non ! En vérité, le livre des malfaiteurs, est dans Sijjin ! (7) Et qui te fera connaître ce qu'est Sijjin ? (08) Il s'agit d'un livre gravé !" (09)
-“Malheur, ce jour-là, aux négateurs ! (10) Qui nient le jour du Jugement ! (11) Ne le nie que tout transgresseur, obstiné dans le péché ! (12) Quand nos versets lui sont récités, il dit : "Fables d'anciens" (13)
- "Oh non ! C'est que ce qu'ils avaient acquis, a plutôt enveloppé leur cœur" (14)
« Oh non ! En vérité, ils seront, ce jour-là séparés de leur Seigneur par un voile ! (15) Puis seront jetés dans la fournaise ! (16) Il (leur) sera alors dit : "Voici ce que vous démentiez" (17
Le livre de Illiyin pour
les bienfaiteurs.
Si dans le fond, il s'agit d'une symétrie à la remontrance précédente sur “Sijjin", le livre des malfaiteurs, elle ne reproduit pas les mêmes composantes. Elle a son propre contenu, articulé autour de deux affirmations, mettant en exergue le mérite et la récompense des bienfaiteurs: la première débutant par "Kella inna", et la deuxième par "inna" tout simplement.
Le mérite et la récompense chez Dieu, pour le commerçant honnête sont également soulignés dans de nombreux hadiths. On a :
"Oh non ! En vérité, le livre des bienfaiteurs sera dans Illiyin ! (18) Et qui te fera connaître ce qu'est Illiyoun ? (19) C'est un livre également gravé ! (20) Les rapprochés (de Dieu) en témoigneront ! (21)
"En vérité, les bienfaiteurs seront dans un délice.(22) Sur des fauteuils (allongés), ils regarderont. (23) Tu reconnaîtras sur leurs visages l'épanouissement du délice. (24)
Ils seront servis d'une liqueur cachetée (25) Ayant un arrière goût de musc. C'est pour cela que les concurrents se doivent de concourir (26) Son mélange est fait de Tasnîm(27) Une source où les rapprochés (de Dieu) se désaltéreront". (28)
Comparaison dans l'Au-delà : "Rira bien qui rira dans
l'au-delà".
Cette dernière affirmation est une comparaison entre le sort des gens du mal et celui des gens du bien, dans l'au-delà. On peut changer l'adage qui suit : "Rira bien, qui rira le dernier" par : “Rira bien, qui rira dans l'au-delà", pour tenter de saisir cette comparaison.
Cette affirmation (en vérité) fait une comparaison entre les tenants des deux livres:
- Le sort des mécréants avec quatre traits caractérisant le comportement, ici bas, des gens du mal : ils rient de ceux qui croient, se moquent d'eux, mènent une vie insouciante en famille et pensent enfin que les croyants sont des égarés. C'est aussi l'explication de la raison de leur punition
- Le sort des bienfaiteurs qui riront des malfaiteurs en dernier ressort :
On a :
- "En vérité, ceux qui avaient commis des crimes riaient de ceux qui croyaient (29) Lorsqu'ils les (croyants) croisaient, ils s'échangeaient des clins d'œil (30) Lorsqu'ils retournaient dans leurs foyers, ils y retournaient en plaisantant (31) Lorsqu'ils les voyaient, ils disaient : "Sûrement, ceux-là sont des égarés !" (32) Pourtant, ils n'ont pas été envoyés sur eux comme gardiens (33)
Ce jour-là, ceux qui auront cru, riront des mécréants (34) Sur des fauteuils (allongés), ils regarderont : (35) “Est-ce que les mécréants sont rétribués de ce qu'ils faisaient !" (36) Comme nous l'avons dit, la forme aide le fond. C'est du réel et du concret. Plus précis, plus direct, plus beau que cela, il n'y en pas. Pourtant, des récitants continuent à marteler la mémoire pour l'assimiler et ne pas l'oublier, alors que les choses sont plus simples si on réfléchit un peu. Lisez votre Coran avec force !
Smaïl BOUDECHICHE


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