Musée de Bordj Moussa à Béjaïa. Le public convié a eu droit à une évocation des aspects spirituels de la Siyana de cheikh Al-Alawi dans la vallée de la Soummam et le sud-est de la Kabylie. La rencontre s'inscrit dans le cadre de l'exposition intitulée “Les échanges intellectuels (entre) Béjaïa-Tlemcen". Les conférenciers ont relaté le périple historique du maître soufi cheikh Al- Alawi en Kabylie en 1919. Akbou fut le premier village à l'accueillir, puis ce fut Tamokra, berceau du célèbre (Sidi) Yahia Al-Aïdli. Séduit par “l'accueil chaleureux fraternel, filial que lui réserva la population", le maître soufi, l'enfant de Mostaganem (il y naquit en 1869 et décéda en 1934) poursuivit son périple dans plusieurs localités : Beni Ourtilane, Beni Chebana, Ilmayen, Adrar n'sidi Yidir, Djâafra... Périple qui se terminera à Bordj Bou-Arréridj. On rapporte que “la Tariqa al-Alawiya a eu, dès 1919, une grande audience dans le sud-est de la Kabylie et la vallée de la Soummam". Néanmoins, selon Augustin Berque, “en Grande Kabylie, elle n'eut qu'un succès d'estime". Par ailleurs, l'exposition, tout en finesse et en richesse, est “parrainée" par un superbe ouvrage relatant cette illustre dialectique intellectuelle entre l'ex-capitale des Zianides et celle des Hammadites, ouvrage édité par le ministère de la Culture, préfacé par Mme Khalida Toumi et qui réunit les contributions de 18 auteurs de notoriété internationale issus de divers horizons intellectuels. L'ouvrage en question a été coordonné par MM. le Pr Dj. Aïssani et Md Djehiche, chef du département des expositions (Tlemcen, capitale de la culture islamique). À noter enfin que la troisième et dernière rencontre du même genre avec le public à Bordj Moussa, qui se déroulera dans la soirée de lundi 13 août dès 21h30, sera consacrée au “pèlerinage" de cheikh Larbi Bensari, maître incontesté de l'école “gharnatie" et “haouzie" de Tlemcen, à cette “Petite Mecque" qu'est Béjaïa (avec ses 99 saints), en 1928, et où il y anima “un mariage resté dans les annales", assure-t-on, et légué un cadeau d'une valeur inestimable, aujourd'hui, à cheikh Sadek El-Béjaoui : son “r'bab", soigneusement et jalousement gardé au musée Bordj Moussa, exposé dans une magnifique armoire en verre, et dont l'âge frise aisément les 95 ans en 2012. Si ce n'est le siècle !
