Cette cérémonie est le fruit d'intenses préparatifs qui durent depuis plusieurs semaines sous la conduite éclairée du comité des sages, communément appelé Azzaba. La salle des fêtes de Berriane abritera, aujourd'hui, une cérémonie de mariage collectif qui concernera pas moins de 35 heureux élus. Cette grandiose cérémonie sera rehaussée par la présence de notables et dignitaires de la vallée du M'Zab, et ce, pour démontrer, raffermir et consolider davantage les liens de respect, de convivialité et de vie en bonne harmonie entre elles. Rappelons que cette coutume a pris naissance à Berriane après l'indépendance, grâce à une poignée d'étudiants algériens rentrés de Tunisie après avoir terminé leurs études à la mosquée Zitouna, lesquels ont initié la première cérémonie de mariage collectif le 19 juillet 1962, qui avait concerné à l'époque 19 couples et qui s'est déroulée en plein air sur la grande place du vieux ksar de Berriane. Ça sera la cinquantième cérémonie chevauchant ainsi les années d'indépendance de notre pays du joug colonial. Ce n'est, nous dit-on, que vers les années 1982/1983 que le comité des sages de la région a avalisé cette forme de cérémonie en s'en responsabilisant pour toutes les opérations, jusqu'à faire de ces cérémonies périodiques une forme de rituel ancestral. Cette cérémonie est le fruit d'intenses préparatifs qui durent depuis plusieurs semaines sous la conduite éclairée du comité des sages, communément appelé Azzaba, et dont l'apothéose sera atteinte le jour de l'officialisation religieuse du mariage avant sa transcription à l'état civil. Le jour de la cérémonie, des milliers de personnes convergeront vers ce superbe ksar de la vallée du M'zab pour assister à cette manifestation sociale séculaire. Ce type de cérémonie intervient après l'inscription de jeunes célibataires désirant se marier suivant cette tradition. La participation financière aux frais ne saurait dépasser 5000 DA par prétendant. Comme de coutume, la cérémonie commencera par la lecture de quelques versets du Coran (particulièrement sourate El-Anâam). Elle sera suivie par une allocution de bienvenue, prononcée par un membre du comité des sages, à travers laquelle il souhaitera la bienvenue à tous les présents, dont les invités et le notaire, amenés par les Azzaba pour faire authentifier civilement les contrats de mariage, conformément aux exigences religieuses du droit positif. S'ensuivra alors le rituel d'habillage des mariés par les membres des Azzaba de Berriane ainsi que quelques autres des régions de Ghardaïa, et ce, devant une assistance uniquement masculine qui admirera à la fin de l'opération d'habillage les jeunes hommes. Après l'opération d'habillage, les convives se disperseront pour revenir, après la prière d'el-îcha, afin d'assister aux festivités culturelles, généralement consistant en une pièce de théâtre et de chants religieux entonnés par une chorale locale. Après cela, des cortèges se formeront au gré des amitiés et des affinités pour déposer les mariés chacun devant sa demeure. Le lendemain, les mariés, au grand complet, se dirigeront vers le cimetière de la ville, pour honorer leurs morts et leur faire partager, s'il en est, leurs moments de bonheur. Soulignons que pour célébrer cette cinquantième édition, l'association Amel El-Rostomi organisera, vendredi au complexe culturel El-Feth, une exposition et des communications sur le long cheminement de cette tradition. L. K