Peine perdue pour Maroc, qui a vainement demandé son départ, l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental reprend son bâton de pèlerin dans l'espoir de faire avancer le dossier sahraoui. Soutenu fermement par le secrétaire général de l'ONU, et les Etats-Unis, Christopher Ross va poursuivre sa mission, malgré la tentative marocaine de le faire remplacer. Rabat a fini par céder devant l'intransigeance de Ban Ki-moon et de Washington, qui n'ont rien voulu entendre. Pour rappel, le Maroc avait réclamé officiellement, en mai dernier, le départ de Ross. La demande marocaine s'était heurtée à un niet catégorique de Washington. Devant ce mur américain, la monarchie alaouite a fini par se résigner à accepter le maintien de Christopher Ross. Ainsi, le diplomate américain reprendra du service dès novembre prochain en présentant un rapport dans lequel il fera un état des lieux de la situation au Conseil de sécurité des Nations unies avant d'entamer une tournée dans la région. Cette réunion, dont l'annonce a été faite par Ban Ki-moon lors de son allocution à la 67e session de l'Assemblée générale de l'ONU, devrait se dérouler à huis clos. En cette occasion, Ban Ki-moon a notamment reconnu les nombreux obstacles qui se dressent devant la résolution du conflit au Sahara, en insistant sur le fait que les deux dernières réunions informelles tenues respectivement en juillet 2011 et en mars 2012 à Manhasset aux Etats-Unis, n'ont guère enregistré de progrès. Le déroulement de la 67e session de l'Assemblée générale de l'ONU a été l'occasion pour Christopher Ross d'annoncer officiellement la “reprise" de ses fonctions en qualité d'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. Il a commencé par des entretiens avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Margallo, auquel il a arraché un soutien clair et fort de Madrid à sa mission. C'est du moins ce qu'a déclaré le chef de la diplomatie espagnole à la presse : “Nous avons rassuré M. Ross du soutien de l'Espagne à la recherche d'une solution stable, pacifique au Sahara occidental, qui prenne en compte le principe de l'autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre des principes et des résolutions de l'ONU". Il s'agit là d'une bonne avancée pour l'émissaire américain, car le soutien de l'Espagne, ancienne puissance coloniale du Sahara occidental, est important pour la suite des événements. La Mauritanie, qui avait partagé en 1975 le territoire du Sahara occidental avec le Maroc avant de se rétracter quelques années plus en raison de ses graves problèmes économiques en cédant sa partie au roi Hassan II, et également partie prenante dans les négociations indirectes sur l'avenir du Sahara, a également réitéré son appui à Christopher Ross. Ceci étant, le Maroc peut toujours compter sur le soutien inconditionnel de la France, qui n'a pas modifié d'un iota sa position sur ce dossier, malgré l'arrivée des socialistes au pouvoir. En mars dernier, dans le cadre d'une visite officielle au Maroc, l'ex-ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait aussi rappelé le soutien de Paris au plan d'autonomie du Sahara occidental, proposé par Rabat. M T