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De la dérive intégriste à la dérive monarchiste
Une décennie de crise
Publié dans Liberté le 01 - 01 - 2004

Fin décembre 1991. Fin décembre 2003. Faut-il être grand clerc pour constater qu'à douze ans d'intervalle, les deux dates présentent un dénominateur commun ? La dérive qui menaçait le régime républicain en 1991 n'est finalement pas conjurée. Elle est toujours là, à peine apparue sous une autre forme. Qu'est-ce qui avait valu à l'ancien président Chadli Bendjedid de perdre son fauteuil présidentiel ? C'était tout simplement sa disposition à cohabiter avec un mouvement politique qui projetait de modifier le caractère républicain de l'état algérien. Sabre au clair, les “soldats” de Madani et Benhadj scandaient “la mithaq la doustour...”, se préparant à prendre d'assaut la République pour ériger sur ses ruines sanguinolentes un califat dont le premier objectif proclamé était de bannir à tout jamais de cette terre d'islam la démocratie perçue comme une invention du diable. Mais que signifie une remise en cause de la démocratie, sinon une privation des citoyens de leur droit de choisir et de révoquer leurs dirigeants ? C'est bien cela le sens du suffrage universel et c'est pour préserver ce droit, nous disait-on, que la porte de sortie avait été désignée à Chadli, alors prêt à se compromettre avec les partisans du “la mithaq, la doustour”. En fait de Constitution, celle qui est censée régenter, aujourd'hui, le pays est réduite à une coquille vide. Pour avoir proclamé son intention de ne pas respecter la Loi fondamentale, le FIS avait été, à juste titre, privé de sa victoire électorale de décembre 1991. Le président Bouteflika n'en est plus aux intentions. C'est carrément au mépris du cadre fixé par la Constitution qu'il gouverne. De la dérive intégriste à la dérive monarchiste, le pays a été allègrement franchi. Les sanctions qui viennent de frapper le FLN, coupable d'un défaut de génuflexions à l'endroit du souverain, ne sont que la dernière illustration d'une démarche inaugurée dès que Bouteflika avait pris “possession” du palais d'El-Mouradia. Arrivé avec une soif de pouvoir insatiable qu'il avait réussi à dissimuler à des parrains incroyablement atteints de cécité, il s'est attaché à reconquérir les attributions que la Constitution a soustraites au chef de l'état dans un souci de maintenir un certain équilibre des pouvoirs. Progressivement, le président a dessaisi tous les responsables, à quelque niveau que ce soit, de leurs prérogatives. Les nominations aux fonctions étatiques sont devenues des récompenses rétribuant les serviteurs les plus méritants de la cour. Si chacun des présidents qui se sont succédé à la tête de l'Algérie, s'est doté d'une Constitution, Bouteflika n'en a cure. Il ne gouverne pas selon la loi, mais selon ses humeurs quotidiennes. Ce n'est pas tant le hidjab et le qamis que l'on redoutait de Madani et Benhadj. C'était justement le règne de l'arbitraire avec le pouvoir d'un calife gouvernant au gré de ses visions et de ses hallucinations. Donnant le droit de vie et de mort. Et ne respectant pas les lois règles de vie commune supposées par la construction d'un état démocratique et social tel que projeté par la déclaration du 1er novembre 1954. Gardienne de la Constitution, l'ANP s'était dressée en rempart devant les projets du FIS. Lassée par une tragédie qui ne finit pas d'endeuiller le pays et stigmatisée pour son choix de 1999, elle veut aujourd'hui se draper d'une “neutralité” qui la mettrait à égale distance de tous les aspirants à la magistrature suprême. C'est l'engagement que le chef de l'état-major a pris et qu'il ne se prive pas de répéter à chaque fois qu'il est amené à s'exprimer sur la prochaine élection présidentielle. S'il s'agit simplement de ne pas parrainer un candidat comme en 1999, la neutralité est décidément trop suspecte. Elle n'est pas de nature à mettre les candidats dans un contexte de chances communes, mais permettra à Bouteflika de continuer à soumettre la Justice et l'administration à sa seule volonté. Si tel est le choix de l'ANP, c'est qu'elle a déjà choisi son candidat. Des observateurs ont d'ailleurs vu dans la position du RND un indice de ce choix. Mais comme disait Churchill, “la vérité est trop précieuse pour ne pas être couverte de mensonges”. Bien malin celui qui pourra séparer le bon grain de l'ivraie. Le mensonge de la vérité. En 1997, l'armée avait puni le FLN pour sa fréquentation coupable de Sant'Egidio en créant le RND. En 2002, le FLN, revenu dans le giron de la République, redevenait conquérant sous la conduite Benflis alors que le RND d'Ouyahia s'enfonçait dans les abysses électoraux. La scission provoquée, aujourd'hui, par les “redresseurs” risque d'avoir des prolongements en dehors du cadre du FLN. Une victoire de Belkhadem confirmera que, 12 ans après le séisme de 1991, l'Algérie continue de se mordre la queue.
N. B.

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