La présence sur la main courante de deux présidents de clubs suspendus par la commission de discipline de la LFP a soulevé moult interrogations au sein de l'opinion sportive et des téléspectateurs, qui ont suivi en direct le match ESS-MCA sur le petit écran samedi soir. En effet, Hassan Hamar (ESS) et Omar Ghrib (MCA), respectivement suspendus pour une durée de deux années et de six mois, ont pénétré sur le terrain comme si de rien n'était, et ce, devant la passivité du commissaire qui n'a même pas daigné les expulser du terrain. Pis, Ghrib se permettait même le luxe de faire des remarques à l'arbitre devant tout le monde, y compris le délégué, qui est responsable de cette situation, du moment que ses prérogatives sont de surveiller tout ce qui se passe à l'intérieur du stade, et de veiller à la stricte application des règlements généraux qu'il a bafoués ce samedi, en laissant deux personnes suspendues se balader sur le terrain. Il serait très curieux de savoir si le commissaire au match avait signalé dans son rapport la présence des deux présidents, car s'il ne le fait pas, cela s'appelle de la complicité. Le président de la FAF avait donc raison de mettre en garde les commissaires aux matchs, il y a quelques jours, lors du séminaire réservé à ce corps, en haussant le ton en raison de leur complaisance sur le terrain lors des rencontres dites “chaudes". Samedi, le commissaire au match a montré toutes ses limites en matière de gestion d'une rencontre. à ce titre, la désignation des commissaires aux matchs par certaines structures du football soulève moult interrogations au sein de ce corps, souvent décrié par les clubs, en raison de sa passivité et parfois sa complicité dans certains matches à haut risque. Des commissaires aux matchs incompétents et parachutés Les spécialistes s'interrogent, en fait, sur les critères arrêtés par ces structures dans le choix des désignations qui, souvent, n'obéit pas justement aux critères définis par la FAF. Certains “privilégiés", dont le passé n'est pas tout blanc, sont régulièrement désignés en usant de certaines connaissances pour être toujours désignés, non pas pour faire leur travail et servir le football, mais pour assouvir leur intérêt et servir parfois d'intermédiaire entre certains arbitres et les clubs, comme ce fut le cas de ce membre du bureau de la ligue interrégions, connu pour être un intermédiaire entre les clubs et les arbitres des divisions inférieures, et qui ne se gêne pas de s'afficher avec les clubs devant les arbitres, sans que cela n'émeuve les structures de la LFP. “Je n'ai pas l'enregistrement de ce qui s'est dit entre lui et l'arbitre, mais je sais qu'il a soudoyé l'arbitre pour aider notre adversaire. Je l'ai insulté en fin de match. Il n'a pas osé me signaler sur le rapport, parce qu'il sait qu'il a servi d'intermédiaire. Je voudrai que cela soit connu par la LFP et la FAF. Pourquoi est-il revenu à la ligue interrégions, alors que lors de la saison dernière, il était mouillé jusqu'au cou. Il veut déstabiliser l'actuel responsable chargé de l'arbitrage, M. Boudjelid – de notre ligue, qui fait pourtant un très bon travail – pour servir ses intérêts. Il dit : ‘'C'est moi qui décide l'accession et la relégation.'' On en a marre de ce type de parachutés", dénonce un président de club. Pis encore, des présidents de ligue de wilaya de football, qui ne sont plus en activité, puisqu'ils n'ont pas été réélus lors des dernières élections de renouvellement des ligues, continuent d'être désignés commissaire au match, à l'instar de ceux de Chlef et de Tizi Ouzou. Autre exemple plus édifiant et plus grave, il s'agit d'un président de club de Blida qui a été désigné récemment commissaire au match, un grave dérapage qui risque d'ouvrir la voie à toutes les supputations, car un président ne peut pas être juge et partie. R A