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Retombées économiques et sociales de la manifestation
Que va gagner la ville des Ponts suspendus ?
Publié dans Liberté le 16 - 01 - 2013

L'organisation arabe pour l'éducation, la culture, et les sciences (Alecso) a confié le 30 décembre, à partir de son siège à Tunis, la tenue de la prochaine manifestation de la culture arabe à la ville des Ponts suspendus pour l'année 2015. Après Alger en 2007, et Tlemcen en 2011 (capitale de la culture islamique), Constantine profitera à son tour d'une manifestation de grande ampleur, qui peut changer son image. Pour les observateurs, cette désignation est la conséquence de la politique algérienne en matière de financement, étant l'Algérie l'un des principaux bailleurs de fonds de l'Unesco dans la zone arabe. En tout cas, cette annonce a été largement commentée par les Constantinois qui sont curieux et impatients à la fois de découvrir la portée, mais surtout les retombées de cet événement. Les autorités locales, de leur part, abordent le sujet avec fierté et satisfaction, et annoncent que l'événement constituera une véritable opportunité pour la renaissance culturelle de la ville. Dans les coulisses de l'exécutif, on répète sans cesse : “Il faut que la ville profite au maximum, c'est l'ultime chance de sortir Constantine de sa léthargie". Constantine est certes dans l'expectative, mais au fait, a-elle vraiment des atouts pour réussir un tel événement ? Et quelles seront les retombées culturelles, économiques et sociales ? “Constantine capitale de la culture arabe" 2015 trouve déjà des détracteurs parmi les cercles des intellectuels et de artistes — ou ce qu'il en reste —, le débat risque de faire rage, certains attendent 2015 avec enthousiasme et affirment que la capitale de l'Est sortira le grand jeu pour devenir une vitrine de la culture régionale, tandis que d'autres avancent, qu'au contraire depuis des décennies, le savoir et la culture ne sont plus la priorité des pouvoirs publics et ne cachent pas la misère de l'activité culturelle dans la ville. “Cette manifestation sera ouverte aux prédateurs et aux gens malhonnêtes. Si on fait un bilan de la culture de ces dernières 50 années, Constantine n'a rien d'une ville culturelle. Nous avons eu une période de gloire du théâtre dans les années 1970, un grand festival de jazz dans les années 2000, et seulement deux maisons d'éditions qui activent. Le malouf n'est plus ce qu'il était. Peut-on appeler cela de la culture, et surtout Constantine mérite-t-elle cette appellation de ville du savoir et de la culture ?", nous a confié un universitaire.
D'autres s'interrogent aussi sur l'éventualité d'associer ou non, tout les acteurs de la société (universitaires, artistes, associations et surtout les jeunes...) et pas seulement le club fermé des artistes habitués à “festoyer" et qu'on croise à toutes les manifestations officielles. “Où sont les salles de cinéma, ou devrons-nous attendre 2015 pour les voir rouvertes au public. On veut faire, en deux ans, ce que nous n'avons pas fait en vingt ans. Aujourd'hui, Constantine n'a rien d'une ville de la culture, ce sont toujours les mêmes qui sont au-devant de la scène, on nous a gavés avec les mêmes figures, s'ils veulent réussir, il faut qu'ils soutiennent les jeunes artistes, leur donnent une chance pour pouvoir travailler", nous affirme Amir, membre d'une association artistique. Pour sa part, un artiste peintre nous a déclaré qu'“il ne faudrait pas refaire les mêmes erreurs de Tlemcen et Alger, nous avons une chance de promouvoir la culture dans une ville qui a un passé et un patrimoine à préserver".
L'argent au centre de l'évènement
“Alger, capitale de la culture arabe" en 2007 et “Tlemcen, capitale de la culture islamique" en 2011 ont bénéficié de budgets colossaux. Le ministère de la Culture qui finance ces manifestations va logiquement accorder une enveloppe financière conséquente à Constantine. Pour l'heure, rien n'a été communiqué sur le montant qui servira à la préparation de cet événement. Ce qui est sûr, par contre, c'est que toute la ville est en travaux et nul doute que la tenue de cet événement rimera avec de nouveaux projets, en attendant la réunion entre le wali et son exécutif pour évaluer les manquements et élaborer tout un programme. Mais, on se prête volontiers à des spéculations sur ce à quoi va ressembler Constantine dans deux ans. Le directeur de la culture, Djamel Foughali, qui a reçu une importante délégation ministérielle, dont le chef de cabinet de Khalida Toumi, estime que grâce à ces festivités, Constantine rayonnera. “Outre la rénovation de plusieurs établissements culturels et historiques, tels que le musée de Cirta, le palais d'Ahmed-Bey, le Théâtre régional, le palais de la culture Malek-Haddad et la maison de la culture Mohamed-Laïd al-Khalifa, la ville sera dotée d'une nouvelle salle de spectacles", nous a-t-il confirmé. Mais avant cela, il faut rappeler que l'année 2013 sera aussi celle des inaugurations des projets structurants, ou “projets de modernisation de la ville", formule que n'a cessé de marteler l'ancien wali. D'abord le tramway, ce moyen de transport qui a défiguré la ville et qui a presque deux ans de retard, sera livré au grand dam de la population entre avril et juin. Ensuite, toujours en matière de transport, la nouvelle aérogare jouxtant l'aéroport international Mohamed-Boudiaf, sera en principe inaugurée le 1er trimestre 2013. Idem pour la ville universitaire à Ali-Mendjeli qui s'étend sur près de 170 hectares et dont une partie sera inaugurée en 2013. À ces projets s'ajoutent aussi le pont Trans-Rhumel dont la mise en service est prévue pour 2014. Et pour ce qui est des infrastructures d'hébergement, les professionnels du secteur se frottent déjà les mains, des projets sont d'ores et déjà programmés. C'est, en effet, ce que nous révèle le directeur du tourisme et de l'artisanat de la wilaya, Hacene Lebbad, qui précise que le parc hôtelier sera renforcé. Outre l'inauguration de trois hôtels classés cette année, 26 projets hôteliers d'investisseurs privés ont été accordés dans le cadre du Calpiref. Ces derniers profiteront sûrement de cette manifestation, il sera notamment question d'accélérer les procédures administratives et d'engager le plus rapidement possible les travaux. Quant aux hôtels publics, tels que le Cirta et le Panoramic, ils seront rénovés. M. Lebbad espère aussi que le Marriott classé 5 étoiles et qui sera construit à Zouaghi, sera prêt d'ici 2015, en dépit du fait que les travaux n'ont pas encore commencé et que le problème avec des propriétaires terriens n'a pas encore été résolu. Le directeur du tourisme nous confie, en outre, que le défi pour la ville n'est pas seulement de construire des hôtels mais aussi et surtout de métamorphoser des places et des monuments historiques et cela passera par une étroite coopération des élus de l'APC. Il cite comme exemple le Monument aux morts, le chemin des Touristes ou encore la Vieille Ville. Par ailleurs, un directeur de l'exécutif nous a révélé que les projets, qui seront inscrits dans le cadre de cet événement, seront accordés inévitablement de gré à gré, et ce, afin d'éviter les retards. Signalons enfin que, selon une source émanant du ministère de la Culture, le poste de commissaire de cette manifestation — poste très convoité — sera accordé à une personne étrangère à la ville, et ce, “pour éviter toute forme de favoritisme".
D. B.


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