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Un mois après son hospitalisation à paris
Santé de Bouteflika : les Algériens de France s'interrogent
Publié dans Liberté le 28 - 05 - 2013

Un mois, jour pour jour, que le président Bouteflika est en France pour soins puis pour convalescence. Température auprès de notre communauté parisienne qui ne sait plus qui croire entre communiqués trop euphoriques d'Alger et des non-dits, également au compte-gouttes, propagés par la France. Compassion et angoisses, inquiétudes et colère chez ces petits morceaux d'Algérie dans la capitale française.
“Le pouvoir a inondé la presse de communiqués rassurants, insiste sur le retour rapide du Président en Algérie, le dit capable de gouverner depuis son lit de convalescence... Ils nous prennent pour des enfants de cœur", exulte le gérant d'une agence de voyages dans le XXe, transformée depuis le 27 avril en agence de communication. Ses clients profitent de réservations pour le Ramadhan, l'été ou la omra, pour prendre des nouvelles, chercher des infos sur le séjour parisien du Président. Avec un brin d'humour noir, notre voyagiste renvoie au Premier ministre son propre coup de colère à propos de ces Algériens qui ne font plus confiance à leurs autorités. “Ya si Abdelmalek, vous avez frappé dans le mille : les Algériens d'ici et de là-bas aussi n'avalent ni vos explications ni vos arguments." Un habitué en rajoute une couche : “Et voilà Enrico Macias, le plus sioniste des pieds-noirs, qui prend la relève de Cheb Mami pour nous conter sur la santé de Bouteflika : des chanteurs en chargés de com. ! Ça ne se passe que chez nous." L'ancien “village parisien de Kabylie" (Ménilmontant, Couronnes, Belleville) a vu ses vagues d'émigrés se réduire par l'ascenseur social, le rouleau compresseur chinois et l'arrivée récente de bobos parisiens. Un vieux à la chasse au rayon de soleil en ce mi-mai hivernal. “Il (le Président, ndlr) a tout a fait raison de se soigner ici. Moi, je ne rentre pas au bled pour mes soucis de santé." Après un lourd silence... “Qu'ont-ils fait de l'argent du pétrole ? H'chouma que des grands moudjahidine viennent se soigner chez ceux qu'ils ont combattus en 1954." À Barbès-Rochechouart, autre lieu mythique de l'émigration algérienne qui prend les couleurs du Bangladesh et de l'Inde, une enfilade de boutiques multimédias tenues par les Algériens, les plus chanceux, beaucoup de jeunes sans papiers, vendeurs à la sauvette de Marlboro, Cirta et tabac à chiquer de chez nous.
“Hollande, l'ami de Bouteflika, n'a pas le sens de l'hospitalité"
Ils n'ont pas suffisamment de mots pour fustiger leur pays d'accueil. “François Hollande, l'ami de Bouteflika, n'a pas le sens de l'hospitalité : Alger a déroulé sous ses pieds le tapis rouge, il aurait pu lui rendre visite au Val-de-Grâce", a lancé l'un d'entre eux. Moins de grisaille à Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis.
L'état du Président inquiète toutes les femmes car elles sont restées en contact permanent avec leur famille d'Algérie. “Avec lui, il y a eu la paix même si ce n'est pas tout à fait celle des cœurs", résume la vieille Tassadit, qui initie ses petites-filles aux emplettes des produits de la cuisine du terroir algérien. Les hommes en kamis sont moins diserts, préoccupés qu'ils le sont par le portefeuille qui fond à tout allure en France. Tout au plus ce bref “Allah ichafih". Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, chez ammi Messaoud de Oued Souf. Le vieux retraité, qui a construit le parvis et les tours de la Défense, est scotché devant l'ordinateur que lui a offert sa benjamine, sa fierté : la réussite de son exil. Elle a fait l'université et a arraché une très bonne place et, du coup, a mis hors d'état de nuire le machisme ambiant qui a plombé sa famille et ses proches. Dans ce quartier, les Soufis ont reconstitué leur communauté et le mouvement est loin de s'éteindre avec le flux des harragas. Ammi Messaoud joue au détective sur la Toile. Avec sa souris, il cherche désespérément à s'informer.
“Bouteflika santé", comme lui a expliqué son prodige de fille. Et il n'est pas plus avancé que ceux qui ne cherchent pas.
“Le pays est dans l'après-Bouteflika"
Le strict secret, ça le connaît lui qui a combattu le MNA de Messali Hadj dans le bidonville de Nanterre jusqu'à la Goutte-d'Or, au sein de la Fédération du FLN, durant la guerre de Libération nationale. Mais, il n'arrive pas à admettre que “bouche cousue" puisse être encore le fondement de la gouvernance dans son pays d'origine.
“À moins qu'ils nous prennent pour des immatures. Et si c'est le cas, on le leur doit bien. Même en France, on vote de moins en moins." Le vieux Soufi est rompu à la politique, il a été syndicaliste à la CGT du temps de ses lustres. Très sage, ammi Messaoud se demande si le pouvoir avait autant d'attrait jusqu'à ce que ceux qui l'occupent n'envisagent pas de finir leurs vieux jours dans la sérénité, loin des turpitudes du pouvoir. Autre lieu, autre population et autres préoccupations. Montparnasse, dans une brasserie chic, une tablée d'Algériens type businessmen. Ici, le politique est au point : pour eux, le pays est déjà dans l'après-Bouteflika. “Le black-out, qui dure un mois, a laissé s'insinuer le doute, mais il a relancé les spéculations et conjectures sur la succession du Président", affirme l'un d'entre eux. Complété par un autre : “Notre Président, qui fréquente le Val-de-Grâce depuis 2005, semble mal engagé pour se représenter en 2014." Paris pour sa succession. “Ali Benflis ou Mouloud Hamrouche, les dernières cartouches du système qui est sommé d'asséner la preuve qu'il va enfin sortir de son immobilisme." Le premier pour “rafraîchir" les institutions et “ouvrir" le pays à la société civile. Le second, toujours auréolé du titre de réformateur, serait choisi pour remettre à l'honneur son programme interrompu lorsque l'islamisme politique avait débordé sur la rue, avec au bout la décennie noire et sa facture de 200 000 morts. “Les deux ex-Premiers ministres ont l'avantage de réunir des équipes assez homogènes", explique un autre.
Boumediene doit se retourner dans sa tombe
La tablée est sur la même longueur d'ondes pour affirmer que l'Algérie est certes à “un tournant", mais qu'“elle ne pourra pas faire l'économie de la libéralisation économique. Qu'elle ne pourrait plus tergiverser avec ses demi-mesures et fausses ouvertures. Quant à la démocratie, cela dépendra de la société qui bruit certes, mais qui n'a pas encore enfanté l'élite qui donnera un sens à ses colères". Revenant à l'hospitalisation du Président, un autre, apparemment un ex-DG d'une ex-société nationale, affirme : “Boumediene doit se retourner dans sa tombe. Un président algérien qui se fait soigner dans deux établissements militaires parisiens, spécialisés dans la retape d'officiers de l'armée coloniale blessés lors de leurs confrontations avec l'Armée de libérations nationale." Ex-commandant de l'ALN dans la base de l'Ouest dirigée par Boumediene, Bouteflika a été son dauphin que la grande muette avait recalé en novembre 1978, pour adouber un des siens, le colonel Chadli. Les businessmen se sont dirigés vers la gare pour prendre l'Eurostar. Près du nouveau consulat général d'Algérie, un Franco-Algérien, patron d'une PME en France et de commerces dans le pays de ses parents, fulmine. Le rejet par Alger de son dossier pour un passeport biométrique alors que les services consulaires avaient apposé leur OK, explique, à ses yeux, la gouvernance à la mode algérienne. “L'incompétence est la mère de l'opacité de notre système dont le secret est la marque de fabrique." Et de poursuivre : “Si la santé du Président ne s'était pas fortement dégradée, il aurait fait des apparitions publiques." Sourire forcé : “Notre pouvoir est indécrottable, même ici il a reproduit son Club-des-Pins. Un consulat au XVIe ! Entre deux palaces, l'hôtel Résidence Impériale et le Splendid, il fallait y penser. Loin de la communauté algérienne et pas de métro. Un consulat pour eux, quoi." Le hic, se console notre trentenaire, ces embouteillages devant la bâtisse où flotte notre drapeau vont encore plomber le sentiment anti-algérien dans ce voisinage cossu de la droite umpéiste : du tout bénef pour le Front national.
D. B.
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