Le prix de la rançon

Le message est destiné aux acteurs locaux qui continuent de prôner la réconciliation avec l’intégrisme et à “ce pays occidental� qui a accepté de marchander avec des terroristes, pour sauver la vie de ses citoyens en versant une importante rançon en millions d’euro.
C’est un véritable arsenal de guerre que viennent de récupérer les forces de l’ANP, lors d’une opération menée avec succès dans l’extrême sud du pays. Des armes lourdes, des munitions et un matériel de transmission moderne destinés aux maquis du Nord sont tombés entre les mains de l’armée. Le communiqué de l’état-major, rendu public samedi dernier, est clair. Cet armement allait inévitablement renforcer les capacités de nuisance des terroristes et causer plus de victimes au sein de la population.
Ce qu’il faut retenir de cette offensive, c’est la volonté maléfique des groupes armés d’exploiter la moindre faiblesse de l’état pour rebondir. Sur ce point bien précis, l’état-major de l’ANP affirme que les armes récupérées ont été achetées par l’argent de la rançon versée par un pays occidental dont le nom n’est pas cité afin de libérer ses concitoyens pris en otages en août dernier par les hommes de Hassan Hattab.
Au-delà de cet élément nouveau dans l’affaire de la prise d’otages des touristes occidentaux en été dernier, c’est ce rappel par l’armée de sa lutte sans merci contre le terrorisme et son refus de négocier quelle que soit la circonstance. Le message est destiné aux acteurs locaux qui continuent de prôner la réconciliation avec l’intégrisme et à “ce pays occidental� qui a accepté de marchander avec des terroristes, pour sauver la vie de ses citoyens en versant une importante rançon en millions d’euros.
Au moment où la communauté internationale s’est engagée dans un combat sur tous les fronts, militaires, financiers et médiatiques contre les organisations criminelles, l’Algérie ne peut en aucun cas en faire exception, d’autant plus qu’elle a été, durant de très longues années, victime de l’incompréhension du monde face à la déferlante islamiste. Ce qui est valable sous d’autres cieux doit l’être également ici. Les pressions que le pays a subies pour permettre aux terroristes de négocier à leur guise la libération des otages ont, certes, servi pour sauver des vies humaines, mais pas une Algérie qui n’a pas encore abouti à l’éradication totale de la violence terroriste. Une leçon à méditer !
S. T.