En attendant la réalisation d'une nouvelle structure portuaire entre Béjaïa et Ténès, annoncée par le premier responsable du secteur, le port d'Alger continue d'être le principal port algérien par où transite l'essentiel des marchandises importées par le pays. Connu par les armateurs pour être un port congestionné et imposant aux navires de longs séjours en rade qui pouvaient durer jusqu'à deux mois, la charge du port d'Alger a été réduite de près de la moitié en 2010, suite aux décisions du gouvernement de réorienter les marchandises non conteneurisées vers les ports d'Oran, Béjaïa et Djen Djen. Cela a permis de passer à une attente moyenne en rade qui atteint 1,58 jour du 1er janvier au 1er décembre 2010, contre 3,14 jours en 2009, soit une baisse de 49,68%. Cependant, le manque de réalisation d'infrastructures ainsi que celui des moyens de manutention qui imposent par exemple le recours aux grues des navires ont contribué à la persistance de la congestion du port. Selon un cadre du port d'Alger, la situation s'est beaucoup améliorée, mais cela ne veut pas dire que tout est réglé. Il indique que, certes, DPW dispose d'assez d'espace pour l'entreposage de ses conteneurs, mais du côté de l'EPAL, qui a repris le traitement des conteneurs, ne dispose pas d'assez d'espace. Il citera également d'autres facteurs contribuant à l'engorgement du port d'Alger, telles les opérations d'entreposage abusives dans l'enceinte du port, censé être un lieu de transit. "Parfois les usagers utilisent le port comme aire de stockage parce qu'ailleurs les prestations dans un entrepôt privé ou dans un port sec coûtent plus cher." Récemment, la grève des capitaines et chefs mécaniciens des remorqueurs a bloqué une quarantaine de navires au port. Concernant les pannes de scanner, souvent évoquées pour expliquer l'engorgement, notre interlocuteur affirme que c'est un faux problème. Certes, il y a des pannes, mais elles sont prises en charge à temps pour ne pas pénaliser les opérations. Par ailleurs, de nombreux opérateurs se sont plaints de la difficulté à retrouver leurs conteneurs en zone d'entreposage. Sur ce sujet, le cadre du port nous explique que les pertes de conteneurs sont dues au manque de moyens lors des opérations de débarquement et d'entreposage. "Il faut traiter le maximum de conteneurs, ce qui crée des problèmes en aval", souligne-t-il. Du côté des formalités douanières, malgré la mise en place des facilitations visant à promouvoir la simplification des échanges commerciaux aux investisseurs, aux exportateurs et auxiliaires des douanes, le terrain est loin des textes. Plusieurs marchandises restent immobilisées au niveau des ports, des semaines, voire des mois, au grand désespoir des importateurs, notamment ceux qui importent des produits périssables. Le guichet unique n'est pas encore disponible. Ce qui oblige les opérateurs économiques, activant notamment dans l'importation de marchandises, à slalomer entre une dizaine de bureaux pour finaliser leurs opérations de dédouanement. Certains importateurs qui rencontrent des difficultés se retrouvent dans une situation où ils ne peuvent pas respecter les règles imposées par l'administration des douanes. Conséquence : leurs marchandises restent bloquées. Pour conclure, notre interlocuteur précise que le désengorgement des ports commerciaux demande une exploitation plus rationnelle de l'infrastructure existante, une meilleure gestion des flux de marchandises et la mise en place de plates-formes logistiques de fret. En ce qui concerne le port d'Alger, il devient plus qu'évident que de par sa taille et son infrastructure, il ne peut plus répondre au flux que lui impose le commerce extérieur du pays. S S Nom Adresse email