Bouteflika bientôt en lice

Election présidentielle

Le premier magistrat du pays, Abdelaziz Bouteflika, devait annoncer sa candidature pour un second mandat présidentiel, aujourd’hui, à partir de 13h30 à l’hôtel El-Aurassi.
La cérémonie a été finalement ajournée jusqu’à la fin de la semaine en cours. Les invités (chef de partis, personnalités politiques, sénateurs, députés, représentants d’organisations de masse…) ont été informés du changement du programme par téléphone, jeudi dernier (en soirée pour certains). Le report paraît en somme tout logique, tenant compte du fait que le chef de l’état effectue, depuis jeudi et ce, jusqu’à mardi prochain, des visites de travail et d’inspection dans dix-sept wilayas.
Annoncer officiellement sa candidature au milieu de ce périple marathon lui attirerait fatalement de virulentes critiques de ses adversaires dans la bataille électorale. Bouteflika prend assurément une longueur d’avance sur les autres candidats potentiels (ceux dont les dossiers seront validés par le Conseil constitutionnel) à l’élection présidentielle en faisant valoir simplement les prérogatives constitutionnelles du chef de l’état, qui lui ont permis de sillonner pratiquement l’ensemble du territoire national, en quelques semaines.
Dès qu’il annoncera publiquement son intention de briguer un second mandat présidentiel, il n’aura plus les coudées franches pour agir en accaparant les espaces politiques et médiatiques, en ce sens qu’il devra systématiquement se mettre au diapason des activités des autres candidats.
Autre raison qui aurait motivé la modification du calendrier : l’attente de connaître la position du MSP par rapport à la prochaine présidentielle. Le mouvement, présidé par Bouguerra Soltani, tranchera définitivement la question, ce lundi, à l’issue de la session de son madjliss echoura. De sources proches du parti, nous avons appris que la tendance favorable au soutien à la candidature de Abdelaziz Bouteflika prend l’avantage sur celle qui souhaite la présentation de la candidature de Bouguerra Soltani.
La cérémonie de la déclaration de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika revêtira une envergure plus impressionnante si le MSP aurait déjà rejoint le cortège de ceux qui lui ont fait allégeance.
D’ailleurs, le président de la République entend avoir, pour la circonstance, une ambiance similaire à celle qui a prévalu le 1er février 1999, date à laquelle il avait lu à la presse, à l’hôtel El-Aurassi, sa déclaration programme sous les ovations des responsables du FLN, du RND et d’Ennahda qui l’avaient consacré “candidat du consensus�. Le choix porté sur l’hôtel El-Aurassi n’est donc pas fortuit.
S. H.