"Comme à l'accoutumée, le public de Tizi Ghennif a été encore merveilleux." C'est le grand cheikh, du haut de ses 80 ans, le maestro Akli Yahiatène, qui nous l'a avoué à sa descente de la scène, pour quitter une gigantesque foule venue des quatre coins de la wilaya, et même de Bouira et de Boumerdès assister au grand concert qu'il venait de donner au stade communal de Tizi Ghennif, le 2 août. Pari réussi pour le comité culturel de cette ville qui a coorganisé ce gala artistique, en collaboration avec la direction de la culture et l'APW de Tizi Ouzou. Peu après le f'tour, le terrain était déjà plein comme un œuf, alors que les terrasses des immeubles d'en face et même des toits des maisons commençaient à être pris d'assaut par les familles. Aux environs de 22h30, selon un chiffre des services de sécurité, le nombre a atteint quelque 6000 personnes. La ville de Tizi Ghennif n'a jamais connu une aussi grande affluence, même si des records ont été battus lors des galas précédents animés par Ali Amran, Karim Abranis ou encore Zedek Mouloud. En tout cas, cette soirée restera mémorable dans toute la région. Vers 22h, Akli Yahiatène fait son apparition, encadré par les membres du comité culturel. à peine est-il monté sur scène qu'il annonça de sa belle voix, en dépit de son âge avancé, que la soirée s'annonce électrique, d'autant que la majorité du public était constitué de jeunes. Dda Akli entre en scène, en interprétant l'une de ses chansons phares, Tamurt-iw tamurt idurar, reprise en chœur par la foule. Durant près d'une heure, il entonnera, l'un après l'autre, les plus beaux titres de son répertoire, notamment Lukan Akhir Lukan, Jahagh, Fransa, Atharamant, Ayavri. Laissant la place à Ahcène Ath Zaim, un autre chanteur apprécié du public – vite adopté lui aussi –, Dda Akli reprend des forces et enchaînera, par la suite, le titre qui lui colle au cœur et au corps, Zrigh Zin Di Michelet. Pour la petite histoire, on dit que cette chanson lui a coûté certains petits problèmes, lorsqu'il l'avait chantée à la fête des cerises à l'ex-Fort-National au début des années 1970. Cerise sur le gâteau, il interprétera aussi Yal Menfi – très attendue par la foule –, un vieux chant d'exil kabyle, datant du lendemain de l'insurrection de 1871. Bien qu'il soit un peu fatigué, le cheikh d'Ath Mendès a subjugué le public, en lui offrant deux autres succès. Dda Akli chantera également A âmmi L'Hocine, à la demande du public. "Tanemirt a yirgazen ath nif", lancera l'artiste avant de quitter la scène. O. G Nom Adresse email