“Il faut contrer Bouteflika pour éviter un désastre�

Saïd Sadi a rencontré la presse vendredi à Tizi Ouzou

À l’occasion de cette rencontre très conviviale, il a répondu sans détour ni hésitation à de nombreuses interrogations, toutes relatives à l’échéance électorale d’avril prochain.
À l’occasion de cette rencontre très conviviale, le Dr Saïd Sadi a répondu sans détour ni hésitation à de nombreuses interrogations, toutes relatives à l’échéance électorale d’avril prochain.
D’emblée, le postulant à la candidature à la prochaine élection présidentielle affirmera qu’il n’est pas question de se retirer de cette course électorale pour laisser le terrain libre à Bouteflika. Selon lui, Bouteflika n’a non seulement enregistré aucune rentabilité politique durant son mandat mais il a aussi passé tout son temps à violer toutes les lois de la République. L’abus d’autorité, l’instrumentalisation de la justice, l’asservissement de l’administration, la confiscation des médias publics et le détournement des moyens de l’État sont quelques constats cités à propos de ces violations. “À travers ces agissements, Bouteflika veut faire de l’État algérien une monarchie qui ne dit pas son nom�. Pour mettre fin à une telle catastrophe, Sadi dira qu’“il va falloir plutôt agir vite de façon à contrer l’élection de Bouteflika pour éviter un désastre à la nation�, et explique que même dans le cas où le retrait doit avoir lieu, celui-ci ne sera jamais passif. Considérant que “la situation est explosive et que cette élection est capitale pour l’avenir du pays�, le président du RCD estime qu’il ne sert à rien de se retirer et de laisser Bouteflika passer par défaut pour ensuite le dénoncer. Jugeant que même une forte abstention ne profitera qu’à Bouteflika, le Dr Sadi estime qu’il ne faudra pas rester en marge de ce rapport de force, et ce, même si toutes les conditions pour un retrait sont déjà permises. “Après toutes les manipulations orchestrées contre le RCD, j’ai aujourd’hui toute latitude de me retirer de cette élection électorale mais je ne le ferai pas�, dira-t-il. Et d’ajouter : “Le régime est fini, il faut donc agir judicieusement pour éviter qu’un aventurier comme Bouteflika soit encore propulsé à la tête de l’état pour cinq années supplémentaires�.
À cette occasion, Saïd Sadi ne manquera pas de signaler toutes les entraves et les embûches rencontrées dans la collecte des 75 000 signatures nécessaires pour la validation des candidatures.
Ces graves manœuvres sont, selon le président du RCD, l’œuvre de l’administration de Zerhouni qui est mise au service de la seule candidature de Bouteflika, ce qui laisse donc croire à un début de fraude. C’est pour cette raison d’ailleurs que le Dr Sadi dira que “la neutralité de l’armée ne servira à rien si les autres institutions ne le sont pas�.
Questionné sur le front antifraude qui, selon certains observateurs et acteurs politiques, “n’a rien d’homogène� puisque celui-ci est composé de personnalités venues de différents horizons politiques, le président du RCD dira : “Le groupe des 10+1 n’est pas un front politique, mais il a été constitué comme un moyen de pression pour exiger que l’élection prochaine soit transparente et loyale.�
Sur la question du rejet de l’élection, déclaré par une aile des archs, il s’interrogera sur une telle tentative de bloquer une élection présidentielle à partir de la seule région de Kabylie. D’ailleurs, Saïd Sadi ne s’empêchera pas de conclure : “Bouteflika souhaite justement que la Kabylie ne vote pas. Il cherche donc à l’empêcher de s’exprimer par tous les moyens�.
S. L.