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La révolution de mon père 20e partie
Publié dans Liberté le 12 - 10 - 2013

Résumé : Une fois le travail terminé, je me sentais épuisé. Fatiha avait préparé un petit déjeuner consistant avant d'aller s'allonger sur une couverture. Si Ahmed s'était encore une fois surpassé. Amar s'approcha de moi. Au prochain combat je serais des leurs, m'apprendra- t-il. Il me demandera ensuite d'aller prendre quelques heures de repos. Combien d'heures avais-je dormi ? Je ne m'en souviens pas. Mais on ne m'avait pas réveillé.
Une bonne odeur vint titiller mes narines. Fatiha s'activait à préparer le repas du soir. Elle avait prévu un couscous au poulet. Je sentais le gargouillement de mes tripes. Je n'avais presque pas mangé de la journée.
Je me frotte les yeux avant de me lever et de plier ma couverture. Fatiha me sourit :
-Tu te sens mieux ?
-Oui, beaucoup mieux... et... et j'ai faim.
Elle sourit :
-Je vais servir le dîner. Pour une fois, depuis des lustres, nous aurons droit à un vrai repas.
Mustapha et Mohamed nettoyaient leurs armes tandis que les autres discutaient à voix basse. Da Belaïd somnolait et Amar lisait un vieux journal.
Il sourit à ma vue.
-Bien dormi ?
-Oui, très bien même. Rien ne n'aurait tiré de mon sommeil si ce n'était cette succulente odeur de couscous...
Il sourit encore :
-Nous sommes tous friands de ce plat...
Fatiha vint déposer devant nous le dîner. Le couscous était arrosé de sauce et parsemé de minuscules morceaux de poulet :
-Chacun pourra au moins goûter à ce poulet rachitique, nous lance-t-elle comme pour s'excuser de ne pouvoir nous offrir davantage.
Mais pour nous, c'était un festin. Da Belaïd, malgré une dentition défaillante, mangea avec appétit.
À la fin du repas, un djoundi prépare du café, et nous nous retirons dans un coin, pour le siroter tout en discutant de l'éventualité de quitter le refuge dans les jours à venir si toutefois aucun inconvénient ne vient contredire nos plans.
On avait enterré les trois martyrs sous un olivier centenaire. Quelqu'un y avait gravé leurs noms dans l'espoir de les retrouver un jour et leur donner une meilleure sépulture.
Chaque djoundi avait gardé son arme auprès de lui. Tout le monde était prêt..., prêt à riposter au moindre bruit, au moindre froissement des branches d'arbre qui fermaient l'entrée du refuge.
Si Ahmed, qui dormait, et qu'on n'avait pas voulu déranger, nous rejoint. Il s'était emmitouflé dans un vieux burnous. Avant de faire honneur au couscous de Fatiha, il avait d'abord jeté un coup d'œil sur les blessés. Ces derniers ont pu eux aussi avoir droit à ce dîner inattendu, et certains d'entre eux avaient même demandé du café. Un bon signe pour l'œil expérimenté de notre médecin qui se frotta les mains avant d'entamer son repas.
Il relève la tête et me sourit :
-Boualem...
-Oui papa... ?
-Nous avons fait du bon travail... Il n'y a aucune infection à signaler. Grâce à Dieu...
-J'en suis heureux.
-Mais si cette fois-ci nous nous en sommes bien tirés, ce ne sera pas toujours le cas... La guerre n'est pas clémente, mon fils.
-Je l'ai très bien compris...
-Bien, alors laisse-moi terminer mon repas, avant de penser à changer les pansements de nos amis.
Les sentinelles qui veillaient à l'extérieur du refuge et sur les crêtes environnantes, furent rappelées et remplacées par d'autres. Tout le monde connaissait son rôle et l'exécutait comme il se devait. J'apprenais à chaque minute un peu plus... La nuit était tombée, mais nous craignions toujours une intrusion ennemie.
Je me mets à préparer les bandages et les désinfectants. Si Ahmed me rejoint, et nous procédons au changement des pansements.
Fatiha vint nous donner un coup de main, avant de se retirer. On l'avait sûrement sollicitée pour une autre mission. Peut-être va t-elle redescendre au village ?
À cette idée, je sentis mon cœur se serrer...Cette brave femme affronte mille et un dangers quotidiens. Elle ne reculait devant rien... Encore une fois, je fus admiratif devant elle.
Mais pour cette nuit, elle n'avait pas de mission précise. Une autre femme était venue nous rejoindre : Kheira... Je pensais que les femmes étaient des êtres faibles et appréhendaient la guerre et ses affres... La présence de ces dernières parmi nous effacera mes doutes et mes pensées négatives.
Kheira était partie se reposer quelques jours dans un village. Elle avait reçu des éclats de grenade au niveau de son bras gauche et avait dû faire une trêve. Ses blessures n'étaient pas profondes mais le médecin lui avait recommandé un repos total et une petite convalescence qu'elle avait dû accepter de mauvaise grâce.Le sourire aux lèvres, elle salua tout le monde, avant de s'approcher de nous :
-Alors les blouses blanches... je peux vous donner un coup de main ?
-Ça ne sera pas de trop, ma chère, lui lance Si Ahmed.
Elle me regarde et lance :
-Tu es un bleu ?
-Si on veut. Mais j'ai l'impression d'avoir toujours été là.
-Exact ! Cette impression nous l'avions tous ressentie... La guerre vous mûrit en quelques heures... Heu... combien de blessés pour cette fois?
-Une dizaine... et... et trois martyrs !
Elle regarde Si Ahmed d'un air
effaré :
-Ne me dis pas...
-Non... Belkacem n'était pas avec nous...
Je la sentais se détendre. Belkacem était son frère !
-Heu... je suis désolée pour les trois frères...C'était... ?
-Nourredine, Youcef et Hacène.
Le regard grave, Kheira hoche la tête en essuyant deux larmes :
-Que Dieu ait leur âme... Mon cœur saigne pour eux... Hélas, nous savons tous que c'est le tribut à payer. Je me demande qui sera le prochain martyr.
Si Ahmed tente de plaisanter :
-Toi...
Elle rit :
-Je ne pourrais y échapper moi non plus si cela est écrit....
Si Ahmed lui serre le bras :
-La mort n'est plus une inconnue pour nous...Nous la taquinons à chaque minute... personne ne connaît son destin, mais le nôtre est apparemment tracé : mourir ou périr...
Les dés sont jetés... Nous devons aller jusqu'au bout pour le recouvrement de notre dignité.
(À suivre)
Y. H.
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