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La révolution de mon père 42e partie
Publié dans Liberté le 13 - 11 - 2013

Résumé : J'aimais Baya. Je voulais l'épouser. Mais la guerre, cette ogresse, ne le permettait pas. Si Ahmed me proposa de me marier par la Fatiha... Mais je ne pouvais imaginer un mariage dans ces maquis, et sous ces rafales de balles quotidiennes. Baya, je voulais l'emmener dans notre grande maison et la présenter à ma mère. émue, Fatiha verse quelques larmes. Nous reprenons vite notre périple à travers la forêt.
Des embuscades jonchaient nos itinéraires. Les hommes tombaient l'un derrière l'autre au champ d'honneur, ou succombaient à leurs blessures.
Je secondais Si Ahmed dans ses opérations. J'avais apprivoisé l'odeur du sang et les relents de la mort.
Baya et Fatiha avaient aussi progressé dans leur manière de prodiguer des soins. Vite et bien... Vite et sans trop tarder sur le même blessé... Vite et sans trop faire attention aux balles qui sifflaient à nos oreilles ou aux bombes qui explosaient sous nos pieds.
Je repensais souvent au petit Ali et à ses tripes accrochées aux branches d'arbres. Ali reposera éternellement sous ces mêmes arbres où il avait trouvé la mort. Un jour peut-être j'irais me recueillir sur sa tombe.
De maquis en maquis... Le feu faisait rage... La révolution prenait de l'ampleur... Nous étions maintenant convaincus que la victoire n'était plus très loin.
Nous étions en 1959. J'avais parcouru le pays de long en large... Des hommes nous rejoignaient tous les jours. Si Lakhdar avait su recruter d'autres volontaires et patriotes, avant de tomber dans le piège d'un espion... Un harki qui le dénoncera aux Français... Bien sûr, il passera à la torture avant de passer à trépas.
Il était le guide spirituel et indéniable pour tous les maquisards. à l'orée de chaque frontière, il avait toujours su se montrer loyal et digne de la confiance que tous lui vouaient. Il mourut en héros sous la torture.
Nous étions tristes pour ce compagnon invisible, mais si présent parmi nous. Grâce à ses stratégies et à ses infiltrations, nous avions pu mener à bien plus d'une mission.
Si Lakhdar... Le maçon... Le petit paysan à la kachabia et au chèche, faisait partie d'un glorieux passé.
La même année, c'est-à-dire en 1959, la ligne Maurice Challe viendra renforcer la ligne André Morice, édifiée en 1957 entre l'Algérie et la Tunisie sur plus de 460 km. Des champs de mines, des fils de fer barbelé électrifiés, et tout l'arsenal destiné à décourager l'ALN à traverser la frontière tunisienne ou à se déplacer à l'étranger.
Ces champs de mines existent jusqu'à nos jours et continuent de faire des victimes parmi les civils, plus de cinquante ans après l'indépendance.
C'est assez pour comprendre que l'ennemi n'avait qu'une seule idée en tête : restreindre le mouvement révolutionnaire et tuer tout ce qui pourrait susciter l'intérêt du peuple algérien.
C'est dire que la révolution prenait de l'avance !
Une autre opération viendra s'ajouter aux anciennes : l'opération Jumelles !
Cette opération est lancée en Kabylie en juillet 1959 par le général Challe. Elle était destinée à démanteler les structures militaires, administratives et politiques dans la vallée de la Soummam et l'Akfadou.
Des milliers de soldats héliportés fouillent, ratissent et patrouillent dans la région. Ils interrogeaient les citoyens et tuaient sans vergogne enfants, femmes, vieux et tous ceux qui osaient se mettre sur leur chemin.
Nous étions de retour dans la Wilaya III. Amar et Si Ahmed qui nous représentaient tinrent plusieurs réunions secrètes avec d'autres chefs et d'autres groupes de maquisards.
Suite aux opérations militaires en vigueur, ils tentèrent d'élaborer d'autres stratégies de combat. Des stratégies plus performantes, pour déjouer les plans de plus en plus serrés de l'ennemi.
Nous étions aux aguets dans tous les maquis. On ne dénombrait plus le nombre de martyres qui augmentait de jour en jour.
Ce qui nous faisait plus de peine, c'est que dans cette folie meurtrière, des enfants, des femmes et des vieux payaient tous les jours de leur vie le prix de la bêtise humaine.
Un tribut obligatoire dans une spirale dont on ne voyait pas le fond.
Partout où on passait, la misère et la peur régnaient en maître. Les enfants du peuple tentaient de trouver un peu de réconfort à chaque fois qu'on descendait dans un village ou un hameau perdu.
Chacun se pliait alors en quatre pour nous offrir un petit quelque chose. Des restes de figues sèches, des olives, du pain, ou parfois des couvertures.
Nous étions soumis à un régime militaire nous aussi... Les chefs avait réorganisé les clans, et nous ne devions obéir qu'au chef de notre propre clan. Des mots d'ordre sont instaurés. Parfois on prononçait le nom d'un martyr pour rejoindre un clan ou rencontrer un autre chef.
Kheira, Fatiha et Baya étaient toujours parmi nous. Baya avait maintenant 20 ans. Malgré les privations et les affres du maquis, sa beauté n'avait pas trop souffert. Au contraire, je la trouvais de plus en plus belle.
Chaque jour, je découvrais en elle une facette cachée... Elle était douce, gentille, généreuse et secrètement amoureuse de moi. Enfin, c'est ce qu'elle pensait, puisque tout le monde l'avait deviné.
J'étais impatient de voir venir l'indépendance. Tous les matins, et là où nous nous trouvions, nous hissions le drapeau algérien et récitions la Fatiha à la mémoire de tous les martyrs de cette révolution dont on ne voyait toujours pas la fin.
(À suivre)
Y. H.
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