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La révolution de mon père 54e partie
Publié dans Liberté le 01 - 12 - 2013

Résumé : Après plusieurs heures de marche dans le froid et la neige, nous arrivons dans un autre hameau. D'autres maquisards étaient déjà sur place et discutaient de la politique du pays. À leur tête il y avait Kaci, un chef aussi autoritaire que le defunt Da Belaïd. Aussitôt arrivés, nous fonçons tels des forçats sur le repas qu'on venait de servir.
Un bon feu brûlait dans la cheminée, et l'atmosphère chaude nous détendit instantanément. J'avais ôté mon treillis et enfilé un vieux bleu de Chine offert par le maître de maison. La veste était un peu large et le pantalon long mais je n'en avais cure. J'avais frôlé la crève avant de pouvoir réchauffer mon pauvre corps. Une jeune fille vint débarrasser la table du dîner et nous proposa des glands. Elle était jeune, blonde, et avait des traits réguliers. Elle ressemblait un peu à Baya. En la regardant, j'eus le cœur serré.
Elle relève les yeux vers moi et me sourit. Une jolie dentition et une bouche à damner un saint :
- Prends donc une poignée de ces glands, ils sont tout chauds, et cela va t'occuper un moment... Nous sommes en train de préparer des galettes et quelques nourritures que vous pourrez emporter.
Je lui rendis son sourire. Elle devait avoir 16 ou 17 ans, et son air juvénile réchauffait les cœurs. Kheïra me pince le bras :
-Tu lui plais Boualem... Elle n'a d'yeux que pour toi.
Je lui pince le bras moi aussi :
-Elle est trop jeune et trop belle, Kheïra... Elle devrait penser à choisir un prince plus beau et moins sale que moi.
-Mais c'est toi qui lui plaît, pardi !
Je souris :
-Un baume sur le cœur en ces temps de misère.
Nous passons une soirée assez agréable avec nos hôtes et les frères. Ces derniers devaient regagner un village où les attendait le reste de leur groupe. Ils nous proposèrent de les accompagner mais nous refusons. Nous aussi devrions rejoindre notre groupe. Nous étions juste en mission... en quête de quelques vivres. À peine avais-je terminé ma phrase que nous entendions un coup de feu. La sentinelle pousse un long cri, et Kaci sortit, avant de revenir une minute plus tard pour nous apprendre que le hameau était cerné :
-Vite à vos armes... Ne laissez surtout rien qui renseignera sur votre passage dans cette maison. Nous sortons tel un seul homme de la maison de nos hôtes et nous nous mettons à courir dans tous les sens. Si Ahmed et Kheïra, qui étaient derrière moi, m'emboîtèrent le pas. J'avais enfilé à la hâte mon treillis, et remis mes godasses. La nuit était noire et sans étoiles. Je distinguais à peine la lueur d'une lampe de poche... Un frère avait pensé à éclairer une piste qui menait vers la sortie du village...
Mais ce n'était pas sans risque, car nous entendions les chiens aboyer juste derrière nous.
-Ils sont là... Ils sont dans le village, me chuchote Si Ahmed... Nous allons être pris comme des rats.
Je continuais à marcher vite et droit devant moi. Malgré la neige et le froid, je sentais des bouffées de chaleur remonter le long de mon corps.
Des coups de feu retentirent. Si Ahmed se retourne vers moi :
-Cours, ne t'arrête pas... Et surtout économise tes balles.
Kheïra recharge sa mitraillette :
-Ils auraient pu attendre au moins jusqu'au matin les salauds.
Nous courrions comme des fous à travers la neige, la boue et les balles. Dans le noir de la nuit, on ne décernait que les coups de feu et les tirs.
On entendait les cris des blessés et des gémissements... Des hommes tombaient dans la neige...Les uns se relevaient et les autres passaient à trépas.
Kheïra titube... elle venait de recevoir une balle en plein cœur. Elle tendit son bras et tente de s'accrocher à moi avant de tomber de tout son long dans la neige. Si Ahmed se laisse tomber devant son corps, et moi je demeure interdit un moment. Cette femme-courage venait de mourir les armes à la main. Sans un cri, sans un râle, elle avait quitté ce monde, et cette guerre, pour rejoindre ses ancêtres.
Si Ahmed prononce la chahada avant de lui fermer les yeux et de réciter la Fatiha. J'en fais de même au milieu d'un carnage de feu.
On tire le corps de Kheïra un peu à l'écart, et Papa Si Ahmed lui enlève son chandail et me le tendit :
-Tiens garde-le en souvenir... Et puis, il te tiendra chaud.
Elle, elle n'en a plus besoin.
Les tirs continuaient. Des balles sifflaient à mes oreilles... Je baisse un peu la tête et demande :
-On va la laisser ici ?
-Que Dieu ait son âme... Nous ne pouvons plus rien pour elle... Allons-nous-en vite... L'armée est partout.
Je me relève pour suivre papa Si Ahmed. Nous courrons sans savoir dans quelle direction. Nous fuyons sans savoir où nous diriger. Un homme tombe devant moi, et un autre s'agrippera à mon bras... Il était blessé et saignait abondamment.
Je ne pouvais, hélas, lui être d'aucun secours. Je n'avais ni ma trousse médicale ni le temps de revenir vers lui.
Je me dégageais de son étreinte en murmurant : Que Dieu soit avec toi, mon frère !
(À suivre) Y. H.
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