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La révolution de mon père 25e partie
Publié dans Liberté le 21 - 10 - 2013

Résumé : Dans la forêt, nous entendons plus nettement le son des camions et les aboiements des chiens. Des militaires sont envoyés en éclaireurs. Nous les exécutons froidement. La bataille fera ensuite rage. Dérouté, l'ennemi, qui ne s'attendait pas à notre offensive, est vite repoussé. Mais dans cette opération nous avions aussi perdu des hommes.
Tout à coup je me rappelais Mustapha. Il n'était en vue nulle part. Je revins alors sur mes pas, et me mis à le chercher. Il était toujours là où je l'avais aperçu au début du combat. Les yeux grands ouverts et la bouche grimaçante. Mustapha avait reçu une balle à la tête... Il était mort sur le coup.
Mon ami... Mon compagnon... Je sentais mes larmes couler... Nous avions perdu trois hommes et non deux comme nous le pensions. Trois valeureux combattants.
Si Ahmed me tire par l'épaule :
-Encore trois... On dirait que le chiffre ne veut pas rétrécir...
Il pousse un soupir :
-Je comprends ta peine, Boualem... Nous sommes toujours tristes de perdre nos compagnons, mais il faut revenir à la réalité. J'ai besoin de toi pour me seconder. Nous devons traiter les blessés avant de les transférer au village. J'ai au moins deux blessés dans un état grave, je ne sais pas s'il vont survivre mais qui ne tente rien n'a rien. Allez, vient mon fils.
-Oui, papa, dis-je en refoulant mes larmes.
Ce n'était encore que le début. La suite m'apprendra qu'il ne faut jamais laisser place aux sentiments dans des circonstances aussi dramatiques.
Les jeunes villageois entraînés par Kadour connaissaient les lieux comme leur poche. Grâce à eux, nous pûmes rentrer au village par des raccourcis que seuls les plus hardis auraient découverts.
Les blessés portés sur le dos seront rapidement pris en charge. Cette fois-ci, je ne reculais devant rien. Avec l'aide de Fatiha, je me mets à nettoyer les plaies et à faire des pansements, alors que Si Ahmed opérait.
Kheira récupérera les treillis pour les raccommoder, et Malika nous prépara du café et de la galette.
Da Belaïd rejoint Amar pour élaborer une autre stratégie. À n'en pas douter, avant l'aube les militaires français encercleront le village et toute la forêt.
-Les blessés peuvent rester chez nous, nous dira Kadour. Nous avons des sous-sols qui peuvent abriter un régiment, ne vous inquiétez pas.
Nous étions une dizaine de frères à avoir trouvé refuge chez un vieux paysan dont la belle-fille venait d'accoucher d'un petit garçon. Son fils vivait en France, et le brave homme était chargé de veiller sur sa petite famille.
Les femmes se mettent à pétrir des dizaines de galettes qu'elles devront nous remettre avant qu'on reprenne la route.
Si Amar nous demanda de nettoyer nos armes, et de vérifier nos munitions. Dans deux heures au maximum nous devions quitter les lieux.
La jeune accouchée vint nous montrer son bébé, et nous fûmes heureux un moment devant le visage angélique du nouveau-né. Fatiha le prend dans ses bras et se met à lui parler. Nous rions de ses plaisanteries.
Tout à coup, nous entendions le cri du loup. Des coups de feu retentirent, et des gens se mettent à courir à travers tout le village.
Notre hôte nous rejoint et soulève le tapis de paille sur lequel nous nous étions installés, avant d'ouvrir une trappe.
-Vite, descendez tous en bas. Allez, vite...
Nous nous exécutons tous sans attendre. La femme du paysan avait ramassé ses galettes et s'était jointe à nous avec sa bru et le nouveau- né.
Le brave homme refermera ensuite la trappe sur nous, avant de remettre le tapis de paille, et d'affronter les indésirables.
Nous l'entendions discuter avec des officiers. Non, il n'avait rien vu. Lui, un simple travailleur de la terre avait l'habitude de se mettre au lit très tôt afin d'être en forme au petit matin. Oui, il était seul ce soir.
Sa vieille était absente etc. Nous écoutions la conversation sans broncher, nos mains sur notre arme et prêts à intervenir au moindre mouvement.
L'interrogatoire s'éternisait... J'étais certain que la même chose se produisait dans d'autres maisons.
Tout à coup, le bébé se met à pleurer. Il avait sûrement faim. Prise de panique, la jeune maman lui met la main sur la bouche.
Elle était tout près de moi, et je sentais les cris étouffés du bébé. Au bout d'une minute, le silence revint. La jeune femme avait tout bonnement tué son enfant !
Je sentais mon sang se glacer dans mes veines. Comment peut-on tuer un ange qui venait à peine d'arriver ?
Des larmes coulèrent de mes yeux sans que je me rende compte.
La vieille femme aussi avait dû comprendre la situation, car elle s'approcha de sa belle-fille et la pris par les épaules. Dans l'obscurité qui nous entourait, je pouvais deviner le déroulement de ces scènes que je vivais sans le vouloir.
Les officiers français étaient enfin partis. Le vieil homme avait tenu bon. Il attendit encore un bon moment avant de relever le tapis de paille et d'ouvrir la trappe d'où nous remontons tous.
Une fois dehors, mon premier reflexe fut de me retourner vers la jeune maman. Plus morte que vive, elle tenait toujours son enfant dans ses bras, le regard vide et l'air absent.
Sa belle-mère lui prend le bébé avant de l'aider à s'asseoir. Kheira accourt, mais il était trop tard, l'enfant avait rendu l'âme comme je l'avais deviné.
(À suivre)
Y. H.
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