À la hussarde

S’aligner aujourd’hui aux côtés de ceux qui absolvent les terroristes islamistes de leurs crimes, travailler la main dans la main avec ceux qui désarment les Patriotes, c’est assurément trahir la mémoire des martyrs de l’UGTA.
Ce qui s’est passé hier, à l’hôtel Riadh, relève de la supercherie et de la cocasserie. Si le soutien de la Centrale syndicale au Président-candidat Bouteflika était le secret de Polichinelle, tant son patron avait déjà annoncé la couleur en s’affichant la main dans la main avec celui-ci, lors de l’annonce de sa candidature, on attendait, au moins, que Sidi Saïd mette les formes avant d’annoncer son allégeance.
Et bien, la réunion a tourné court, et le secrétaire général de l’UGTA a décrété un soutien unilatéral au candidat Bouteflika. Autant dire un soutien à la hussarde.
Quels sont les critères qui ont prévalu au choix de ce candidat ? Sur la base de quel programme l’UGTA décide-t-elle de se ranger derrière Bouteflika ?
On a beau chercher dans les propos des partisans de ce dernier les arguments qui militent en faveur de ce candidat, on n’en trouve nulle trace, hormis les envolées démagogiques. Mais ceux qui refusent l’allégeance, refusent en fait de pactiser avec les intégristes et les adeptes de la réconciliation avec les assassins. C’est ce que propose Bouteflika : la concorde nationale et, pourquoi pas, l’abdication de la République au profit des intégristes. Est-ce pour ce projet de société pour lequel sont morts ces centaines de syndicalistes et à leur tête Abdelhak Benhamouda ?
S’aligner aujourd’hui aux côtés de ceux qui absolvent les terroristes islamistes de leurs crimes, travailler la main dans la main avec ceux qui désarment les Patriotes, c’est assurément trahir la mémoire des martyrs de l’UGTA.
Et puis, s’il ne s’agissait que de la concorde !
Ceux qui applaudissent aujourd’hui Bouteflika, ont-ils oublié qu’ils se sont farouchement opposés à son projet de loi sur les hydrocarbures ? Mais ne soyons pas dupes.
La Centrale syndicale a toujours entériné le choix de l’homme du pouvoir.
Ce fut le cas avec tous les précédents Présidents, désignés ou élus avant l’heure.
Les milliers de travailleurs que compte l’UGTA vont-ils suivre la consigne de vote ? Dans l’isoloir, tout peut arriver. Mais une chose est sûre : Bouteflika a réussi, hier, à diviser la Centrale syndicale.
F. A.