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"CAPTIVE SANS ECLATS" DE HABIB TENGOUR
Deux pièces dans la collection Massrah des éditions Apic
Publié dans Liberté le 20 - 02 - 2014

Paru dans la collection Massrah des éditions Apic, lors du dernier Salon international du livre d'Alger (Sila), Captive sans éclats de Habib Tengour se constitue de deux pièces théâtrales : Captive sans éclats et l'Impromptu de Tigditt. La première met en scène un couple sans enfants, Djohra et Miloud, qui vivent dans un gros bourg de l'ouest du pays. L'action est située dans le contexte des années 1990, et le vieux couple voit sa vie chamboulé par un soir, lorsqu'une mystérieuse jeune fille vient troubler la quiétude et la sérénité de leur vie rangée. Commence alors des questionnements, des interrogations et des retours en arrière, pour Djohra et Miloud. D'où vient cette fille ? Pourquoi fuit-elle ? Que cache-t-elle ? Par qui est-elle poursuivie ? Pourquoi refuse-t-elle de se confier ? Existe-t-elle vraiment ? (puisqu'à aucun moment elle n'apparaît). L'atmosphère devient pesante, insoutenable, et la décision de Djohra et Miloud déterminera leur avenir et celui de la jeune fille. "La pièce est un travail de mémoire pour exorciser des démons toujours à l'affût", souligne-t-on sur la quatrième de couverture. La deuxième pièce, l'Impromptu de Tigditt est, toujours selon l'éditeur (en quatrième de couverture) "un hommage à Kaki, avec un clin d'œil à Molière". La pièce renvoie le lecteur à la période de la colonisation, et s'intéresse à un groupe de comédiens avec leur metteur en scène, qui répètent sur une place publique. S'entame alors toute une discussion-réflexion sur le théâtre, sur l'art du spectacle et sur la manière de contenter le public, non pas en l'amusant, mais en lui transmettant un message, une idée, une pensée... L'Impromptu de Tigditt pose une question aux accents philosophiques, à savoir : "C'est quoi le théâtre ?" Des éléments de réponse sont proposés par les comédiens et le metteur en scène. D'abord, il faut s'appuyer sur un jeu naturel, et "l'acteur doit habiter son personnage pour y arriver". Ensuite, l'espace de jeu doit être délimité dans un cercle, le "cercle de l'aède", et dans ce cas, il faut installer dans le jeu une rupture avec le théâtre classique. Après, le répertoire, pour les protagonistes de la pièce, s'inspire de la vie quotidienne du peuple pour éveiller les consciences, un théâtre "qui donne la parole au peuple". Quant à leur "modernité", pour le metteur en scène, il faut la tirer des "poètes populaires". Par le biais d'un exercice de lecture, les comédiens prendront conscience de la force du théâtre, qui est dans «la suggestion», et auront quelques éléments de réponse à la grande question qui habite le texte, selon laquelle qu'est-ce que le théâtre ?
R. C.
Captive sans éclats suivi de l'Impromptu de Tigditt de Habib Tengour. Théâtre, 56 pages, collection Massrah, éditions Apic. 200 DA.
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