La candidate à la présidentielle algérienne, Louisa Hanoune, a ouvertement dénoncé la visite de John Kerry, secrétaire d'Etat américain des Affaires étrangères, et de l'émir du Qatar, en Algérie, et ce, lors de son meeting organisé vendredi matin à M'sila. "Que viennent-ils faire en Algérie en pleine campagne ?" s'est-elle interrogée. Louisa Hanoune n'a pas mâché ses mots en précisant que cette visite est une ingérence dans les affaires d'un pays souverain. "Cette visite de l'architecte des guerres de colonisation n'inspire pas confiance", dira-t-elle. Et d'enchaîner : "Notre armée a donné un signe fort lors de l'attaque terroriste de Tiguentourine qui était une des étapes d'ingérence, mais qui a échoué." "Certains commencent à donner des garanties à l'Union européenne, à l'Administration américaine et aux sociétés étrangères, moi c'est aux citoyens algériens à qui je donnerai des garanties", assure-t-elle. La candidate du PT promet, par ailleurs, de ne pas favoriser les grands groupes étrangers. Elle propose même de sortir des accords commerciaux qui étranglent l'Algérie. "Je vous propose une reconstruction globale du pays fondée sur de nouvelles institutions qui garantissent l'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs et un Etat à caractère civil qui interdit l'utilisation de la religion à des fins politiques", a-t-elle déclaré. En ajoutant : "Si nous ne sortons pas la tête haute de ce scrutin du 17 avril, nous aurons un pays à la merci des intérêts étrangers", insiste-t-elle. Un risque que Louisa Hanoune veut éviter en réformant profondément le système de gouvernance : "Il faut une 2e République qui soit synonyme de démocratie, de citoyenneté, de justice indépendante et de pluralisme", martèle-t-elle. "Si vous vous mobilisez massivement, vous pourrez donner un nouveau départ et opérer le changement démocratique à travers une deuxième République dès le 17 avril", a-t-elle lancé à l'adresse de la foule, en soulignant qu'il est temps d'opérer cette rupture ! Dans le meeting animé jeudi à Blida, Louisa Hanoune, qui a longuement évoqué les moments difficiles qu'a connus la population de la wilaya de Blida durant la décennie noire et leur engagement dans la lutte contre le terrorisme, s'est interrogée sur le sort des disparus de la tragédie nationale. Après avoir critiqué le pouvoir qui, selon elle, a failli dans sa mission de bien gérer les institutions de l'Etat, Louisa Hanoune a promis qu'elle imposera, une fois élue "l'impôt sur la richesse" dans le cadre d'une politique fiscale revisitée, la confiscation de tous les biens "mal acquis", ainsi que "l'institutionnalisation" de tous les outils permettant une redynamisation de tous les secteurs. Chabane BOUARISSA/K. FAWZI Nom Adresse email
