Le GIA et le GSPC bientôt sur la liste de l’UE ?

Terrorisme

Le GIA et le GSPC finiront-ils par figurer sur la liste européenne des organisations terroristes à combattre ? Quelques jours après le massacre de Madrid, Alger a décidé de lancer une nouvelle offensive diplomatique en vue de faire aboutir cette demande vieille de quelques années. Selon nos informations, la semaine dernière, à Bruxelles, le directeur Europe au ministère des affaires étrangères, Mohamed Hannache, a une nouvelle fois demandé aux représentants de l’Union européenne d’accepter d’inscrire les deux groupes islamistes algériens, le GSPC et le GIA, sur leur liste des organisations terroristes. Les deux mouvements sont à l’origine de la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes en Algérie.
Le GIA a déjà perpétré des attentats sanglants en France. Et le GSPC a menacé à plusieurs reprises de commettre des attentats en Europe et aux États-Unis. Insuffisant pour convaincre les Européens du bien-fondé de la demande algérienne ! La requête algérienne s’est, en effet, heurtée à un refus ferme de leur part. Pour eux, la situation en Algérie est trop confuse. Et accepter de qualifier les actions des groupes armés en guerre contre l’État algérien de “terrorisme� reviendrait à prendre position dans ce conflit en faveur du pouvoir, estiment-ils. Or, jusqu’à présent, l’Europe, par conviction ou par peur de représailles terroristes, s’est toujours gardée de se prononcer clairement sur la situation algérienne.
Cette fois, l’Algérie a de fortes chances d’être enfin entendue. Après les attentats de Madrid, la conception européenne du terrorisme devrait, en effet, selon les spécialistes des questions terroristes, connaître de profondes évolutions. Avant le 11 mars, le terrorisme qui existe dans les pays du Maghreb était qualifié de “terrorisme local�. Il est donc “inexportable�, contrairement aux terrorismes du Pakistan ou d’Arabie saoudite, qui intéressaient plus les polices et les services secrets européens et américains. Pour l’Europe, la stratégie était simple : pour éviter d’avoir maille à partir avec les groupes islamistes algériens, il suffisait d’éviter de soutenir publiquement le pouvoir en place. “Or, les attentats de Madrid, préparés et exécutés par des islamistes proches de mouvements radicaux marocains montrent que le terrorisme maghrébin est désormais exportable au même titre que ceux d’Arabie saoudite, d’Afghanistan ou du Pakistan�, explique un spécialiste des questions islamistes. Résultat : l’Europe devrait changer radicalement de politique à l’égard des mouvements islamistes qui opèrent dans les pays du Maghreb.
En plus de l’inscription désormais plus que probable du GIA et du GSPC ainsi que des groupes marocains de la Salafia Djihadia et Assirat el-Moustaquim sur la liste européenne des groupes terroristes, l’Europe devrait également intensifier sa coopération avec l’Algérie et le Maroc dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Après les GI’S, verra-t-on un jour des légionnaires français débarquer dans la région du Sahel pour traquer les irréductibles du GSPC ?
L. G.