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“Ma famille a consenti beaucoup de sacrifices pour le combat démocratique�
Mme Djoher Sadi
Publié dans Liberté le 22 - 03 - 2004

L’épouse de Saïd Sadi, candidat à la présidentielle, évoque, dans cet entretien, les durs moments que sa petite famille a vécus du temps de la pensée unique.
Liberté : Mme Sadi, de quelle manière contribuerez-vous à la campagne électorale de votre mari ?
Mme Djoher Sadi : J’ai toujours été active au sein du parti. J’entends bien être active pendant la campagne électorale. Peut-être pas de manière intense quand même à cause de mes obligations familiales. J’ai participé, toutefois, avec mes deux filles à la collecte des signatures. Je viens souvent au siège du RCD. Au parti, je ne suis pas l’épouse de Saïd Sadi, mais une militante.
Allez-vous animer des rencontres électorales ?
Certainement, oui. En tout cas, il y aura des choses à faire.
Pouvez-vous nous parler du début de votre vie avec le Dr Sadi, c’est-à -dire de l’époque où l’engagement politique contre le pouvoir en place était plus difficile à gérer ?
J’ai toujours du mal à parler de cette époque. Toutes ces années de privation, de répression m’ont marquée si profondément que j’évite de les évoquer. C’était dur parce que j’étais très jeune.
Je me suis mariée à 22 ans dès que j’ai terminé mes études d’histoire à l’université d’Alger.
J’ai eu mon premier enfant à 23 ans. Je n’étais pas bien préparée à gérer la situation. Lorsqu’on venait pour arrêter mon mari, perquisitionner à la maison, mes enfants assistaient à la scène. Ils me demandaient qui étaient ces gens. Je leur mentais en disant que c’étaient des amis de leur père, afin d’éviter de les traumatiser. Je savais que mon mari se battait pour une cause juste, mais j’ai vécu ce combat, dans la sphère privée, comme un drame.
Pouvez-vous nous raconter quelques événements qui vous ont particulièrement marquée ?
Quand il était détenu à la prison de Lambèse, je me déplaçais, avec d’autres familles, pour lui rendre visite. Nous arrivions devant la prison à 10 heures du matin. Ils nous faisaient entrer dans un large parloir, où nous ne pouvions même pas parler, tant la cacophonie était grande. Nous n’avions droit qu’à dix petites minutes. Pouvez-vous imaginer faire des dizaines de kilomètres par un froid glacial pour une visite de dix minutes ! J’en repartais complètement frustrée. Et puis, même si beaucoup de nos amis nous ont soutenus, aidés financièrement et moralement, d’autres gens, que nous connaissions, changeaient de trottoir en me rencontrant. Dans ces moments-là , j’en voulais un peu à mon mari. Ma famille a déménagé trente-deux fois. Actuellement, nous logeons chez un proche, car mon mari a rendu la villa de Club des pins quand le RCD a quitté le gouvernement en 2001.
C’était dur peut-être parce que le combat n’avait pas la même signification dans la société…
C’est vrai. Il n’y avait pas beaucoup de monde qui comprenait le sens de ce combat. Je savais que mon mari était dans le vrai, et je n’arrivais pas à comprendre ce manque de prise de conscience. Mon mari s’est sacrifié et a sacrifié sa famille ; c’était très pénible pour nous tous, mais c’est le sens d’un combat et nous l’avons mené à terme.
Avec le recul, auriez-vous aimé mener une vie plus normale ?
C’est ambigu. Bien sûr, comme toute jeune femme, j’aspirais à avoir une vie de famille normale. Il ne faut pas le comprendre mal. Je n’aurais jamais supporté une vie de bourgeoise. Je suis née dans une famille modeste, sans père, décédé quand j’avais quatre ans.
Je voue un respect incommensurable à ma mère, qui a participé à la guerre de libération nationale. C’est une femme très courageuse. Finalement, j’ai grandi auprès d’une mère militante, et c’est naturellement que j’ai épousé un homme engagé.
Pensez-vous que l’engagement de votre mari a porté ses fruits ?
Évidemment. Je suis heureuse et fière de tout ce qu’il a déjà accompli et j’espère qu’il pourra, un jour, avec tous les algériens goûter aux fruits de tant de labeur. Mais une naissance se fait toujours dans la douleur et les sacrifices ont été et sont toujours grands. Hier, par exemple (mercredi 17 mars), j’ai dû emmener ma fille cadette au siège pour qu’elle passe un peu de temps avec son père, car, figurez-vous, il n’a pas le temps de voir ses trois enfants à la maison. Il est souvent absent, son combat l’accapare. Je ne sais pas si vous avez déjà lu les Jardins de lumière d’Amine Maalouf ? Dans un de ses passages, il a écrit : “Notre communauté est comme l’olivier. L’ignorant cueille son fruit, y mord et, le trouvant amer, il le jette au loin. Mais ce même fruit, cueilli par l’initié, mûri et soigné, révèlera un goût exquis et fournira, de plus, huile et lumière. Si tu perds courage au premier goût d’amertume, tu n’atteindras jamais le salut.� Vous en avez compris le sens : nous avons goûté à l’amertume mais nous avons compris l’importance de la démocratie pour notre pays.
Vos enfants quel âge ont-ils ?
Oh, ils sont grands maintenant ! Nouara et Ameziane ont términé leurs études supérieure et travaillent. La troisième, Tanina (24 ans), est en quatrième année d’architecture et la benjamine, Tiziri (18 ans), a eu son baccalauréat.
Montrent-ils une prédisposition à faire carrière en politique ?
Je ne pense pas qu’ils veuillent suivre le chemin de leur père. Ils aiment ce qu’il fait. Ils sont fiers de lui, mais ils ne montrent pas une fougue similaire pour l’exercice politique. Ils ont connu quand même des moments difficiles. De toute manière, il ne faut pas calquer les enfants sur leurs parents. Il est impératif de les laisser exprimer leur personnalité.
Que représente Aghribs pour vous ?
Aghribs, où nous avons construit une maison, est le seul endroit où nous sommes vraiment relax. Je suis née à Boghni, mais je suis vraiment bien à Aghribs. J’aime beaucoup les femmes de ce village. Elles ont, en elles, une sincérité attachante. J’ai beaucoup de plaisir à discuter avec elles.
Nourrissez-vous des ambitions politiques personnelles ? Pourquoi pas la députation ?
Non, je n’aspire pas à une carrière politique. Je veux juste, si j’ai le temps et surtout les moyens, faire du social, c’est-à -dire m’occuper des enfants, des personnes âgées et des gens en détresse.
Saïd Sadi, président de la République. Qu’est-ce que cela représenterait pour vous ?
La cueillette du fruit de l’olivier. Je serai très heureuse s’il est élu à la présidence de la République, car ça sera la consécration d’un combat qu’il a commencé quand il était étudiant et surtout parce que je sais qu’il respectera ses engagements, comme il l’a toujours fait.
Qu’est-ce qui vous tient vraiment à cœur ?
Je veux dire aux Algériens et surtout aux femmes qu’il faut se réveiller, que le temps presse, que l’Algérie attend le changement. Je veux leur dire qu’il faut bien choisir le 8 avril. Vous savez, j’ai un amour particulier pour l’Algérie. Peut-être parce que j’ai beaucoup donné pour ce pays. En 1994, au paroxysme du terrorisme, Saïd nous a évacués (moi et les enfants) en France en nous disant : “Je serai plus tranquille si je reste seul au pays.� Nous avons passé six mois là -bas et je peux vous assurer que j’étais très malheureuse. Au bout, j’ai préféré risquer ma vie et celle de mes enfants plutôt que de mourir à petit feu en France.
S. H.


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