Ahmed Ouyahia et les partis du pouvoir ont beau se montrer rassurants et multiplier l'envoi de messages insistants à l'opposition pour l'amener à la table des consultations autour de la mouture portant révision de la Constitution, rien n'y fait. Après les partis et personnalités formant la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, ceux du Pôle du changement déclinent, à leur tour, l'invitation de la présidence de la République. Chacun y allant de ses arguments, tous ou presque parviennent à une seule et même conclusion : la feuille de route proposée par le pouvoir pour mener à bon port la réforme constitutionnelle qu'il veut "consensuelle" n'est ni crédible ni opportune. Pis, elle n'est bonne, à leurs yeux, que pour occulter les vraies questions de l'heure et n'est conçue, par conséquent, que pour mieux escamoter le débat sur la crise. De là à considérer que le pouvoir ne connaît aucune véritable évolution et qu'il reste attaché, par-dessus tout, à sa propre pérennisation et donc au statu quo, il n'y a qu'un pas, et l'opposition a vite fait de le franchir. Du coup, la mission confiée à Ouyahia, fraîchement rappelé aux affaires, est dans l'impasse. Pour l'heure, elle semble même vouée à l'échec, sauf à estimer, envers et contre le bon sens, qu'une révision constitutionnelle concoctée par le pouvoir entouré de ses seuls satellites peut prétendre à quelque crédibilité ou viabilité politiques. Mais l'échec ne sera pas celui du seul Ahmed Ouyahia, tant il découle d'une autre impasse, plus globale, devenue plus visible depuis le début de ce quatrième mandat présidentiel, mais déjà : celle du système politique algérien dont la péremption est chaque jour mise en évidence. La fin de non-recevoir opposée aux consultations prévues sur la révision de la Constitution par la quasi-totalité de l'opposition, toutes mouvances confondues, ainsi que par les personnalités les plus marquantes de la scène nationale n'est qu'une confirmation de plus de ce diagnostic tout aussi largement partagé. Elle n'est, au demeurant, qu'une suite logique, voire une conséquence fatale de toute une suite de réflexes inopportuns du régime, dictés par son instinct de survie, le dernier en date de ces réflexes ayant été l'option du quatrième mandat. Nom Adresse email