Résumé : Djaâfar veut à tout prix lui faire payer. Il trouve la chaîne où Tahar a posté la vidéo. Il peut voir Inès rire et jouer de son charme. Il éteint le PC, le sang bout en lui. Il ne peut pas rester les bras croisés. Il est décidé à se venger. Il retourne voir Ferewsan et lui apprend le suicide d'Inès. Il lui demande de l'aider à retrouver Tahar... La jeune fille, en larmes, abattue, comprend pourquoi elle n'a plus jamais reçu de message instantané, ni mail ni coup de fil de son amie. Malgré la gravité de la situation, elle regrette qu'elle ait choisi d'en finir. Lorsqu'ils étaient venus la voir, il y a quelques jours, Inès les avait déjà quittés. Ils n'avaient pas voulu la perturber lors des examens du bac. Bouleversée, elle se rappelle combien Inès était impatiente d'aller à la fac. Tant de rêves brisés à cause de Tahar. Elle ne peut refuser de les aider. - Que dois-je faire ? - Lui écrire, dit Djaâfar, soulagé qu'elle se soit ressaisie. Et tout faire pour l'accrocher, lui donner l'illusion d'être la parfaite prochaine victime... Dès que tu sens que c'est bon, je prends la relève ! - Est-ce que je devrais me montrer ? - Si tu veux... Si tu sens que c'est nécessaire...Mais sans aller trop loin... La jeune fille hoche la tête tout en reniflant. - D'accord. Elle n'attend pas qu'ils soient partis pour s'y mettre. Elle les invite à s'asseoir près du PC lorsqu'elle va se connecter. Elle ne trouve pas Tahar en ligne, mais elle lui laisse une invitation. Elle tape son numéro de portable, espérant ainsi l'appâter. Djaâfar la regarde faire tout en pensant à se créer un profil pour pouvoir discuter avec lui. Même s'il ne s'y connaît pas bien en forum de discussion, il se passera de l'aide des autres pour s'inscrire, avoir une adresse et un pseudo. Avec deux ou trois invitations, Tahar sera tenté de répondre. - Dès que tu as de ses nouvelles, appelle-moi, la prie-t-il, lui laissant sa carte où sont écrits plusieurs numéros. N'hésite pas à me joindre, de jour comme de nuit ! Au moment où ils allaient partir, Ferewsan tombe dans les bras de Fateha. Elle a mauvaise conscience. - Pardon... Pardonnez-moi ! - Ce qui est arrivé n'est pas de ta faute, murmure la mère en la serrant dans ses bras. Vous étiez des amies pareilles à des sœurs... Personne ne pouvait savoir ni prédire son acte désespéré... C'était écrit ma fille, écrit à l'instant même où elle est née qu'elle nous quitterait à la fleur de l'âge... Mais Ferewsan a le cœur gros, elle doit lui dire certaines vérités. - Je l'avais encouragée à l'avoir pour ami... Je savais qu'ils ne se verraient pas. J'étais loin de m'imaginer qu'il pouvait lui nuire... - Tu ne pouvais pas savoir que cela la perdrait, dit Fateha. Comme tous les jeunes, vous rêvez de choses et d'autres... On ne peut pas vous reprocher d'avoir des sentiments et des rêves, qui n'en a pas eu ? La mère lui essuie les larmes et la regarde dans les yeux. - Tu étais sa confidente, lui rappelle-t-elle. Peux-tu me dire ce qu'elle te disait à mon sujet ? - Elle vous adorait, dit la jeune fille. Malgré votre sévérité, elle vous adorait. Elle ne supportait pas le fait de vous décevoir... Surtout vous, ajoute-t-elle à l'intention de Djaâfar. Je comprends mieux... Elle ne redoutait pas la colère ni le fait d'être punie... Elle ne voulait pas vous humilier, jeter la honte sur vous... Si elle a payé aussi cher, c'était pour vous épargner tout cela ! - Je le sais, la rassure-t-il. Mais j'aurais voulu qu'elle ne le paye pas de sa vie ! Sois prudente ! Ferewsan le lui promet. Elles les raccompagne jusqu'à leur voiture. Une dernière étreinte, des au revoir pleins de tristesse. Les parents reprennent le chemin du retour. Si Djaâfar a le cœur plein d'espoir jusqu'à atténuer sa douleur, Fateha n'est pas aussi apaisée. Elle connaît le sentiment de vengeance qui anime son mari. Dans son sommeil, elle l'a entendu murmurer des choses, et maintenant qu'il venait de tendre le piège, elle craint que sa soif de vengeance ne l'aveugle et qu'il ne le remette pas à la justice. Elle a perdu sa fille, elle ne voudrait pas que cela arrive aussi avec son mari. (À suivre) A. K. Nom Adresse email
