Le plus célèbre des Bilal est le muezzin du Prophète, Bilal Ben Rabah,connu également sous lenom de Bilal al Habacho ou Bilal l'Ethiopien. Ainsi que sa nisba l'indique, il était originaire d'Ethiopie. Il était d'origine noble puisque sa mère, Hammama, était la nièce d'Abraha, celui-la même qui a attaqué La Mecque à la naissance du Prophète. Capturée par les Arabes lors de l'expédition, elle est devenue l'esclave des Banu Jumouh, revenant au chef de la tribu Khalaf. Celui-ci la maria à Rabah : trois enfants naquirent de l'union, dont Bilal. A la mort de Khalaf, son fils Ommaya lui succède. Il apprécie tellement Bilal qu'il le désigne à la surveillance des idoles du temple de la Kaaba. Dès l'annonce de l'Islam, Bilal adhéra à la nouvelle religion. Son maître l'apprit et il voulut le forcer à abjurer. Comme Bilal refusa, il le tortura. Il l'enchaîna dans le désert et posa sur sa poiutrine une énorme pierre et, le fouettant, il lui ordonna de crier le nom de Hubal, le dieu tutélaire de la Kaaba mais Bilal répétait inlassablement : ‘‘Ahadoun Ahad, Dieu est Un, il est l'Unique''. Le Prophète fut ému par le sort du malheureux et poussa ses compagnons à acheter l'esclave et à l'affranchir. Abou Bakr, qui était fortuné, réussit à l'acquérir. Il devient ainsi l'un des compagnons du Prophète. Il le suivit lors de l'Hégire et devient son premier muezzin. Il participa à des campagnes du Prophète dont la bataille de Badr, tuant son ancien maître et tortionnaire, Ommaya. Quand La Mecque fut prise, c'est lui qui a lancéle premier appel à la prière sur le toit de la Kaaba. Il mourut vers 641 sous le califat de Omar. Au Maghreb, le nom de Bilal se rattache à une confrérie noire. Selon la légende en cours dans ces confréries, c'est Bilal Ben Rabah qui a émancipé les Noirs, en leur accordant le don de guérison. La confrérie avait des maisons dans plusieurs villes algériennes. A Alger, elle tenait une maison dans l'enceinte de la vieille ville, le Dar Sidi Blal ou le dar Bambara – du nom de l'ethnie africaine qui fournissait les officiants – où on invoquait les génies. Les rites d'antan ont disparu, à l'exception du Baba Salem, des membres de la confrérie qui, poussant un bœuf ou un chameau devant eux et battant du tambour, vont faire des quêtes dans les rues... Le prénom Bilal peut être rapporté à bilâl ‘'bienfait, avantage'' du verbe balla, dans le sens figuré de "récompenser quelqu'un de quelque chose, de lui faire avoir quelque chose''. M. H. [email protected] Nom Adresse email
