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L'art et la culture à l'école algérienne
Publié dans Liberté le 08 - 06 - 2014

"Nous accédons à ce que l'on appelle penser si nous-mêmes pensons. Pour qu'une telle tentative réussisse, nous devons être prêts à apprendre la pensée." Martin Heidegger in "Qu'appelle-t-on penser ?"
Àquoi sert une salle de cinéma, de théâtre et de spectacle quand il n'y pas a de spectateurs ? à quoi sert un musée quand il n'a pas de visiteurs ? Peu importe la somme d'argent allouée à ce service si les intéressés ne sont pas sensibilisés à l'acte culturel, à la beauté et à l'art en général. Il s'agit du citoyen algérien, car, à mon sens, la culture n'est pas une question de bâtiment ou d'une exposition, mais il s'agit bel et bien de l'homme et de l'art. L'art s'adresse à l'intellect, en l'occurrence à la création, à l'imagination et (en amont de) à la pensée.
Qu'on le veuille ou non, l'Etat se trouve au cœur de toute réflexion sur la culture. L'Etat a donc administré la culture. Il a bâti des budgets, réglé des conflits sociaux, préparé des lois et des décrets, rendu des arbitrages, nommé des responsables, inventé des procédures, modernisé les structures, bref tout ce qui est l'ordinaire de l'administration. Cependant, l'Etat est incapable de mettre une politique culturelle durable. Khalida Toumi, ex-ministre de la Culture, a réussi à donner une certaine énergie à ce secteur, même avec toutes les critiques qu'on peut lui faire, concernant les budgets, les libertés, etc. Néanmoins, il y a des espaces culturels qui se réaniment, qui vivent un peu. Il y a des spectacles qui se professionnalisent de plus en plus. Cependant, le tout n'est pas uniquement une question d'infrastructures, toutefois, il y a la question de la formation, la qualité des œuvres d'art, tous domaines confondus, et la liberté de la création, et enfin le spectateur, c'est-à-dire l'accès à l'art n'est pas initié à l'école, il est plus dans la transmission familiale. La culture en Algérie est réservée à une minorité d'initiés. Il y a une crise de spectateurs en Algérie ! Parfois, une pièce de théâtre est présentée pour une dizaine de personnes uniquement, voire même moins. Une grande partie d'Algériens ont déserté les salles de spectacles, parfois insensible à l'art. Cette insensibilité est perceptible au quotidien : dans l'habillement, l'architecture, les incivilités, etc.
En Algérie, les espaces culturels sont réduits "à la maison de la culture", "maison de jeunes" et à des festivités sporadiques et/ou estivales. Néanmoins, il me semble qu'il existe une confusion entre la culture et la politique culturelle. Celle-ci ne risque-t-elle pas d'étouffer la culture, ne serait-ce qu'en raison d'une logique permanente qui conduit toujours la culture à trahir la politique et les artistes, les écrivains, etc., à s'insurger contre le pouvoir ? Il est impensable d'envisager une politique culturelle sans offrir un environnement de liberté, c'est la condition sine qua non pour assurer une durabilité de la création. Ceci dit, cet espace de liberté s'appuie sur une culture démocratique, en l'occurrence avec des institutions qui respectent les lois constitutionnelles et qui n'abdiquent pas devant d'autres formes de loi.
Que faire ? Doit-on mener des politiques culturelles sans qu'elles soient enracinées dans la pratique culturelle ? Doit-on continuer à se plaindre de l'absence des salles de spectacles, sans penser à la qualité et à la gestion de ces salles (le parking, les toilettes, la restauration, etc.) ? Doit-on construire des espaces culturels pour qu'ils soient vides plus tard ? Doit-on laisser nos sites archéologiques délabrés, sans aucune clôture, ni surveillance, livrés à l'abandon, etc.? Non !
La première urgence : c'est l'école. On devrait réconcilier l'école à l'art et à la culture en Algérie, car il s'agit d'un processus long et d'une politique culturelle pour l'avenir de la nation, mais et surtout c'est le seul moyen pour préserver la culture elle-même, voire même notre identité culturelle ! Il est difficile d'aborder la question culturelle sur une génération, car elle est l'affaire de plusieurs générations. Ainsi, le meilleur investissement c'est l'école, qui assure la transmission transgénérationnelle.
L'art et la culture, y compris la culture scientifique et technique, sont de puissants vecteurs de liberté, d'émancipation individuelle et d'intégration sociale. C'est pourquoi l'école doit contribuer à faire découvrir aux élèves la variété des richesses culturelles et, plus encore, à éveiller leur sensibilité artistique et créatrice. Sans quoi, la seule prise en charge par les familles ou le monde associatif est facteur d'importantes inégalités.
L'éducation artistique et culturelle doit être une priorité de la politique éducative. Elle devrait être menée d'abord à l'école. Car elle s'adresse à l'intelligence sensible, trop souvent négligée, en faisant appel à des démarches nouvelles et concrètes qui mettent l'accent sur la réalisation de projets artistiques dans l'école. Elle offre aux enfants des expériences qui mettent en valeur l'émotion dans une grande variété de moyens d'expression. De plus, les pratiques artistiques sont essentielles pour la formation de l'esprit. Elles font partie des acquisitions les plus fondamentales et concourent à la maîtrise des langages. Les arts et la culture sont un chemin d'accès privilégié aux savoirs et une motivation pour apprendre. Ceci dit, nous pensons qu'une politique éducative à l'art et à la culture est urgente, et à ce titre nous proposons :
la généralisation de l'enseignement de la culture et de l'art à l'ensemble des enfants, du préscolaire à la terminale ;
la diversification des domaines artistiques ;
associer les espaces culturels à l'éducation nationale : qui pourrait se traduire par des coopérations permanentes, comme par exemple aller voir un film au cinéma, un pièce de théâtre, un spectacle de danse, aller au musée, sur un site archéologique, etc., comme une activité scolaire et pas comme un loisir ;
l'école doit s'ouvrir au monde culturel en invitant des acteurs culturels dans leur établissement (écrivains, artistes, etc.) ;
une démarche pédagogique est nécessaire pour donner un sens à l'œuvre, car une pièce de théâtre ou un tableau ce n'est pas uniquement un spectacle, mais il est d'abord une œuvre qui mérite méditation, explication, afin de saisir son sens et les conditions de sa création.
Deuxième élément de cette réflexion : on ne peut pas envisager une politique culturelle sans un projet étudié sur plusieurs années. Ainsi, la formation est la substance de tout projet, d'où l'importance de créer ou d'ouvrir des spécialités d'art dans les différentes universités, d'une part pour les préparer à l'enseignement primaire, secondaire ou universitaire, et d'autre part pour assurer des nouveaux artistes, réalisateurs, écrivains, comédiens, des critiques d'art, etc. Un autre point que je n'ai pas abordé, c'est la question commerciale de la culture, car elle est une industrie, qui crée des emplois, mais ceci est une autre histoire.
Pourquoi ?
Pourquoi va-t-on chercher des manches à balai en Chine, de l'oignon en Espagne et des biscuits en Arabie Saoudite ?
Pourquoi les poids lourds empruntent-ils la file de gauche, à fond de train et à la barbe des gendarmes ?
Pourquoi mon neveu ne sait pas qui est Larbi Ben M'hidi ?
Pourquoi les jeunes ne laissent pas leurs places aux personnes âgées dans les autobus ?
Pourquoi il y a de moins en moins d'enseignes en arabe ?
Pourquoi les barbus ne sourient jamais ?
Pourquoi les femmes se camouflent en noir ?
Pourquoi veut-on tuer les Mozabites ?
Pourquoi on a enlaidi la Kabylie ?
Pourquoi les écoliers ont quatre mois de vacances ?
Pourquoi les plages sont loin de la mer ?
Pourquoi les gens vont se soigner en Tunisie ?
Pourquoi les hôpitaux sont toujours malades ?
Pourquoi les gens ne parlent que d'argent ?
Pourquoi une autre librairie vient de virer kébab ?
Pourquoi met-on de la mayonnaise sur les pizzas ?
Pourquoi plus personne ne regarde la télévision nationale ?
Pourquoi dans les banques les clients rentrent avec des sacs-poubelles ?
Pourquoi les employés de la poste sont mal fagotés ?
Pourquoi personne ne connaît Kateb Yacine ?
Pourquoi se moque-t-on de nous quand on parle d'élections ?
Pourquoi dès qu'on sort de la mosquée il n'y a plus d'islam ?
Pourquoi les mendiants font la gueule quand on leur donne des pièces ?
Pourquoi tout le monde en veut aux maçons, aux plombiers et aux députés ?
Pourquoi est-il interdit de chanter dans les mariages ?
Pourquoi chez le cadi les bureaux des mariages côtoient ceux des divorces ?
Pourquoi dans les campagnes les coqs ne chantent plus ?
Pourquoi les Algériens viennent au 3e rang des propriétaires immobiliers en France alors qu'en Algérie ils n'ont pas où loger ?
Et pourquoi pose-t-on toujours des questions alors qu'on connaît les réponses ?
Allez savoir pourquoi !
Saad Khuari (Auteur)
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