Les travailleurs algériens de l'entreprise Batigec, activant au niveau du chantier du futur théâtre de verdure de Bouira, ont entamé dimanche matin une grève illimitée pour exiger de leur employeur le versement de leurs arriérés de salaire. Une grève à laquelle se sont joints hier les autres ouvriers algériens du chantier des 153 logements de cette même entreprise. Lors de notre passage sur les lieux, plus d'une cinquantaine d'ouvriers nous ont fait part de leur désarroi face à ce qui est qualifié de ‘‘mépris'' de l'entreprise face à ses salariés : "Nous n'avons toujours pas perçu nos salaires du mois de mai, et le 20 juin nous entamerons notre deuxième mois, c'est inacceptable !'' Les employés de Batigec nous ont confié qu'ils avaient saisi l'inspection du Travail de Bouira sur leurs conditions d'évolution de carrière qu'ils qualifient "d'inhumaines". Par ailleurs, les protestataires dénoncent le fait que depuis 4 ans, une cotisation de 300 DA leur a été imposée pour les œuvres sociales et que depuis le mois d'avril dernier cette cotisation n'est plus prélevée : "Nous avons fait les comptes sur cette somme qui est soustraite chaque mois de notre paie au niveau des 3 700 ouvriers de Batigec et on se demande à quoi a pu servir ce petit pactole lorsqu'on sait que les primes de naissances, de circoncision, de décès et opérations chirurgicales ne nous ont jamais été versées.'' Les employés de cette entreprise contestent également la politique de deux poids, deux mesures qui les lèse financièrement par rapport aux ouvriers syriens activant sur un des chantiers de Batigec. Un responsable de l'entreprise, qui a tenté de prendre attache avec les ouvriers protestataires, a été rabroué malgré le fait de leur avoir promis qu'ils allaient être payés incessamment. À noter que ce chantier du théâtre de verdure qualifié de "honte" et de "risée" de la wilaya de Bouira par le wali, Maskri, connaît des retards considérables et qu'à ce rythme, la réception de ce projet risque encore une fois d'être remise aux calendes grecques. Les ouvriers nous apprendront qu'ils se sont constitués en collectif pour entreprendre les démarches avec l'inspection du Travail afin d'être rétablis dans leurs droits. À la direction de Batigec, on nous apprendra que les arriérés de salaire seront payés aujourd'hui (hier après-midi, ndlr), et qu'il ne s'agit que d'une question de temps pour que les ouvriers perçoivent leur dû. À propos des contrats de trois mois renouvelables, un responsable nous affirmera que l'ensemble du personnel de Batigec est logé à la même enseigne. Quant au nouveau directeur régional installé le mois dernier, il était injoignable hier pour savoir si l'entreprise avait finalement opté pour une politique stable afin de mettre un terme à ces grèves à répétition qui n'arrêtent pas de faire des gorges chaudes à travers la wilaya. Nom Adresse email