Le secteur de la santé publique est vacillant à Tlemcen. L'accueil des malades laisse à désirer, parfois même il offre une image désobligeante. Les structures dites de proximité sont dépourvues de médecin et de réanimateur la nuit, malgré le nombre impressionnant de praticiens en exercice et ceux formés chaque année. L'unique service des urgences du centre hospitalo-universitaire est bondé de monde tous les jours, il n'arrive pas à répondre aux besoins exprimés par les patients dont certains portés sur des brancards sont posés à même le sol. L'odeur de la saleté est repoussante à l'entrée, les services de radiologie sont souvent en panne ; la plupart du temps il y a rupture de stock en médicaments. Le même constat concerne les médecins privés qui gèrent des cliniques où les prix pratiqués sont outranciers avec l'astuce d'inscrire sur les feuilles de maladie le tarif le plus bas pour échapper au fisc, obligeant les malades à ne bénéficier du remboursement auprès de la caisse sociale que d'une infime partie des sommes réellement versées. C'est donc au chevet de son secteur malade que Mohamed Boudiaf, ministre de la Santé, s'est rendu, jeudi, où il devait présider une réunion de travail avec les cadres des établissements publics en présence du wali, du président de l'APW et d'une délégation britannique représentant la firme International Hôpital Groupe, à qui a été confiée la construction du futur hôpital universitaire de la wilaya qui devrait à terme desserrer l'étau exercé sur le CHUT qui ne répond plus aux exigences de la médecine moderne. "Le futur établissement fait partie des dix grands projets que l'Algérie s'est engagée à réaliser d'ici 2019 et au-delà d'assurer des soins pour les étrangers. Le grand hôpital de Tlemcen financé à hauteur de 1000 milliards de centimes sera conçu dans les normes internationales, avec la disponibilité des services à la pointe du progrès devant répondre à la prise en charge de toutes les pathologies", a indiqué le ministre. Il a par ailleurs déclaré avoir été agréablement surpris par l'introduction de l'outil informatique au sein du centre hospitalo-universitaire de Tlemcen pour la gestion des différents services, et a estimé que cette démarche devrait être étendue à tous les centres hospitaliers afin d'assurer le suivi du malade, même après sa sortie. Le ministre a annoncé à cette occasion que le nouveau centre anti-cancer, doté d'une capacité de 120 lits, dont le taux d'avancement des travaux avoisine actuellement 80%, sera mis en exploitation avant fin 2014, afin de prendre en charge les malades qui auparavant étaient obligés d'effectuer un véritable parcours du combattant pour bénéficier des soins appropriés subissant des frais très élevés. Cet établissement fait partie des 5 autres centres qui seront réceptionnés d'ici 2015 à Batna, Sétif, Annaba, Sidi Bel-Abbès et Tizi Ouzou. Outre la visite du centre hospitalo-universitaire, le centre mère et enfant, la polyclinique de Boudghène remise en service après rénovation, le ministre s'est également rendu à Nédroma où il a constaté la mauvaise gestion de l'unité médicale et d'urgence de cette ville qui rayonne sur toute la région et, de ce fait, pénalise, par l'inconscience de ses administrateurs, les malades, obligés de faire tous les jours le pied de grue pour leur prise en charge. La grande interrogation concerne l'hôpital de Sebdou, qui connaît beaucoup de problèmes, dont la visite a été annulée sans explication. B. A. Nom Adresse email