Spécialisées dans différents corps d'état, une cinquantaine d'entreprises privées attendent une facture globale de la société Batenco-Est, d'un montant de 120 milliards depuis plus de quatre ans. C'est l'histoire de 52 petites entreprises privées activant dans le secteur du bâtiment, qui sont au bord du dépôt de bilan, parce qu'elles ont eu le malheur de sous-traiter des marchés pour le compte du ministère de la Défense nationale, par le biais de l'ex-Batenco-Est, une grosse société publique régionale, devenue SPA depuis 2007. "Ces marchés se rapportent à la réalisation de bâtiments administratifs et autres structures d'accueil de brigades de gendarmerie. Tous les bâtiments ont été achevés dans les règles de l'art et en parfaite conformité avec les cahiers des charges imposés par le maître de l'ouvrage, la gendarmerie nationale. Mais là n'est pas le problème, puisque cette dernière a approuvé, une à une, toutes les situations qui lui ont été présentées par Batenco-Est. Mieux, nous savons que cette institution a honoré toutes ses factures et que les montants des marchés contractés, y compris les avenants y afférant, ont été versés dans le compte particulier de notre répondant, nous en avons la preuve matérielle", explique Hacène Rahal, le représentant des entreprises sous-traitantes. Spécialisée dans les travaux publics et le bâtiment, "cette société par actions est détenue à 99% par deux repreneurs de nationalité belge, qui ne résident que temporairement en Algérie et sont de ce fait quasiment injoignables", se désole encore le représentant des entrepreneurs. Et de signaler que ladite société a bien un directeur général algérien établi à Annaba, mais qui ne peut prendre aucune décision en ce qui concerne le règlement des impayés, dont les montants varient entre 2 et 8 milliards de centimes d'un créancier à un autre. "À chaque fois qu'on a pu prendre langue avec ce responsable, il nous a répondu qu'il n'est pas habilité à discuter des factures en souffrance, encore moins à procéder à un quelconque paiement des situations revenant à chacun d'entre nous. Le directeur général se limite à un rôle de médiateur et nous fait patienter en attendant une hypothétique rencontre avec les vrais patrons de la société Batenco, qui sont pratiquement insaisissables. Si l'affaire n'est pas réglée dans les semaines à venir, nous mettrons tous la clé sous le paillasson", prévient notre interlocuteur. Nous avons également tenté d'entrer en contact avec M. Nahal, le directeur de la société en question, pour connaître son avis sur la question de ces impayés, ou à tout le moins pour qu'il nous communique les coordonnées de ses patrons belges, mais celui-ci nous a fait dire à sa secrétaire particulière qu'il avait des obligations plus urgentes. Las d'attendre et au bord de l'asphyxie financière, les entrepreneurs lésés ont décidé d'agir en saisissant la justice pour assigner leur unique garant devant le tribunal administratif de Annaba. Ceci en appelant les autorités locales et le wali de Annaba à intervenir en leur faveur. A. A Nom Adresse email